Français modifier

Étymologie modifier

Décrit en 1834[1], du latin scientifique monogomphius, du grec ancien μόνος, mónos, « seul » et γομφίος, gomphios, « dent », épithète donnée par Christian Gottfried Ehrenberg aux infusoires rotifères. Figure dans le Complément du Dictionnaire de l’Académie française de 1843.
En poésie, une utilisation anonyme est citée en 1869[2] et le mot est utilisé sous forme nominale en 1874 par Ernest d’Hervilly[3]. Voir citations plus bas.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
monogomphe monogomphes
\mɔ.nɔ.ɡɔ̃f\

monogomphe \mɔ.nɔ.ɡɔ̃f\ masculin et féminin identiques

  1. (Zoologie) Dont chaque mâchoire n’offre qu’une seule dent saillante, fixée à cette mâchoire par la base seulement. Exemple chez Notommata aurita.
  2. Qui n’a qu’une seule dent.
    • Attendre que de soi la vétusté triomphe,
      C’est absurde ! Je vais au devant de la mort.
      Mourir a plus d’attraits quand on est jeune encore :
      À quoi bon devenir un vieillard monogomphe ?
      — (Épitaphe anonyme citée en 1869[2])
    • […] Ève, après l’acte, allait proclamer son triomphe,
      Mais, sur sa lèvre erra l’Ironique Pitié,
      En constatant, hélas, que l’Homme est monogomphe.
      — (Joseph Lointier, Monogomphe, 1894, in Léon Deschamps, La Plume, 1894, Slatkine Reprints, 1968, page 72)

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
monogomphe monogomphes
\mɔ.nɔ.ɡɔ̃f\

monogomphe \mɔ.nɔ.ɡɔ̃f\ masculin et féminin identiques

  1. (Littéraire) Ce qui n’a qu’une dent
     Référence nécessaire
    .
    • Heureux (loin de Paris ou l’Habit-noir triomphe
      Sur le dos du Progrès, ce bienfaiteur amer)
      Le touriste défunt que l’on jette à la mer
      Où le requin se joue auprès du monogomphe !
      — (Ernest d’Hervilly, Le Harem, Bucolique Noire, 1874)
    • […] Sache que l’Opéra, pour de bonnes raisons,
      Disparaît tout entier derrière les maisons ;
      Que l’Obélisque, aux pieds du grand Arc-de-Triomphe
      A l’air, tout simplement, d’un piètre monogomphe.
      — (Raoul Ponchon, Le Courrier français, 20 février 1887)


Traductions modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Antoine Jacques Louis Jourdan, Dictionnaire raisonné, étymologique, synonymique et polyglotte, des termes usités dans les sciences naturelles, tome II, J.-B. Baillière, 1834, page 106, article Monogomphe
  2. a et b Citée dans William Hand Browne, The Green Table, in The New Eclectic Magazine, volume 5, Turnbull & Murdoch, 1869, page 636
  3. Revue de linguistique et de philologie comparée, volume 35, Kraus Reprint Corp., 1902, page 111 : « Cependant, Ernest d’Hervilly, dans ses Vers de couleur, —sauf erreur,— en avait déjà trouvé une. C’était monogomphe, mot parfaitement français, formée [sic] du préfixe mono et du grec gomphos (dent), d’où : monogomphe, qui n’a qu’une dent. ». Introuvable dans La Lanterne en vers de couleur de 1868, mais la rime est présente dans Le Harem de 1874.