Voir aussi : Prophète, prophete

Étymologie

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(Xe siècle)[1] Du latin propheta, lui-même emprunté au grec ancien προφήτης, prophếtês (« oracle, prophète ») à rapprocher du latin profor (« prédire »), profiteor (« dire publiquement », « révéler »), qui a donné professer, professeur.

Nom commun

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Singulier Pluriel
prophète prophètes
\pʁɔ.fɛt\

prophète \pʁɔ.fɛt\ masculin (pour une femme, on dit : prophétesse)

  1. (Bible, Religion) Personnage qui, par inspiration divine, prédit l’avenir, ou révèle aux hommes une vérité importante.
    • Les deux voies naturelles pour entrer au cabinet des Dieux et y prévoir le cours des destinées sont la fureur et le sommeil. Ceci est plaisant à considérer : par la dislocation que les passions apportent à notre raison, nous devenons vertueux; par son extirpation que la fureur ou l’image de la mort apporte, nous devenons prophètes et divins. — (Montaigne,Essais,II, 12 Apologie de Raymond Sebond, 1595)
    • Nous sommes obligés logiquement parlant, de considérer Nostradamus comme un excellent prophète, puisque tous les événements prédits dans ses Centuries se sont aussi parfaitement réalisés. — (Eugène Bareste, Nostradamus, 1840, page 79)
    • Un autre prophète, nommé Mathieu Mazel, de Soudorgues, et peut-être parent d'Abraham, tint une assemblée nocturne sur la montagne de l'Irou, près de Saumane. — (Napoléon Peyrat, Histoire des pasteurs du désert depuis la révocation de l'Édit de Nantes jusqu'à la révolution française - 1685-1789, tome 2, livre 10, chap. 5, Paris : chez Marc Aurel frères, 1842, p. 364)
    • La Moussotte ne se connaissait plus; elle en oublia de se peigner, cassa de la vaisselle et se répandit par tout le village en imprécations dont l’énergie ne cédait en rien à celle des prophètes de la Bible. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Nous ne savons rien du prophète lui-même, sinon le contenu et les circonstances concrètes de son intervention dans la vie de son peuple. — (Marc Girard, Aggée, prophète d’aujourd’hui : tout est à rebâtir !, 1994)
  2. (Par extension) Celui qui, par conjecture ou par hasard, annonce ce qui doit arriver.
    • Les araignées, les araignées sont les véritables prophètes de la nature, les véritables aiguilles de l’horloge atmosphérique. — (Heinrich Zschokke‎, Le fugitif du Jura, ou le Grison : simple épisode des troubles de la Suisse en 1799, t.2, traduit de l'allemand par Adolphe Loève-Veimars, Paris, Charles Gosselin, 1829, page 103)
    • Le monde musulman est un grand corps malade qui fait quelques progrès, mais je ne suis pas prophète, on ne sait pas dans quelle direction ça va basculer. — (Abdennour Bidar, Pour une réforme de l’islam, Télérama no 3393, janvier 2015)
    • C’est un bon métier que celui de prophète, mais à la condition d’y éviter les trop grosses bourdes et de ne pas montrer aux simples mortels combien est peu sensible parfois l’écart entre une prédiction et une bévue. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 39)

Synonymes

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Dérivés

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Proverbes et phrases toutes faites

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Traductions

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Prononciation

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Voir aussi

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Références

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  1. Anatole BaillyAbrégé du dictionnaire grec-français, Hachette, 1901 → consulter cet ouvrage