Voir aussi : Ideologie, ideologie

Français modifier

Étymologie modifier

(1796)[1] Dérivé de idée, avec le suffixe -logie, littéralement « science qui a pour objet l'étude des idées »[2]. Mot créé par Antoine Destutt de Tracy pour remplacer psychologie[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
idéologie idéologies
\i.de.ɔ.lɔ.ʒi\

idéologie \i.de.ɔ.lɔ.ʒi\ féminin

  1. (Sens original, aujourd'hui rare) Science des idées ; étude de l’origine, de la formation et de la propagation des idées.
    • Traité d’idéologie.
  2. (Politique) Ensemble de dogmes ou doctrines dans un ou plusieurs domaines (société, politique, économie, morale, spiritualité ou religion…).
    • C'est à l’idéologie, à cette ténébreuse métaphysique qui, en recherchant avec subtilité les causes premières , veut sur ses bases fonder la législation des peuples, au lieu d'approprier les lois à la connaissance du cœur humain et aux leçons de l'histoire, qu'il faut attribuer tous les malheurs qu'a éprouvés notre belle France. — (Procès du général Malet, dans Causes célèbres du XIXe siècle: rédigées par une société d'avocats et de publicistes, Paris : H. Langlois fils & Cie, 1827 & Paris : P. Pourrat frères et Bazouge-Pigoreau, 1834, vol.2, p.70)
    • Protégées par le prestige des guerres de la Liberté, les institutions nouvelles étaient devenues intangibles et l’idéologie qui fut construite pour les expliquer devint comme une foi qui sembla longtemps avoir pour les Français la valeur que la révélation de Jésus a pour les catholiques. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908)
    • Il est arrivé qu’une révolution, faite par des millions de pauvres gens dans un esprit égalitaire, avec une idéologie socialiste, ayant remporté une victoire complète, s’est trouvée confisquée par les parvenus qu’elle avait installés dans tous les rouages de l’État, et d’abord dans ceux du parti révolutionnaire. — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
    • Tout à la fois thriller haletant et chronique d’une Amérique en crise, le dernier roman de Douglas Kennedy nous plonge dans les réalités socio-économiques d’un pays où les idéologies extrêmes s’affrontent violemment. — (France Mutuelle Magazine, n° 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 63)
    • Si dans le passé l’idéologie soviétique opposait l’U.R.S.S. aux nations capitalistes, Staline substitue désormais les solidarités anti-hitlériennes aux solidarités de classe. — (Renata Fritsch-Bournazel, André Brigot, Jim Cloos, Les Allemands au cœur de l’Europe, 1983)
    • Le cas de la société tibétaine d’avant 1950 illustre de façon tragique les lacunes d’une idéologie dogmatique bouddhiste gérée par de faillibles humains. Elle a conduit à une société féodale esclavagiste basée sur l’oppression de presque toute la population par les hiérarchies religieuse et aristocratique. — (Louis Dubé, La sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, dans Le Québec sceptique, n°66, p.5, été 2008)
  3. Appareil de propagande politique.
    • L’idéologie officielle.
  4. Théorie sur quelque chose que l'on veut mettre en valeur.
    • Car le Marché commun représente pour le Français moyen, niveau de vie, autos, frigos, idéologie de consommation. — (Le Nouvel Observateur, 14 décembre 1966)
  5. (Péjoratif) Développement ou discussions sur des idées abstraites.
    • Ce dévoiement, c’est celui du patriotisme allemand, révolutionnaire et antidynastique dans son principe, au profit de l’Ancien Régime allemand et européen et de sa « restauration » par le biais de l’idéologie médiévisante du romantisme. — (Lucien Calvié, Références antiques et conscience nationale allemande, dans Les autorités: Dynamiques et mutations d'une figure de référence à l'Antiquité, p.114, Éditions Jérôme Millon, 2007)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier