Français modifier

Étymologie modifier

(1841)[1] Dérivé par métonymie (« qui grimace, par décontenancement », d’où « gauche, maladroit ») du francoprovençal gogne (« joue, mâchoire », et par extension « trogne, grimace ») - recensé sous différentes formes : gogna, gogni, gaugne etc. - lointainement issu du latin populaire *gaba (« jabot des oiseaux, gorge, gosier »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
gognant gognants
\gɔ.ɲɑ̃\

gognant \ɡɔ.ɲɑ̃\ masculin

  1. (Lyonnais) (Loire) (Familier) (Péjoratif) (Vieilli) Individu maladroit, garçon ou adolescent dégingandé, sot, éventuellement paresseux.
    • Un troisième marchait tout doucettement, en se cachant darnier les autres, et celui que le montait arresemblait à ce gognant qui est dans le Barbier de Serville, le Bâsile, vous savez ben les gones ! celui qu’a un grand chapeau noir et que chante la carlomnie. — (Guignol au concours hippique, Journal de Guignol illustré, n° 19, 24/06/1876, page 1)
    • Et voilà qu'en se déhanchant pour atteindre un groupe en fuite, un gognant de capitaine s’est affalé sur le pavé avec sa monture. Raide mort qu’il était quand ses collègues l’ont ramassé ! — (Lucien Vibert, Le fleuve de soie, Horvath, 1994, page 86)
    • Ma mère qualifiait de grands gognants - adolescents dégingandés, maladroits, sots - des garçons qu’elle n’appréciait pas beaucoup. — (Bernard Pivot, Dictionnaire amoureux du vin, Plon, 2006)
    • J’allais m’en retourner, et Georges qui m’avait imité et s’approchait du quai, enguirlandait les enfants qui qui imprudemment, s’asseyaient dans la neige, bien au ras, jambes pendantes au-dessus de l’eau, défiant les embarcations : — Voulez-vous bien vous sauver de là ? Qu’est-ce qui m’a fichu une pareille armée de grands gognants ? — (Annie Gomiéro, Stymphalides : Une enquête dans le Lyon de la Belle Epoque, BoD, 2015, page 135)
    • Y aura à cha peu plus que les bourdins en France, le Cazeneuve qui remplit le tonneau des Danaïdes de l’État avec des impôts qui ne décessent d’augmenter (c’est fou comme ces grands gognants se triturent le cotivet pour décaisser les derniers picaillons à ceux qui ont encore un peu de quoi), le Fillon et le Copé qui se marpaillent comme des chiffonniers en emboconnant tout le monde… — (Oxymore, Les voeux en patois !, feyzin.passe-simple.over-blog.com, 10/04/2018)

Notes modifier

Ce mot s’utilise surtout sous la forme « grand gognant ».

Variantes orthographiques modifier

Variantes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

  1. Les français peints par eux-mêmes, tome 1, L. Curmer, 1841, page 289