bétel
Étymologie
modifier- (XVIe siècle) Du portugais bétele[1]. Première attestation sous la forme beteille et le sens de « masticatoire tonique et astringent composé essentiellement de feuilles d'une espèce de poivrier » : Tout le iour aussi bien les hommes comme les femmes mangent d'une fueille qui s'appelle Beteille, laquelle faict la bouche vermeille et les dens noires — (M. du Redouer, S'ensuyt le Nouveau monde et nauigations…, 1515) ; Il y a aussi [à Calicut] de toutes senteurs, et mille sortes de Simples, tels que sont Rheubarbe, l'Agaric, le Storax, Myrrhe, Aloës, fueille Indique, qu'ils nomment Betel, et choses pareilles — (A. Thevet, La Cosmographie universelle, 1575).
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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bétel | bétels |
\be.tɛl\ |
bétel \be.tɛl\ masculin
- (Botanique) Piper betle, Poivrier grimpant que l’on cultive en Inde et dont on mastique les feuilles.
Ils mangent du bétel et du piment mêlé avec de la chaux, qui leur sert aussi à poudrer leur barbe et leurs cheveux.
— (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Variétés dans l'espèce humaine, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 330)Immortalisées par Lin-Cheng Sheng dans le film De toutes beautés (Ours d’ argent au festival de Berlin en 2001), les vendeuses de binlang — noix d’arec enveloppées dans des feuilles de bétel dont l’effet est comparable à celui de la caféine quand on le mâche — font partie du paysage taiwanais depuis le milieu des années 90.
— (Marie-Julie Gagnon, La Presse, 10 août 2004)
- Substance utilisée comme tonique et astringent dans les régions tropicales de l'Asie, et qui est composée de plusieurs espèces de poivres, de feuilles de tabac, de chaux vive et de la noix d’arec.
En arrivant à terre, le chef débarqua et conduisit Burshart au roi de l’île, qui était assis à l’ombre de quelques cocotiers, mâchant du bétel.
— (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)Les crachats d'un chiqueur de bétel ! Et les Hindous ne se privent pas de cette drogue qui donne à la salive cette belle teinte écarlate !
— (Jean Ray, Harry Dickson, On a volé un homme !, 1932)Je […] regagnai le bord ; Matteo m'y attendait, le front soucieux, mâchant sans discontinuer sa chique amère où je le soupçonnais d'avoir mis pas mal de bétel, suivant la mode indigène.
— (Sylvio Sereno, Latitude 9°-S, Éditions du Faucon Noir, 1956, page 27)À Taiwan, le bétel est vendu par de jolies jeunes filles relativement peu habillées, qui le préparent dans des petites cages de verre installées au bord des routes.
— (Didier Péron, A Taipei, les belles et le bétel, Libération, 22 juin 2001)Les controverses entourant les « belles du bétel » font régulièrement les manchettes.
— (Marie-Julie Gagnon, La Presse, 10 août 2004)Après un bout de chemin, ils franchirent un fossé, un peu plus loin, ils sautèrent pardessus[sic] un rocher et, à peu près dans le temps qu’il faut pour chiquer une chique de bétel, ils arrivèrent à leur destination.
— (Le Courrier du Vietnam, Le fantôme n'est pas ingrat, site lecourrier.vn, 3 janvier 2021)
Variantes
modifierDérivés
modifier- palmier à bétel (palmier indien qui fournit la noix d'arec)
- noix de bétel (nom courant de la noix d’arec)
Traductions
modifierPrononciation
modifier- Lyon (France) : écouter « bétel [Prononciation ?] »
Homophones
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- bétel sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- ↑ « bétel », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- « bétel », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bétel), mais l’article a pu être modifié depuis.
Nom commun
modifierbétel masculin