Français modifier

Étymologie modifier

(1978)[1] Composé de il, -oyer et -ment, sur le modèle des couples tu/tutoiement et vous/vouvoiement.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
iloiement iloiements
\i.lwa.mɑ̃\

iloiement \i.lwa.mɑ̃\ masculin

  1. (Rare) (Néologisme) (Linguistique) Action de s’adresser à quelqu’un à la troisième personne.[2]
    • Parmi les adoucisseurs de la politesse négative (anti-menace) nous repérons les procédés substitutifs qui permettent de substituer un élément de l’énoncé trop direct à l’aide d’un élément moins direct. C’est le cas de la formulation indirecte qui est préférable à l’impératif pour offrir au récepteur la possibilité de ne pas réagir (sourde oreille), de la forme interrogative ou déclarative qui permet de formuler un ordre par une question ou une assertion (parabole, critique, reproche, promesse, incompréhension, etc.), des formes grammaticales (conditionnel, imparfait, futur de politesse, etc.), des pronoms personnels (iloiement, tutoiement-vouvoiement) et des figures de style (litote, euphémisme, ironie, trope communicationnel). — (Éric Sotto-Sidoun, Les nouvelles formes de participation dans les forums publics de consommateurs. Vers un dispositif de co-innovation, Conservatoire national des arts et métiers, 2014, pages 80-81)
    • Dans les textes, entrent dans la catégorie Indice de pragmatique les éléments qui relèvent des implicites (information qui implique une information non dite déjà connue d’au moins deux des interlocuteurs) et des présupposés (information induite à partir de l’énoncé), des actes de parole (quand faire est fait par les mots dits), de connotation (signification ajoutée à un mot qui suggère quelque chose d’autre que le sens courant de ce mot), de l’iloiement, du positionnement des interlocutrices les une par rapport aux dans l’interaction verbale, et des actes dont l’objectif dépasse leur simple énonciation pour toucher les représentations. — (Catherine Simonot, Motivation et autorégulation dans l’apprentissage des langues étrangères : contribution à la réflexion sur le rôle du tutorat dans un dispositif d’autoformation partielle, Université de Lorraine, 2012, page 156)
    • La question des formes d’appel dépasse évidemment le cadre de la simple concurrence entre tu et vous, et il faudrait traiter de pair, avec l’emploi des deux pronoms, l’emploi des autres termes d’adresse – le prénom, les titres, Monsieur, Madame, Mademoiselle, suivis ou non du patronyme, etc. Faute de place, je n’aborderai pas ici le problème des possibilités combinatoires illustré par des énoncés comme « Madame la ministre, je peux vous appeler Ségolène ? » (entendu à la télévision). Je ne m’attarderai pas sur l’iloiement – emploi du pronom de la troisième personne du singulier pour désigner l’allocutaire, comme le « elle a bien dormi, la p’tite dame ? » condescendant ou paternaliste d’une infirmière s’adressant par exemple à une patiente d’un certain âge. Enfin, je ne traiterai pas non plus de « l’évitement », stratégie à laquelle peuvent recourir les francophones de naissance eux-mêmes, quand ils hésitent sur le choix du pronom à employer. — (Odile Halmøy, La concurrence tu / vous en français contemporain : paramètres, polarités et paradoxes in : Tu ou vous, l’embarras du choix, sous la direction de Bert Peeters et Nathalie Ramière, Limoges, 2009, ISBN 978-2-915806-53-3, page 100)

Traductions modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Benoît de Cornulier, Marquage et démarquage dans les pronoms personnes français : nounoiement et vouvoiement, in : Studies in French Linguistics, Vol.1, No. 1, Indiana University Linguistic Club, Bloomington, Indiana, janvier 1978, page 118
  2. Catherine Kerbrat-Orecchioni, Les interactions verbales, tome II, Armand Colin, Paris, 1992, page 46, ISBN 978-2200211493