Voir aussi : mômerie

Français modifier

Étymologie modifier

Histoire[1] :
(1440) mommerie, « mascarade, divertissement dansé » ;
(1566) « pratiques religieuses jugées ridicules » ;
(1574) mommerie « mascarade, comédie » ;
(1673) momerie « bigoterie, affectation de pratiques religieuses » ;
(1824) en Suisse « piété outrée ou affectée, dissidence des conventicules piétistes, des sectes ou des Églises séparées de l'État ; ensemble des mômiers ».
Origine discutée[1], deux étymons se sont peut-être confondus :
soit l’ancien français mommerie (« mascarade »).
soit l’ancien français mahomerie (« mosquée, temple païen », « pratique religieuse des musulmans, pratique superstitieuse, idolâtrie »), dérivé avec le même suffixe de Mahomet, prophète de l’Islam.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
momerie momeries
\mɔm.ʁi\

momerie \mɔm.ʁi\ féminin

  1. (Vieilli) Mascarade.
    • Le monde, à dire vray, n'est qu'une momerie. — (Jacques Du Lorens [1583-1658], Satires, livre 2, satire 11)
    • Mais ceux-là font pitié. Ils devraient nous donner au moins une danse morisque, ou quelque autre momerie ! — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
  2. (Sens figuré) Affectation ridicule d’un sentiment qu’on n’a pas.
    • Cet héritier se montre fort affligé de la mort de son parent ; mais c’est une momerie, une pure momerie, ce n’est que momerie, c’est pure momerie. - Il s’est tiré d’affaire par quelques momeries.
  3. Cérémonie bizarre ou ridicule.
    • Entre la poire et le fromage Bianchon arriva, par d’habiles préparations, à parler de la messe, en la qualifiant de momerie et de farce. — (Honoré de Balzac, La Messe de l’athée,)
    • Votre Altesse ferait bien de couper court aux momeries d’Ashby. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Cette fête , nous en avons retrouvé la relation: la voici telle qu'elle fut publiée le lendemain du 25 novembre 1793:
      « Autrefois , sous le règne de la calotinocratie, c'étoit par des cérémonies sombres et lugubres, par des momeries absurdes, que nos pieux tyrans nous attachoient à leur joug insupportable et nous préparoient à recevoir les mensonges dont ils ont infecté toute la terre ; […]. »
      — (Camille Mellinet, La commune et la milice de Nantes, Nantes : chez l'auteur, s.d. (vers 1840), volume 8, page 221)
    • M. Féval n’était pas un prêtre philosophe, il professait les vertus et non la foi du vicaire savoyard. Il croyait tout ce qu’un prêtre doit croire. Mais il avait horreur des momeries et il ne pouvait tolérer qu’on intéressât Dieu à des bagatelles. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, pages 141-142)
    • Théophraste Renaudot, quelque dix ans avant la sentence signée par mes ascendants, avait constaté que la prétendue possession démoniaque des nonnes de Loudun n’était que momeries hystériques, et un des évêques mêlé à cette affaire en pensait autant. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 73)

Variantes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Paronymes modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

De momer (« se masquer ») avec le suffixe -erie.

Nom commun modifier

momerie *\Prononciation ?\ féminin

  1. Momerie, mascarade.

Références modifier