se mettre martel en tête

Français modifier

Étymologie modifier

(1694) Martel est une ancienne forme de marteau, d’où le sens métaphorique de recevoir des coups de marteau dans la tête[1]. L’expression signifie à l’origine « être jaloux ».
Le Dictionnaire de l’Académie française (1765, Tome second, page 70) indique « inquiétude née du soupçon qu’on prend de la fidélité de celui ou celle qu’on aime. »
Le Dictionnaire comique, satirique, critique, burlesque, libre et proverbial de Philibert Joseph Le Roux (1786, page 139) indique « avoir martel en tête : être jaloux méfiant et inquiet. Cette manière de parler se dit ordinairement d’un mari qui appréhende que sa femme ne lui soit infidèle… ».

Locution verbale modifier

se mettre martel en tête \sə mɛ.tʁə maʁ.tɛ.l‿ɑ̃ tɛt\ ou \sə mɛtʁ maʁ.tɛ.l‿ɑ̃ tɛt\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de mettre)

  1. (Vieilli) Se faire du souci parce qu’on doute de la fidélité de celui ou celle que l’on aime.
    • Je ne vois point encore, ou je suis une bête,
      Sur quoi vous avez pu prendre martel en tête.
      Lucile, à mon avis, vous montre assez d’amour
      […] — (Molière, Le Dépit amoureux, 1663, acte premier, scène première ; édition de 1910, texte établi par Charles Louandre)
  2. Se tourmenter, se faire beaucoup de souci, s’inquiéter fortement et de manière quasi obsessionnelle.
    • Les Canaques, eux aussi, s’étaient mis martel en tête, et ma seule vue les effarouchait. — (H. G. Wells, L’Île du docteur Moreau, 1896 ; traduit de l’anglais par Henry Durand-Davray, 1901, page 117)
    • Vous vous êtes mis martel en tête pour une chose qui, je vous assure, est sans aucune conséquence. — (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome 3, Le Côté de Guermantes, 1920–21)
    • Ne te mets pas martel en tête, princesse. Il ne s’agit que d’une hypothèse de la police […] — (Arturo Pérez-Reverte, Le Tableau du maître flamand, 1990, traduit par Jean-Pierre Quijano, J.-C. Lattès, 1993, page 105)
    • Voyons, petit, commençait Juve, il ne faut pas te mettre martel en tête, rien n’est irréparable. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge), 1912, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, tome 5, page 609)
    • – L’ordre de départ ne doit pas être donné avant une heure. Je serai revenu avant. Ne te mets pas martel en tête à cet égard. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 341-342)

Variantes modifier

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier