Étymologie

modifier
Dérivé de jobe niais, sot »), avec le suffixe -ard.

Adjectif

modifier
Singulier Pluriel
Masculin jobard
\ʒɔ.baʁ\
jobards
\ʒɔ.baʁ\
Féminin jobarde
\ʒɔ.baʁd\
jobardes
\ʒɔ.baʁd\

jobard \ʒɔ.baʁ\

  1. Simple d’esprit, crédule, niais.
    • – Si vous trouvez plaisant d’être jobard
      – Dans jobard il y a Job, mon ami.
       (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
    • « Décidément, vous êtes le plus curieux garçon que je connaisse… Il y a en vous du paladin et du jobard, si vous me permettez de vous le dire… Chevalier à midi… Bouffon à minuit… Vous excellez dans tous les emplois !…  (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 143)
    • Aujourd’hui, poursuivit-il, transi, purotin, jobard, moulu par l’affliction, ayant un gros bourdon, il avait cru, naïf, qu’un cyprin du Jardin d’Acclimatation lui offrirait, pourquoi pas ? un amical bonjour.  (Georges Perec, La Disparition, 1969)

Dérivés

modifier

Apparentés étymologiques

modifier

Traductions

modifier

Nom commun

modifier
SingulierPluriel
jobard jobards
\ʒɔ.baʁ\

jobard \ʒɔ.baʁ\ masculin (pour une femme, on dit : jobarde)

  1. (Moquerie familière) Celui qui est simple d’esprit, crédule, niais.
    • Toi ! tu es né pour être autre chose qu’un jobard, tu es en homme ce que je suis en femme : un génie gouapeur !  (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • Tu ne m'empêcheras pas de dire que c'est un jobard. Il comptait pour se refaire sur la dot de la fille à Bernage, et on vient de la lui souffler.  (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, page 70)
    • Épouse-la, si le cœur t’en dit, mon pauvre Pierre : trompé avant, trompé après, t’es bien assez jobard pour faire un cocu.  (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
    • Vexé d’être pris pour un jobard, l’arbitre décerna un carton jaune à l’un des simulateurs.  (Antoine Bello, Mateo, 2013 ; collection Blanche, page 186)
    • Dans l’argot du monde criminel, le terme de « jobard » désigne la victime, actuelle ou virtuelle, de formes concertées d’exploitation illégale.  (Erving Goffman, « Calmer le jobard : quelques aspects de l'adaptation à l'échec » in Le Parler frais d’Erving Goffman, Paris, Éditions de Minuit, 1987, pages 277-300)
    • S’il y a un jobard ici, et surtout un malade fou à lier, c’est bien toi.  (Jean-Baptiste Baronian, L’Apocalypse blanche, 2000)
    • Les nihilistes de 1880 étaient une secte mystique, des rêveurs, les routiniers du bonheur universel. Nous, nous étions aux antipodes de ces jobards et de leurs fumeuses théories.  (Blaise Cendrars, Moravagine, Grasset, Les Cahiers Rouges, 1986, page 72)

Synonymes

modifier

Prononciation

modifier

Voir aussi

modifier

Références

modifier