patard
Étymologie
modifier- En ancien français patard, de l’ancien occitan patac[1] ou de l’italien patacca (« pièce de monnaie »), orthographié sur le modèle du suffixe -ard.
- Il faut néanmoins remarquer que de nombreux philologues dont Müller[2], Marcel Devic[3], Reinhart Pieter Anne Dozy[4], ou encore des lexicographes comme Gérard Legrand, Bruno Villien[5], et Vinchele Payen-Payne[6] rattachent ce mot à la racine arabe ابوطاقة, abou taqâ. Selon l’explorateur et géographe allemand Carsten Niebuhr, « lorsque les écus d’Espagne avec des armes à plusieurs écussons parurent pour la première fois en Égypte, les Kahiriens, ou ceux du Caire, les nommèrent abutâka, ou par abréviation, Butaka, c’est-à-dire la monnaie aux fenêtres. Les Européens, qui négocient alors en Égypte, lui donnèrent de là le nom de Patack, comme on y nomme encore aujourd’hui Pataks les écus d’Allemagne. »[7]
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
patard | patards |
\pa.taʁ\ |
patard \pa.taʁ\ masculin
- (Vieilli) Petite monnaie ancienne frappée dans les Pays-Bas bourguignons au XVe siècle.
Il nous faudra, dit Soetkin, quand on portera l'enfant à baptême, donner deux patards au prêtre et un florin pour le festin.
— (Charles de Coster, La Légende d’Ulenspiegel, 1869)Gardez votre argent, fieu de Dieu. Ce n’est point moi qui priverai de ses derniers patards un pauvre vieux las d’aller tel que vous.
— (Charles Deulin, Manneken-Pis, 1868)
- Monnaie de peu de valeur, sou, liard.
Je n’en donnerais pas un patard.
Cela ne vaut pas un patard.
Il n’a pas un patard.
— Sire, vous y perdriez votre temps ; vous me donneriez quatre millions ce matin, que je n’aurais pas un patard ce soir.
— (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe)Bovary cherchait un patard au fond de sa bourse.
— (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
Variantes
modifierApparentés étymologiques
modifierTraductions
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- patard sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- ↑ « patard », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ Cité par Leopoldo de Eguílaz y Yanguas dans Glosario etimológico de las palabras españolas: (castellanas, catalanas, gallegas, mallorquinas, portuguesas, valencianas, y bascongadas) de orígen oriental (árabe, hebreo, malayo, persa, y turco), G. Olms, 1970, p. 469
- ↑ Marcel Devic, Dictionnaire étymologique des mots français d’origine orientale : arabe, persan, turc, hébreu, malais, Paris, Imprimerie nationale, 1876, p. 184
- ↑ Reinhart Pieter Anne Dozy, W. A. Engelmann, Glossaire des mots espagnols et portugais dérives de l’arabe, Leyde, E.J. Brill, 1869, p. 326
- ↑ Gérard Legrand, Bruno Villien, Logos : grand dictionnaire de la langue française, Volume 3, Bordas, 1976, p. 2310
- ↑ Vinchele Payen-Payne, Maxime Du Camp, La Dette de Jeu, Cambridge at the University Press, 1911, p. 45
- ↑ Niebuhr, Description de l’Arabie, II, 49, cité in Henri Lammens, Remarques sur les mots français dérivés de l’arabe, Beyrouth, 1890, p. 192
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (patard), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
modifier- Voir patac de même sens, petas (« tache »), la métaphore est la même que dans maille (« tache, petite monnaie »).
Nom commun
modifierpatard *\Prononciation ?\ masculin
- Patard, petite monnaie.
Item, à maistre Jehan Cotard,
— (François Villon, Le Grand Testament, 1461)
Mon procureur en Court d’Eglise,
Devoye environ ung patard.
Variantes
modifierSynonymes
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : patard
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage