Français modifier

Étymologie modifier

De l’argot italien svignare (« décamper, sortir de la vigne »)[1] de vigna mais « le passage de v à b fait cependant difficulté[1]. »
Ou de l’occitan s'esbinhar (« se débiner, s'esquiver, s'évader, s'éclipser, décamper, détaler, déguerpir, prendre la fuite, s'enfuir, fuir; filer à l'anglaise; se dérober, se soustraire aux regards ») dérivé de binhar, avec le préfixe es- → voir ex- et bigner (« regarder »).

Verbe modifier

esbigner \ɛs.bi.ɲe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’esbigner)

  1. (Argot) Voler, dérober.
    • Philippine m’a déjà esbigné ma pièce ; et combien donc que vous m’en avez effarouché ed’ mes pièces, sous couleur de me vêtir, de me nourrir ?… — (Honoré de Balzac, Paysans, 1844)
  2. (Pronominal) Partir rapidement en évitant de se faire remarquer.
    • Les princes s’esbignaient, préférant, non seulement leurs châteaux particuliers, mais encore leurs hôtels, même à Versailles. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, Paris, 1959, page 237)
    • Je remontai vers la maison au moment où Laurent en sortait, qui me dit qu’il « s’esbignait » : il y avait le curé, et en plus la mère Duport !… — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 70)
    • Il semblait si simple de s'esbigner aux aurores à l'occasion des courses rituelles : personne ne s'en fût ému. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 233)
    • Croyant avoir affaire à un fou, Vallès, qui était sur le point de s’esbigner, fait tout pour rencontrer les yeux de l’olibrius. — (Jean Vautrin , Le cri du peuple)
    • Le lendemain, je tentai de m’esbigner mais l’un des fils Jean-Bon me rattrapa sur la rive droite. — (Franz-Olivier Giesbert, Belle d’amour, 2017)

Variantes orthographiques modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier