Étymologie

modifier
(Date à préciser) De siffler avec le préfixe per-, issu du verbe latin sībilō avec un glissement de consonne. Cette étymologie qui a conduit à la modification orthographique recommandée par l’Académie française en 1990 (persiffler) a été remise en cause par l’ouvrage d’Élisabeth Bourguinat, Le Siècle du persiflage (PUF, 1998), réédité en format de poche sous le titre Persifler au siècle des Lumières (Creaphis Éditions, 2016). Selon l’auteur, le mot viendrait du nom du héros d’une petite parodie amphigourique du début du XVIIIe siècle, Persiflès. Persiflage signifierait, à l’origine, « langage de Persiflès », comme marivaudage signifie « langage de Marivaux ». L’étude menée par Élisabeth Bourguinat montre que le persiflage a d’abord désigné un langage ampoulé et incompréhensible, pratiqué par les personnages élégants de la Cour que l’on appelle petits-maîtres. Il s’est ensuite appliqué à une ironie mordante mise en œuvre notamment par les libertins (ou roués), imperceptible pour celui qu’elle vise et détectée uniquement par les témoins, dont on trouve de nombreux exemples dans Les Liaisons dangereuses de Laclos et dans les œuvres de Crébillon fils. Enfin, le persiflage a désigné la forme d’ironie particulièrement illustrée par Voltaire et également appelée gaîté philosophique. La vogue du persiflage a pris fin avec la Révolution française.

persifler \pɛʁ.si.fle\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Tourner une personne, une doctrine, une réunion en ridicule, avec une apparence d’aménité, sur un ton de badinage.
    • Il a cruellement persiflé cet homme.
    • Ce pauvre homme ne s’aperçut pas qu’on le persiflait.
    • Vous voulez me persifler.
    • L’infidèle, que pour toute vengeance il avait un peu persiflée, essaya de le fléchir, lui demandant grâce à genoux, et le suivit dans cette attitude tout le long d’une grande galerie. — (Prosper Mérimée, H. B., 1850)
    • À chaque séance, il était persiflé avec une férocité joyeuse et bafoué de telle sorte que, malgré sa douceur, il se fâcha. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 19)
  2. (Absolument) Parler avec ironie, avec moquerie.
    • On ne sait que penser de tout ce qu’il dit, il persifle sans cesse.

Variantes orthographiques

modifier

Traductions

modifier
Traductions à trier
modifier

Prononciation

modifier

Références

modifier