marchander
Étymologie
modifier- Dénominal de marchand, attesté en au XIIe siècle, en ancien français markëander dans Li romans de Carité, du Renclus de Moiliens.
Verbe
modifiermarchander \maʁ.ʃɑ̃.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Demander le prix d’une chose, d’un produit, et le plus souvent, en débattre pour obtenir un prix inférieur au prix proposé.
M. Marsillat marchande toutes les pouliches du pays sans rien acheter ! ou bien, quand il achète, il fait semblant de se dégoûter bien vite, et il revient pour troquer.
— (George Sand, Jeanne, 1844)Il faut avoir une santé de vieux chêne pour vendre des livres sur les quais, car il n’est pas un élément qui ne s’occupe de vous agacer : le vent, la chaleur, le gel, le bruit, le marchandage des clients, étant entendu qu’on n’achète jamais un livre sans marchander.
— (Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, Gallimard, 1939)Après avoir composé de fulgurants poèmes, le jeune Rimbaud à cessé d’écrire à 20 ans et quitte l’Europe pour marchander en Afrique .
— (Loup Besmond De Senneville – Arthur Rimbaud, l’exilé d’Abyssinie – Journal La Croix, page 18, 28 juillet 2016)Il a marchandé ce cheval.
Il a manqué cette affaire, à force de marchander.
Il a acheté ce tableau sans marchander.
Il ne faut pas marchander avec lui.
- (Par extension) Discuter pour lésiner.
Il a manqué cette affaire, à force de marchander.
- On suppute le prix d'une colonne, on marchande l'épaisseur des dorures, bientôt il ne sera plus permis d'allumer une rampe au fronton de l'Élysée, sans entendre crier quelque part qu'un mètre de gaz coûte vingt centimes, […]. — (Pierre Louÿs, Une fête à, Alexandrie, dans Archipel, 1896)
Pouvais-je marchander au destin d’autres journées comme celle que je venais de vivre ?
— (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)
- (Sens figuré) (Intransitif) (Familier) Hésiter, balancer.
Il n’y a pas à marchander, il faut se décider.
Il fit le sacrifice de sa vie, sans marchander.
- (Dans un tour négatif) Accorder sans lésiner.
Quant à M. Verdurin, il ne marchanda pas sa gaieté, car il avait trouvé depuis peu pour la signifier un symbole autre que celui dont usait sa femme, mais aussi simple et aussi clair.
— (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 99)J’aime mon corps ; il m’a bien servi, et de toutes les façons, et je ne lui marchande pas les soins nécessaires.
— (Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, Plon, 1958 ; coll. Folio, 1974, pages 11-12)Ne pas marchander les éloges à quelqu’un.
- Ne pas marchander sa vie, l’accorder sans hésiter.
Synonymes
modifier- offrir un prix inférieur
- bargainer (Canada)
- barguigner (Canada)
Dérivés
modifierTraductions
modifiernégocier un prix plus bas
- Afrikaans : afding (af), beknibbel (af)
- Allemand : dingen (de), feilschen (de), markten (de)
- Anglais : bargain (en), haggle (en)
- Breton : marcʼhata (br), marcʼhataezh (br), marcʼhatiñ (br)
- Espagnol : regatear (es)
- Espéranto : marĉandi (eo)
- Finnois : tinkiä (fi)
- Frison : ôftingje (fy)
- Gallo : aricoter (*)
- Hébreu ancien : סחר (*)
- Ido : marchandar (io)
- Italien : mercanteggiare (it)
- Kazakh : саудаласу (kk) sawdalasuw
- Kotava : dolebá (*)
- Malgache : miady varotra (mg)
- Néerlandais : afdingen (nl), marchanderen (nl), pingelen (nl), loven en bieden (nl)
- Okinawaïen : あびーたっくゎすん (*)
- Polonais : się targować (pl), targować się (pl)
- Portugais : pechinchar (pt), regatear (pt)
- Roumain : a negocia (ro), negociați (ro), să negociezi (ro)
- Same du Nord : tigget (*)
- Songhaï koyraboro senni : hacci (*)
- Turc : pazarlık etmek (tr)
Prononciation
modifier- France : écouter « marchander [maʁʃɑ̃de] »
- France (Lyon) : écouter « marchander [Prononciation ?] »
Références
modifier- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (marchander)
- « marchander », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage