Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Composé de nom et de Dieu.

Locution interjective modifier

nom de Dieu \nɔ̃ də djø\ invariable

  1. (Populaire) (Familier) (Trivial) (Blasphématoire) Juron familier pour exprimer la colère, la surprise, le dépit, etc.
    • « Nom de Dieu ! si je ne fiche pas un chef-d’œuvre avec toi, il faut que je sois un cochon ! » — (Émile Zola, L'Œuvre, chapitre 9)
    • Et tous ces mets criaient des choses nonpareilles
      Mais nom de Dieu !
      Ventre affamé n’a pas d’oreilles
      Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux.
      — (Guillaume Apollinaire, Alcools, Palais, 1913)
    • En arrivant chez les Messelon, Honoré entendit la rumeur infâme des calotins. Sans perdre la tête il arrêta la voiture au ras de la fenêtre, sauta du siège dans la cuisine, courut au placard prendre l’entonnoir qui servait à couler le boudin et, l’embouchant comme il eût fait un porte-voix, hurla par deux fois :
      « Nom de Dieu de nom de Dieu de bordel de merde ! »
      — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 182)
    • Nom de Dieu ! Feempje, qu’est-ce que tu fous ? s’informa joyeusement un passant en lui bourrant l’épaule d’une tape. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 43)
    • Je me mis en fureur contre une indiscrétion si grossière, je blasphémai, je murmurai comme mon grand-père : « Sacré nom de Dieu de nom de Dieu de nom de Dieu. » — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 89)
    • – Je vais vous demander dans la mi-temps qui va suivre de vous servir de vos tripes, de vos jambes, de vos bras, de vos mains, de vos épaules, de vos muscles, de vos poings, de vos couilles, de vos yeux, de votre tête, bordel de nom de dieu de putain de nom de dieu d’enculeur de poulet de nom de dieu de saloperie de merde ! — (Philippe Labro, L’étudiant étranger, Gallimard, 1986, page 71)

Note : Ce juron est souvent édulcoré par des altérations de Dieu, de façon à éviter le blasphème.

  • — Il le faut bien, N. de D. ! et il n’est que temps. — (Léon Bloy, Repaire d’Amour, dans Sueur de sang, 1893)
  • — Elle est bonne, cette fine, disait-il, nom de D… — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
  • Le prince d’Arcole semblait un homme fort bien élevé. Pourtant, à l’évocation exacte de la minute écoulée un quart de siècle plus tôt, il fut si troublé qu’il marmotta :
    Nom de D. !
    — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)

Variantes modifier

Synonymes modifier

Quasi-synonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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