quoique
Étymologie
modifierConjonction
modifierquoique \kwa.kə\
- Encore que ; bien que. — Note : il est alors généralement suivi du subjonctif).
Aussi, quoique le combat fût long et acharné, quoi qu’il fît en courageux et habile homme d’armes, il ne put résister à la force que donnait au comte Karl la conscience de son droit, […].
— (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)Quoique mes croisées dominassent la plus grande partie de leur jardin, je n'avais jamais vu mes tristes voisines.
— (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 246)Quoiqu’il résidât dans la ville principale de Mars, Ulfète, nulle cité ne le réclamait comme citoyen.
— (Benjamin De Casseres, Arcvad le terrible, traduction de Émile Armand, dans Les Réfractaires, no 1, janvier 1914)La soirée était agitée et bruyante ; le conducteur avait peur, quoiqu’il se fût imbibé d'alcool. Les chevaux avaient peur.
— (Alain, Souvenirs de guerre, page 156, Hartmann, 1937)Dressé sur l’échelle légère et tremblante, en saule de marais, il cueillait sans relâche, leste comme un écureuil, promptement quoique sans se hâter, […].
— (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 35)Je dirai donc simplement que la vue et la santé de Valville, quoique encore convalescent, ranimèrent presque tout à coup mes esprits ; […]
— (Marivaux, Œuvres complètes — Les 39 pièces et plus (nouvelle édition), Arvensa Éditions, 2015, page 3473)
- Mais, cependant, réflexion faite. — Note : il est alors généralement suivi de l'indicatif ou du conditionnel).
- Ce serait bien que j'aille là-bas, quoique mes parents risquent de me manquer.
- Ton récit est très bien, quoique (il est) un peu court.
Mais tu as vraiment retrouvé une maman toute neuve quoiqu’un peu fragile. (Pourquoi ai-je dit quoique ? pensait-elle. Ah que les mots me laissent tranquille quand je suis si près d’autre chose où ils périront tous d’un seul coup !).
— (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, pages 84-85)
- Utilisé seul, et prononcé en détachant bien les deux syllabes, il exprime une objection à ce qui vient d’être dit juste avant.
– Crois-moi ou pas, mon p’tit, mais ça me fait bizarre à moi aussi. Quoique, pour dire toute la vérité, je ne regrette pas ce foutu col romain, tout amidonné, qui me serrait le kiki toute la sainte journée ! On aurait dit qu’il voulait m’étrangler, ce col de malheur...
— (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
Notes
modifier- L’e final s’élide devant un mot commençant par une voyelle. Cette élision peut même être marquée dans l'écriture (dans le même cas que lorsque et puisque) : Quoiqu'infirme (R. Barthes). — Grevisse et Goosse, Nouvelle grammaire française, page 25.
- On sous-entend parfois le même sujet et le verbe être.
- Quoique peu riche, il est généreux.
- Quoiqu'intelligent, il réussit assez mal dans ses études.
- À ne pas confondre avec quoi que, une locution pronominale qui régit toujours le subjonctif. Usage fautif : Référence nécessaire
- La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n'en tolère. Or ces réalités, quoiqu’on en juge, sont au moins aussi quotidiennes et obsédantes que les réalités économiques, […]. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 41)
- Quoiqu'il[sic] fasse, quoiqu'il[sic] dise, Tesson fait partie de la famille. On ne va tout de même pas encabaner papy, aujourd’hui, à son âge. — (Daniel Schneidermann, 09h15 le neuf-quinze, « Tesson : la solution du chiffon », le 22/01/2015)
- Utilisé seul, et prononcé en détachant nettement les deux syllabes : \kwa kə\, pour exprimer une objection à ce qui vient d’être dit, quoique est parfois fautivement orthographié quoi que : voir la note de cette entrée.
- D’après le dictionnaire de l’académie française, la conjonction de subordination «quoique» peut être suivie du subjonctif ou du participe, mais en aucun cas de l’indicatif. Le sujet peut être éludé dans la subordonnée s’il est le même que dans la principale. Dans ce cas, le verbe est mis au participe. Si, en outre, le verbe est le verbe être, ce verbe peut être également éludé.
Variantes
modifierTraductions
modifier- Allemand : obwohl (de), obgleich (de), obschon (de)
- Anglais : although (en), even though (en), albeit (en)
- Catalan : si bé (ca), encara que (ca), malgrat que (ca), per bé que (ca)
- Croate : premda (hr), iako (hr), makar (hr), mada (hr)
- Danois : selvom (da), omend (da)
- Espagnol : a pesar de que (es), aunque (es)
- Espéranto : kvankam (eo)
- Finnois : vaikka (fi)
- Grec : αν και (el) an ke
- Interlingua : ben que (ia), benque (ia)
- Italien : sebbene (it), benché (it), comecché (it), come che (it), comeché (it)
- Kotava : nek (*)
- Mandarin : 即使 (zh) jí shǐ, 即便 (zh) jí biàn
- Polonais : chociaż (pl)
- Portugais : embora (pt)
- Roumain : chiar dacă (ro)
- Same du Nord : vaikko (*)
- Sicilien : abbinchì (scn), abbenchì (scn), sebbeni (scn), comucchì (scn), benchì (scn)
- Solrésol : milalas'i (*)
- Tchèque : ačkoliv (cs)
- Tsolyáni : onói (*)
Voir aussi
modifierPrononciation
modifier- France : écouter « quoique [kwa.kə] »
Homophones
modifierRéférences
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (quoique), mais l’article a pu être modifié depuis.