encoignure
Étymologie
modifier- (1504) De l’ancien français encongneure (« encoignure »), il est construit à partir de encoigner avec le suffixe -ure.
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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encoignure | encoignures |
\ɑ̃.kɔ.ɲyʁ\ ou \ɑ̃.kwa.ɲyʁ\ |
encoignure \ɑ̃.kɔ.ɲyʁ\ ou \ɑ̃.kwa.ɲyʁ\ féminin
- Endroit où aboutissent deux murailles qui font un coin.
Le cercle de lumière projeté par la lanterne l’éclairait faiblement, et il ressemblait, dans cette zone de clair-obscur, à ces sombres statues de chevaliers, toujours debout à l’encoignure de quelque tombe noire sous les chapelles gothiques.
— (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)Ce sont là de ces bonheurs d’employé, de ces joies de prison que connaissent seulement ces pauvres êtres rapetissés dont toute la vie tient dans une encoignure.
— (Alphonse Daudet, Un teneur de livres, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 156)« Comme il est tard ! » se dit le brave homme, et il se dépêche ; mais le pavé glisse, les rues sont noires, et puis dans ce diable de vieux quartier, qui date du temps où les voitures étaient rares, il y a un tas de tournants, d’encoignures, de bornes devant les portes à l’usage des cavaliers.
— (Alphonse Daudet, Conte de Noël. — Un réveillon dans le Marais, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 190)Tous les jours, après avoir acheté sa feuille d’un sou à l’encoignure du faubourg Saint-Honoré, il allait chercher ses deux petits pains, puis il entrait au ministère à la façon d’un coupable qui se constitue prisonnier.
— (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 127)Les bâtiments et le sol de la cour, recouverts et dallés de céramique, s’unissaient au pied des murs par des encoignures arrondies…
— (Pierre Louÿs, Les Aventures du roi Pausole, 1901)Les truands se dissimulaient dans toutes les encoignures des maisons, et gare au bon bourgeois cousu d’or, qui rentrait trop tard chez lui.
— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 43)[…], je lis avec effarement, à plusieurs encoignures, des affiches enluminées […]. « Engagez-vous dans l’armée coloniale ! » s’écrie l’autre, toute enluminée de perroquets, toute rehaussée de nudités affriolantes.
— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)À l’encoignure du quai d’Anjou se tenait encore le magasin de nouveautés à l’enseigne « Au Petit Matelot », tel que l’avait connu César Birotteau quand il vint y acheter six chemises de toile pour s’attirer les bonnes grâces de Mlle Constance.
— (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 268)Là un maître d’hôtel nous installa à une table située en encoignure, près d’un escalier menant à la piste de danse.
— (Anne Garréta, Sphinx, page 35, 1986, Grasset, éd. 2002)
- (Par extension) (Mobilier) Petit meuble en forme d’armoire ou d’étagère propre à être placé dans les coins des appartements.
Une encoignure de bois de cerisier.
- (Sens figuré) Recoin.
Synonymes
modifier- Endroit où aboutissent deux murs
Vocabulaire apparenté par le sens
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- La prononciation \ɑ̃.kɔ.ɲyʁ\ rime avec les mots qui finissent en \yʁ\.
- France (Nancy) : écouter « encoignure [Prononciation ?] »
Voir aussi
modifier- encoignure sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (encoignure), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « encoignure », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage