Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de passer, au et crible.

Locution verbale modifier

passer au crible \pa.se o kʁibl\ (se conjugue → voir la conjugaison de passer)

  1. (Sens figuré) Examiner des opinions, les trier, en éliminer ce qu’elles ont de faux ou de mauvais.
    • Les discours, toutefois, furent passés au crible par la famille avant d’être prononcés. On craignait qu’ils rangeassent « le pauvre Octave » « parmi les déistes, voire même les matérialistes ». — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, pages 248-249)
    • Selon moi, tous les moyens modernes doivent être utilisés pour passer au crible les systèmes de pensées : la science, la mise à l’épreuve du réel, la spiritualité pour les religions. — (Laurent Basanese, "Pourquoi une "religion authentique" ne peut-elle mener à la violence, journal La Croix, 27-28 septembre 2014, page 13)
  2. (Sens figuré) Examiner une situation dans le détail, en rechercher les origines, les causes ou encore les avantages, les inconvénients ou les problèmes qui ne sont pas immédiatement apparents.
    • La vie des Méchinaud a été passée au crible. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 20 décembre 2023, page 4)
    • Ici, les chercheurs ont conduit leurs travaux sur un groupe de quelque 50.000 hommes âgés de 40 à 69 ans. Leur patrimoine génétique a été passé au crible et ces données ont été croisées avec les cas de calvitie modérée à sévère. — (Messieurs, la calvitie, un héritage de votre mère ?, passionSanté.be le 21 avril 2017)
  3. (Sens figuré) Analyser minutieusement quelque chose selon une grille de lecture précise en ne retenant que ce qui y correspond et en rejetant ce qui n’y est pas conforme.
    • Ne le proclamons pas comme si c’était acquis, passons le Coran et les matériaux dogmatiques de l’islam au crible des droits de l’homme, qui ont fait la preuve de leur universalité. — (Abdennour Bidar, Pour une réforme de l’islam, Télérama n°3393, janvier 2015)
    • Il n’aurait pas fallu accueillir la parole des victimes telle qu’elle se donne ? Il faudrait passer cette parole au crible de l’analyse des « Gardiens du temple », de ceux qui ne lui « feront pas dire n’importe quoi » ? Une telle posture n’est qu’une manière d’écouter en conservant une position de surplomb, de pouvoir en somme. La légitimité et le sens de la parole des victimes sont ainsi suspendues au jugement d’un tiers présenté comme instance légitime de vérité. — (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), Violences sexuelles faites aux enfants : « On vous croit » - Rapport, Introduction générale, « La mission de la CIIVISE », 20 novembre 2023, page 17)

Traductions modifier

Prononciation modifier