Français modifier

Étymologie modifier

Du grec ancien ψυχή, psykhḗ (« âme, souffle de vie »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
psyché psychés
\psi.ʃe\
 
Une psyché de style Art-Déco (1)

psyché \psi.ʃe\ féminin

  1. (Mobilier) Grand miroir mobile que l’on peut incliner à volonté, au moyen de deux axes qui l’attachent par le milieu aux deux montants d’un châssis.
    • Une grande psyché faisait face à une toilette de marbre blanc, […] — (Émile Zola, Nana, 1881)
    • La lampe éclairait de biais la glace de la grande psyché, pareille à une plaque d’argent mat. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XIII)
    • Elle retourna devant sa psyché, laissa choir sa longue chemise blanche et reprit son examen au point où elle l’avait laissé… — (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
    • Une psyché me permit de me rendre compte que j’étais plus ridicule encore que je n’avais pu le supposer. — (Pierre Benoit, La Chaussée des géants, 1922, Albin Michel, réédition Le Livre de Poche, page 213)
    • Après cela, il faisait des sourires et même des grimaces devant la psyché du salon et, au bout d’un moment, il était pris de peurs épouvantables. — (Jean-Paul Sartre, L’enfance d’un chef, 1938)
    • Victor prit son téléphone, shoota quelques objets, son canapé, sa psyché, son tapis de course et, depuis son balcon en saillie, il immortalisa la ville repoussant la lumière qui l’orangeait. — (Bertrand Latour, La deuxième vie de Victor Hurvoas, Le Passage éditions, 2015, chapitre 5)
  2. (Psychologie) Ensemble des manifestations conscientes et inconscientes de la personnalité d’un individu. Ensemble des phénomènes psychiques qui constituent l’individualité.
    • Anti-psychanalyse et anti-politisme vont de pair : le maître n’apprécie pas plus le pluralisme contradictoriel de la psyché que le régime parlementaire. — (Luc-Michel Mazenq, Les nouveaux mouvements religieux, NMR, et les nouveaux mouvements sociaux, NMS, dans le procés de mondialisation, 2003, page 356)
    • La mère doit leurrer son bébé de n’être pas seul, tout en instaurant une aire de solitude entre elle et lui, qui prend place dans la psyché de l’enfant comme l’espace d’où naîtra sa créativité. — (Catherine Audibert, L’incapacité d’être seul, Payot & Rivages, 2011, page 30)
    • Blain parle des « âmes à jamais exclues » mais, à l’évidence, il pense plutôt aux corps. Les âmes, c’est plus moral, plus noble. Mais il ne croit pas que l’âme existe – aujourd’hui, elle est ramenée à des phénomènes psychiques : on l’appelle la psyché. — (Jean-Paul Kauffmann, Remonter la Marne, Fayard, 2013, Le Livre de Poche, page 218)
    • Les dénis et clivages des ascendants induisent une psyché morcelée chez leurs descendants… — (Saverio Tomasella, La folie cachée, 2015, page 181)
  3. (Philosophie) Esprit, principe pensant (par opposition à principe vital).
    • Elle explore les jardins secrets de la psyché féminine avec tendresse et cruauté.
  4. (Entomologie) Lépidoptère diurne de la famille des psychidae.
    • Au printemps et au commencement de l'été, Il est ordinaire de voir se promenée la chenille de la psyché du Gramen. — (Émile Blanchard, Métamorphoses moeurs et instincts des insectes, Éd. Baillière, Paris, 1877)

Notes modifier

  • C'est ainsi que la définition de psyché a évolué, prenant chez Platon le sens de « siège de la raison », alors que chez les présocratiques, elle était le siège du courage et de la passion. Aujourd'hui, le mot désigne plutôt l'ensemble des phénomènes psychiques (conscients et inconscients réunis). — (Jean Désy, L'irrationnalité nécessaire, éd. XYZ, page 130)
  • Le mot est parfois prononcé [psi.ke], mais cette prononciation n’est pas admise par le Multidictionnaire de la langue française[1].

Synonymes modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

  • psyché sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

  1. Marie-Éva de Villers, Multidictionnaire de la langue française, Québec Amérique, Montréal, 2015, 6e édition, 1888 pages, ISBN 978-2-7644-1246-6 : « Les lettres ch se prononcent ch (et non *k), [psiʃe]; le nom rime avec chez. »