Français modifier

Étymologie modifier

(XIVe siècle) Du latin deferre.

Verbe modifier

déférer \de.fe.ʁe\ 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Transitif) Décerner une des dignités, un des honneurs dont un état ou un corps dispose en faveur d’une personne.
    • Les Romains ont déféré les honneurs divins à la plupart des empereurs. Le peuple romain déféra avant l’âge le consulat à Scipion et l’honneur du triomphe à Pompée.
    • Les cardinaux lui déférèrent le pontificat.
  2. (Transitif) (Droit) Traduire devant une autorité, un tribunal.
    • En résumé le livre de M. Baudelaire est une de ces publications malsaines, profondément immorales qui sont appelées à un succès de scandale. Proposition de le déférer au Parquet. — (Rapport de la Direction Générale de la Sûreté publique du 7 juillet 1857, au Ministre de l’Intérieur)
  3. (Intransitif) Céder, se soumettre au désir, à la demande de quelqu'un.
    • Déférer au jugement, à l’avis de quelqu’un.
    • Or, tes parents sont des lâches. Ils défèrent au mensonge de la Patrie et permettent sans horreur que tu t’en ailles « sous les drapeaux ». — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
    • […] Édith avait prié sa cousine d’aller lui chercher un livre. Imprudence fatale ! Ilona déféra à ce désir innocent. — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 377)
    • D’ailleurs, je suis sûre que, dans votre for intérieur, vous partagez mon avis et que seule la crainte de paraître ridicule en ces temps d’immoralité, vous empêche de déférer au légitime désir de Monique. — (Charles Exbrayat, Au « Trois cassoulets », Le Masque, Librairie des Champs-Élysées, 1971, page 14)
    • Charles-Augustin, déférant aux ordres de la Faculté, se met debout sur ses béquilles et va s’étendre dans la pièce voisine. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, pages 120-121)
    • Car qu’auraient pu faire les magistrats instructeurs si François Fillon n’avait pas déféré à sa convocation ? — (Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Apocalypse – Les années Fillon, IIIe partie, chapitre 19, Fayard, Paris, 2020, ISBN 978-2-213-71296-3, page 322)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Homophones modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier