engouer
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Français modifier
Étymologie modifier
- (Siècle à préciser) En moyen français angouer « étouffer en gavant », de goue (« joue, gosier »), d’une forme dialectale non déterminée se rattachant comme joue, jabot, gave, gaver au gaulois *gaba → voir gober.
Verbe modifier
engouer \ɑ̃.ɡwe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’engouer)
- (Pronominal) S’étouffer sous la force de l’enthousiasme ou de l’excitation.
- Tel qu’il était, il s’affala dans un fauteuil, la tête rejetée en arrière, et faillit s’engouer. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 336)
- Bruyants, bavards, mobiles, impressionnables, ils s’enthousiasment sans réflexion, et se lassent aussi vite qu’ils se sont engoués. L’amour-propre est le plus saillant de leurs défauts. Tout ce qui brille, tout ce qui reluit les attire et les passionne ; la vue des plumets, des galons les affole. — (Alfred Franklin, Les Ruines de Paris en 4875, L. Willem, P. Daffis, 1875, page 10)
- Mais surtout, il parlait, lui qui, en famille, n’avait jamais rien à dire, il faisait rire sa voisine ; elle s’engouait : « Que vous êtes bête ! Si vous croyez que c’est spirituel ! » — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 116)
- « C’est lui. Pendez-le ! C’est lui. Pendez-le ! À mort ! À mort ! »
Les yeux lui sortaient de la tête. Il finit pas s’engouer dans sa fureur et par tousser. Enfin, il cracha à la figure d’Angelo. — (Jean Giono, Le Hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 119) - Elle s’enrageait et s’engouait dans sa rage comme un paon. Elle parlait alors une sorte de langage fait de mots sans aucun rapport entre eux, n’importe lesquels, enfilés les uns à la suite des autres, presque criés ; elle finissait par des appels sauvages qui tenaient de la plainte et du rugissement. — (Jean Giono, Le Hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 199)
- (Pronominal) (Par extension) Se passionner, s’enthousiasmer pour une personne, pour une chose.
- Le pauvre Guy s’engouait pendant huit jours du professeur un tel, puis passait à un autre, puis à un autre. — (Léon Daudet, Souvenirs littéraires – Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 147)
- Mais ce « bénédictin laïque », comme je l’ai qualifié dans un de mes discours, s’engouait parfois d’idées théoriques qu’il voulait faire entrer à toute force dans la pratique. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
Elle me prêta quelques livres ; elle me traitait en égale et me conseillait avec une sollicitude d’aînée. Je m’engouai d’elle.
— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 208)- Je commençais à m’engouer des cols de linge empesés, des lainages bourrus venus d’Angleterre. — (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943, réédition Le Livre de Poche, 1968, page 19)
Dérivés modifier
Traductions modifier
- Espagnol : encandilarse (es), apasionarse (es), encapricharse (es), entusiasmarse (es), sofocarse (es)
- Occitan : engavachar (oc)
- Polonais : entuzjazmować się (pl)
- Roumain : entuziasma (ro), pasiona (ro)
Prononciation modifier
- France (Lyon) : écouter « engouer [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « engouer [Prononciation ?] »
Anagrammes modifier
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références modifier
- Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (engouer), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « engouer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Ancien français modifier
Étymologie modifier
- Voir engouer.
Verbe modifier
engouer \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Gaver.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Dérivés dans d’autres langues modifier
- Français : engouer
Références modifier
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage