foudroyer
Étymologie
modifierVerbe
modifierfoudroyer \fu.dʁwa.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Frapper de la foudre.
Les sabbats ont alors la forme grandiose et terrible de la Messe noire, de l’office à l’envers, où Jésus est défié, prié de foudroyer, s’il peut.
— (Jules Michelet, La Sorcière, Hetzel - E. Dentu, 1862, page 143)
- (Par analogie) Détruire à l’aide de canons, de bombes, etc.
Foudroyer une ville. — Le feu de la place foudroyait les assiégeants.
Tout le vocabulaire qui servait jadis à la fois aux artilleurs et aux amants, on pouvait l’utiliser pour lui : Pierre mettait en batterie, démasquait, foudroyait, démontait.
— (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)
- (Sens figuré) Anéantir ou tuer rapidement.
Ceux qui croient à un Dieu doivent se dire que, si leur Dieu ne foudroie pas les méchants, c’est qu’il voit la marche totale de son œuvre, et qu’il ne peut descendre au particulier.
— (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre V)Les loups me firent de loin une escorte. S’ils s’étaient rapprochés, je n’aurais pas résisté à la tentation d’en foudroyer un d’une balle bien placée. Peut-être, me disais-je, que cela calmerait les autres.
— (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, pages 128-129)La balle unique avait touché le fauve, mais sans le foudroyer.
— (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)Mais à Babylone, en 323, la maladie foudroie le jeune souverain qui meurt à trente-trois ans, tout auréolé de gloire. Alexandre a donné naissance à une monarchie universelle.
— (Henri Stierlin, L'Orient grec: l'art hellénistique et romain d'Alexandre à Dioclétien, Paris : Imprimerie nationale, 2008, page 17)
- (Sens figuré) Terrasser ; interdire ; confondre.
Il eut un mouvement furieux pour s'élancer sur Giselle. Mais il s'arrêta, foudroyé par le regard de Marie de Médicis qui lui disait : "Monsieur le maréchal, vous voudrez bien m'apporter un rapport sur la conspiration et nous tiendrons conseil."
— (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)Son visage eût été agréable sans le regard des yeux bleus qui foudroyaient les dîneurs.
— (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 142)« Pourquoi cette sonde ? pourquoi torturer maman, puisqu’il n’y a plus d’espoir ? » Il m’a foudroyée du regard : « Je fais ce que je dois faire. » Il a poussé la porte. Au bout d’un moment une infirmière m’a dit d’entrer.
— (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 37)
- (Sens figuré) Combattre avec véhémence ; stigmatiser avec éloquence.
Cet orateur a foudroyé ses adversaires.
Cet argument le foudroya. — Foudroyer les erreurs, les vices, etc.
De l’apprendre de cette façon m’a proprement foudroyé.
Dérivés
modifierApparentés étymologiques
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- \fu.dʁwa.je\
- France (Lyon) : écouter « foudroyer [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « foudroyer [Prononciation ?] »
- (Région à préciser) : écouter « foudroyer [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « foudroyer [Prononciation ?] »
Voir aussi
modifier- foudroyer sur le Dico des Ados
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (foudroyer), mais l’article a pu être modifié depuis.