Voir aussi : Néant, neant

Français modifier

Étymologie modifier

(XIIe siècle) De nient (1050), issu du latin populaire *ne gentem, littéralement « pas un être vivant », avec ne, particule négative et gens, gentis, ensemble d’êtres.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
néant néants
\ne.ɑ̃\

néant \ne.ɑ̃\ masculin

  1. État d’inexistence des êtres et des choses.
    • Dieu a tiré toutes choses du néant.
    • Dieu peut réduire les êtres au néant, les faire rentrer dans le néant d’où ils sont sortis.
    • La vie a cent aspects, le néant n’a qu’un moule. — (Anaïs Ségalas, « À une tête de mort », in Les Oiseaux de passage, Moutardier libraire-éditeur, Paris, 1837, page 249)
  2. (Par analogie)
    • On l’a fait rentrer dans le néant d’où on l’avait tiré.
    • Ce sont deux néants entre lesquels je me trouve en équilibre comme sur le tranchant d’une lame. — (Norbert Crochet, Xavier de Maistre, Expédition nocturne autour de ma chambre, 2009)
    • En un peu moins de deux ans il était retombé dans cette solitude accablante, mais à ses yeux indispensable et riche, un peu comme le néant « riche de possibilités innombrables » de la pensée bouddhiste. Sauf que pour l’instant le néant n’engendrait que le néant. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, pages 385-386)
  3. (Péjoratif) Personne jugée sans valeur et sans intérêt.
    • Je l’ai connu, ton Phili, un de ces néants que la jeunesse rapide revêt un instant de rayons. À cet enfant gâté, caressé, défrayé de tout, tu prêtes des intentions délicates ou scélérates, des perfidies méditées ; mais il n’a que des réflexes. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 156)
  4. (Par hyperbole) Ce qui, par soi-même, n’a aucune valeur réelle.
    • […] qui empêchera que l’attention ne soit sollicitée et retenue par des objets indignes ou absurdes, que l’on ne réfléchisse dans le vide, que l’on ne médite la sottise, la vésanie ou le néant ? — (Maurice Étienne Legrand, Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
    • Le néant des grandeurs humaines.
  5. Rien.
    • — Ma fortune ! gronda amèrement Concini. Tu as soufflé dessus. Ma grandeur, tu l’as réduite à néant. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • S’exaltant un peu, elle en venait à demander à Dieu non pas essentiellement de me faire revenir, ni de me donner une belle vie selon le monde, mais de faire en sorte que les dons que je pouvais avoir ne tournent pas à néant, comme chez l’oncle Octave, mais servent à la cause de Dieu. — (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, pages 135-136)
  6. S’emploie spécialement dans des formules administratives ou médicales, dans des expressions elliptiques, telles que :
    • Signes particuliers : néant.
    • Albumine, Sucre : néant.

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

  • néant sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • néant sur le Dico des Ados  

Références modifier