Étymologie

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(Nom commun 1) (XVIIe siècle)[1] Du turc ottoman حوری, huri qui donne le turc huri, plus avant, via le persan, de l’arabe حُورٌ عِينٌ, ḥūrun ʿīnun (« (femmes) aux yeux dont le blanc et le noir sont très marqués ») ; la forme horhin attestée en 1574[1] chez Guy Le Fèvre de La Boderie est un emprunt direct à l’arabe.
(Nom commun 2) → voir houari

Nom commun 1

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Singulier Pluriel
houri houris
(h aspiré)\u.ʁi\

houri (h aspiré)\u.ʁi\ féminin

  1. Créature céleste qui, selon le Coran, sera dans le paradis la compagne des musulmans fidèles.
    • Ils [les Turcs] se voient dans le neuvième ciel entre les bras de leurs houris. — (Voltaire, La Princesse de Babylone, 1768, chapitre 5)
    • Et les roses sont moins belles Que les houris ; Et les oiseaux ont moins d’ailes Que les esprits ! — (Victor Hugo, Les Contemplations, L’âme en fleur, XIX, N’envions rien)
    • Au reste, vous jugerez vous-même bientôt de sa beauté, et, si la pureté de son teint et l’expression majestueuse mais douce de son œil bleu ne chasse pas de votre souvenir les filles de Palestine et leurs noirs cheveux tressés, ainsi que les houris du paradis du vieux Mahomet, je suis un infidèle et non un vrai fils de l’Église. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Tantôt ces femmes jolies, ces toilettes éclatantes apparaissaient au milieu du nuage diaphane comme un harem des houris du prophète. — (Anonyme, Revue littéraire, 1830, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
    • Les houris de Mahomet ne sont rien en comparaison de ce que je me figure des femmes du monde. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Qu’est-ce que l’extase du théologien, sinon la houri de Mahomet dans les ténèbres ? — (H. G. Welles, L’Île du docteur Moreau, 1896 ; traduit de l’anglais par Henry Durand-Davray, 1901, page 114)
    • Et sais-tu ce que je me disais à l’instant, en t’apercevant, si gracieuse, qui cueillais les fleurs parmi la rosée du matin ? Que les jeunes Parisiennes, et même que les houris qui nous attendent au paradis sont, à coup sûr, moins belles que toi… — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
    • À quelques pas de la véranda, dépassant les branches d’un acacia et comme accrochée à elle, remuait délicatement une tête effilée au museau plat et naïf, semée de taches de couleur havane, avec de petits triangles très droits pour oreilles et des cils longs, épais, voluptueux, d’un noir velouté de houri. — (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)
  2. (Par extension) Femme esclave de harem, odalisque.
    • Il aurait pu se constituer un harem avec autant de houris qu’aurait pu en rêver un sultan. — (Jack Vance, Les Maisons d’Iszm, 1954 ; traduit de l’anglais américain par Paul Chwat, 1973, page 223)
    • La princesse Leia est vêtue comme une houri lorsqu’elle est emprisonnée par Jabba le Hutt.
  3. (Sens figuré) Femme très attrayante.
    • Mon paradis s’arrange, Dieux ! et l’oiseau se change en piquante houri. — (Pierre Jean de Béranger, Colibri)
    • 20 août 1941 – « Alors, les houris, bien dormi ? Quelle journée au poil, hein ? » — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 176)
    • On a l’image de Berthe vers sa trentième année : dans sa robe montante collée à son corps comme une écorce lisse, cette femme droite et svelte fait moins penser aux houris de 1890 qu’aux reines des portails d’église. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 346)

Traductions

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Prononciation

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Voir aussi

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Nom commun 2

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Singulier Pluriel
houri houris
(h aspiré)\u.ʁi\

houri (h aspiré)\u.ʁi\ masculin

  1. (Marine) Espèce de chasse-marée, qui fait la pêche dans la Manche[2]. On le nomme aussi houari.

Références

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  1. a et b « houri », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. Dictionnaire universel et raisonné de Marine.

Étymologie

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Du français houri.

Nom commun

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houri \ˈhʊəɹi\

  1. Houri.