Voir aussi : predestination

Étymologie

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Du latin praedestinatio → voir destin et destination.

Nom commun

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Singulier Pluriel
prédestination prédestinations
\pʁe.dɛs.ti.na.sjɔ̃\

prédestination \pʁe.dɛs.ti.na.sjɔ̃\ féminin

  1. Action de prédestiner, détermination inévitable des événements, indépendante de la volonté des individus.
    • On prétend que le czar et lui [Charles XII] étaient encore fortifiés par l’erreur spéculative d’une prédestination absolue. — (Fontenelle, Pierre Ier, éd. Niderst, 1989 ; cité par Littré)
    • Emma maigrit, ses joues pâlirent, sa figure s’allongea. Avec ses bandeaux noirs, ses grands yeux, son nez droit, sa démarche d’oiseau, et toujours silencieuse maintenant, ne semblait-elle pas traverser l’existence en y touchant à peine, et porter au front la vague empreinte de quelque prédestination sublime ? — (Flaubert, Madame Bovary, 1857)
  2. (Religion, Théologie) Doctrine qui affirme que le salut des hommes est fixé par la grâce de Dieu ; le libre arbitre est donc restreint, mais plus ou moins, selon les auteurs traitant la question depuis Augustin d'Hippone.
    • Les hommes, dira-t-on, conséquemment à la prédestination de Dieu, ne sont plus maîtres de leur volonté. — (Bourdaloue, Carême, I, Prédestination. 378)
    • Mais une bonne fois, ma très chère, mettez un peu votre nez dans le livre de la " Prédestination des saints" de saint Augustin. — (Madame de Sévigné, Lettres (1646-1696), 436, 1725)
    • La prédestination, c’est-à-dire le rôle de la grâce divine et la place laissée au libre arbitre dans le salut des créatures, a été au cœur des débats autrefois, entre le pélagianisme et l’augustinisme. La controverse a repris quand, au XVIIe siècle, les jansénistes ont été attaqués par le pouvoir royal et les jésuites, qui étaient molinistes.
    1. (Religion, Théologie) Doctrine protestante selon laquelle le destin éternel de chaque pécheur (paradis ou enfer) est déterminé par Dieu sans considération de ses actes ici-bas, et ce par avance, de toute éternité, quoi qu’il fasse pour son salut.
      • Or, si c’est chose évidente que cela se fait par le vouloir de Dieu, que le salut soit offert aux uns, et les autres en soient forclos: de cela sortent grandes et hautes questions, lesquelles ne se peuvent autrement résoudre, qu’en enseignant les fidèles de ce qu’ils doivent tenir de l’élection et prédestination de Dieu. Laquelle matière semble fort entortillée à plusieurs, pource qu’ils ne trouvent nulle raison, que Dieu en prédestine les uns à salut, les autres à la mort. — (Calvin, Institution de la religion chrétienne, III, 21, De l’élection éternelle, 1535, éd. 1859)
      • On a imprimé à la suite de l’histoire de Chalcondyle Le Triomphe de la croix; et dans ce Triomphe il est dit que l’Alcoran est arien, sabellien, carpocratien, cerdonicien, manichéen, donatiste, origénien, macédonien, ébionite. Mahomet n’était pourtant rien de tout cela; il était plutôt janséniste; car le fond de sa doctrine est le décret absolu de la prédestination gratuite. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique,'Alcoran, ou plutôt Le Koran',Section I., 1764, éd. Garnier, volume 17, 1878)
      • Le dogme calviniste de la prédestination, religion terrifiante et qui avait touché si profondément les Écossais, s’était, en ce pays de compromis, atténué. — (André Maurois, Histoire de l’Angleterre, Fayard & Cie, 1937, page 598)

Antonymes

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Dérivés

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Voir aussi

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Références

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