Français modifier

Étymologie modifier

Composé des formants mytho- (« mythe ») et -manie (« manie »)[1][2].
Contrairement à d’autres substantifs en -ie (→ voir géographie et philosophie), le mot n’a pas d’étymons latins ou grecs.
Le mot mythomane semble attesté postérieurement à mythomanie → voir mythomane.
Historique : (1862) le sens premier[3] est « recours systématique aux mythes ». (1905) Ernest Dupré lui donne celui de « mensonge pathologique ». (1935) Entrée au Dictionnaire de l’Académie française.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
mythomanie mythomanies
\mi.tɔ.ma.ni\

mythomanie \mi.tɔ.ma.ni\ féminin

 
George Psalmanazar est un cas de mythomanie célèbre (2, 3).
  1. (Vieilli) Recours systématique aux mythes.
    • Une seule exception à la mythomanie, exception caractéristique : parce qu’elle fut durable et profonde, se remarque dans l’histoire de l’art : — chez les Néerlandais. Le génie germanique, en opposition au vieux génie romain, ne s’est jamais affolé de traditions qui lui sont étrangères. La race du Nord n’est point porté à dissimuler l’homme sous le dieu et le héros. Chez elle, l’homme de la nature, comme on eût dit au XVIIIe siècle, s’affirme et s’étale carrément, tel qu’il est, sans nimbe ni auréole. — (W. Burger, Nouvelles tendances de l’art dans Revue Germanique, volume 19, page 71, 1862)
    • La mythomanie — Les patriarches antédiluviens nommés par la Genèse sont-ils des mythes. […] La mythomanie est une véritable maladie de notre époque et bien des savants qu’on croit sérieux et graves n’ont pas échappé à la contagion. — (Fulcran Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste : histoire et réfutation des objections des incrédules contre les Saintes Écritures, volume 3, pages 443-445, 1887)
    • En effet, certains des arguments critiques avancés par les détracteurs de la mythomanie de l’époque s’adressent indifféremment aux ethnologues, aux mythologues, et aux membres du Collège de sociologie. — (Dominique Lecoq, Jean-Luc Lory, Écrits d’ailleurs : Georges Bataille et les ethnologues, page 128, 1987)
  2. (Médecine) Tendance pathologique psychique, plus ou moins volontaire et consciente, au mensonge.
    • J’essaierai de vous exposer, dans une histoire d’ensemble, l’histoire de la Mythomanie. — (La Mythomanie : Étude psychologique et médico-légale du mensonge et de la fabulation morbides, Dupré, 25 mars 1905, page 1)
    • Sa mythomanie est un moyen de nier la vie… de nier, et non pas d’oublier. — (La Condition humaine, Malraux, éd. Gallimard, 1933, page 45)
    • Chez l’enfant et l’adolescent, les principaux troubles sont : le mensonge, la mythomanie, les délires imaginatifs, l’hystérie. — (Léon Michaux, Psychiatrie infantile, 1967)
    • Par mythomanie, j’entends évidemment cette attitude qui consiste à défaire auprès des auditeurs/lecteurs la perception qu’ils auraient pu avoir d’une situation, d’un évènement, en leur imposant un autre, « inventée », modifiée, « fausse ». — (Relectures de Madeleine Monette par Ricouart, éd. Summa Publications, Inc., 1999, p. 75)
  3. (Par extension) Fabulation, fait d’inventer et de raconter un mensonge.
    • Il a installé chez les Zaïrois la mythomanie, le mensonge surréaliste. — (L’illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre par Bwatshia, éd L’Harmattan, 2007, p. 119)
    • Celui-ci avait nié en bloc, parlant de « mythomanie » alors que nous lui faisions part de plusieurs témoignages concordants. — (Policiers infiltrés à Lyon : le préfet lance une enquête, Burlet, sur le site rue89.com, « Celui » corrigé en « Celui-ci, » 27 octobre 2010)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Références
  1. Dictionnaire de l’Académie française, neuvième édition, 1992– → consulter cet ouvrage
  2. « mythomanie », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  3. W. Burger, Nouvelles tendances de l’art dans Revue Germanique, volume 19, page 71, 1862
Sources
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