Étymologie

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(1170) Composé de foudre et du suffixe verbal -oyer.

foudroyer \fu.dʁwa.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Frapper de la foudre.
    • Les sabbats ont alors la forme grandiose et terrible de la Messe noire, de l’office à l’envers, où Jésus est défié, prié de foudroyer, s’il peut.  (Jules Michelet, La Sorcière, Hetzel - E. Dentu, 1862, page 143)
    • En juillet 1926, le fils d'un cultivateur de Roizy (Ardennes), M. Surply et son ouvrier, M. Bertrand, étaient foudroyés dans les circonstances suivantes : Les deux hommes ramenant des champs un attelage chargé de foin, avaient été surpris par un orage à l'entrée du village et foudroyés, ainsi que les trois chevaux de l'attelage.  (« Jurisprudence : La foudre et les accidents du travail agricole », dans L'Argus, 51e année, n° 2459 du 31 juillet 1927, p. 741)
  2. (Par analogie) Détruire à l’aide de canons, de bombes, etc.
    • Foudroyer une ville. — Le feu de la place foudroyait les assiégeants.
    • Tout le vocabulaire qui servait jadis à la fois aux artilleurs et aux amants, on pouvait l’utiliser pour lui : Pierre mettait en batterie, démasquait, foudroyait, démontait.  (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)
  3. (Sens figuré) Anéantir ou tuer rapidement.
    • Ceux qui croient à un Dieu doivent se dire que, si leur Dieu ne foudroie pas les méchants, c’est qu’il voit la marche totale de son œuvre, et qu’il ne peut descendre au particulier.  (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre V)
    • Les loups me firent de loin une escorte. S’ils s’étaient rapprochés, je n’aurais pas résisté à la tentation d’en foudroyer un d’une balle bien placée. Peut-être, me disais-je, que cela calmerait les autres.  (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, pages 128-129)
    • La balle unique avait touché le fauve, mais sans le foudroyer.  (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)
    • Mais à Babylone, en 323, la maladie foudroie le jeune souverain qui meurt à trente-trois ans, tout auréolé de gloire. Alexandre a donné naissance à une monarchie universelle.  (Henri Stierlin, L'Orient grec: l'art hellénistique et romain d'Alexandre à Dioclétien, Paris : Imprimerie nationale, 2008, page 17)
  4. (Sens figuré) Terrasser ; interdire ; confondre.
    • Il eut un mouvement furieux pour s'élancer sur Giselle. Mais il s'arrêta, foudroyé par le regard de Marie de Médicis qui lui disait : "Monsieur le maréchal, vous voudrez bien m'apporter un rapport sur la conspiration et nous tiendrons conseil."  (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Son visage eût été agréable sans le regard des yeux bleus qui foudroyaient les dîneurs.  (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 142)
    • « Pourquoi cette sonde ? pourquoi torturer maman, puisqu’il n’y a plus d’espoir ? » Il m’a foudroyée du regard : « Je fais ce que je dois faire. » Il a poussé la porte. Au bout d’un moment une infirmière m’a dit d’entrer.  (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 37)
  5. (Sens figuré) Combattre avec véhémence ; stigmatiser avec éloquence.
    • Cet orateur a foudroyé ses adversaires.
    • Cet argument le foudroya. — Foudroyer les erreurs, les vices, etc.
    • De l’apprendre de cette façon m’a proprement foudroyé.

Dérivés

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Apparentés étymologiques

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Traductions

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Prononciation

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Voir aussi

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Références

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