gargote
Étymologie
modifier- (1680)[1] Déverbal de gargoter[2][1] (« manger, boire de manière malpropre ») ou, moins probablement[3], emprunt direct et tardif au latin gurgustium (« cabane, hutte »)[4].
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
gargote | gargotes |
\ɡaʁ.ɡɔt\ |
gargote \ɡaʁ.ɡɔt\ féminin
- Petit établissement où l’on peut boire et manger des plats frugaux à bon marché.
La voiture s’arrêta, et M. Dufour se mit à lire l’enseigne engageante d’une gargote.
— (Guy de Maupassant, Une partie de campagne, dans La maison Tellier, 1891, collection Le Livre de Poche, page 187)L’une de ambitions du Père Pedro est d’assurer la reconversion des chiffonniers, notamment en leur proposant des microcrédits, pour leur permettre d’ouvrir une gargote.
— (Pierre Cochez, Antananarivo, capitale du monde moderne, journal La Croix, 8 janvier 2015, page 26)
- (Populaire) (Péjoratif) Restaurant bon marché servant des plats de mauvaise qualité.
Le jour où la misère la fatiguerait, le jour où elle serait lasse de boire du vin au litre et de manger ces hideuses portions à sauce brune qu’on leur montait de la gargote, le jour où elle en aurait jusque-là de l’art dramatique de la banlieue, ce jour-là, elle savait bien qu’elle reprendrait son existence d’autrefois.
— (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 231)Petite et misérable gargote de la rue Sainte-Geneviève où je me nourrissais jadis si mal que j’en ai, quand j’y pense, encore faim, je ne vous oublie pas.
— (Francis Carco, Maman Petitdoigt : VIII, La Revue de Paris, 1920 ; Les Éditions G. Crès et Cie, Paris, 1922, p. 80)Des garnis sans rideaux, des gargotes, des débits grouillants de vermine occupent – entre les loges des filles — la longueur des façades et une humanité malpropre, hébétée, loqueteuse s’y agite machinalement.
— (Francis Carco, L’Amour vénal, chapitre I, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 8)Dans une gargote à peine reniflable, nous dînâmes d’un merveilleux emperador grillé.
— (Michel Déon, Un déjeuner de soleil, 1981, page 245)En revanche, certaines gargotes, pensant certainement réinventer la cuisine, donnent plutôt envie de passer illico son chemin.
— (Nicolas Santolaria «Comment j’ai (presque) mangé du fromage aux couilles», Slate.fr le 13 août 2016)
- (Par extension) (Vieilli) Toute mauvaise cuisine.
Cette cuisinière nous fait une vraie gargote.
Variantes orthographiques
modifierSynonymes
modifierTraductions
modifier- Anglais : greasy spoon (en)
- Breton : kaborell (br) féminin (1, 2), tarzhell (br) féminin (3), trantell (br) féminin
- Espagnol : bodegón (es) masculin, restaurante de poca monta (es) masculin
- Ido : restoracho (io)
- Italien : bettola (it) féminin
- Néerlandais : gaarkeuken (nl)
- Occitan : gargòta (oc)
- Suédois : sylta (sv) commun, hak (sv) neutre
- Wallon : gargote (wa)
Forme de verbe
modifierVoir la conjugaison du verbe gargoter | ||
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Indicatif | Présent | je gargote |
il/elle/on gargote | ||
Subjonctif | Présent | que je gargote |
qu’il/elle/on gargote | ||
Impératif | Présent | (2e personne du singulier) gargote |
gargote \ɡaʁ.ɡɔt\
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de gargoter.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de gargoter.
- Première personne du singulier du subjonctif présent de gargoter.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de gargoter.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de gargoter.
Prononciation
modifier- France (Saint-Maurice-de-Beynost) : écouter « gargote [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « gargote [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « gargote [Prononciation ?] »
- Vosges (France) : écouter « gargote [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- ↑ a et b « gargote », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ « gargote », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ H. Goezler, Dictionnaire de latin, Latin-Français, 1928, page 304