Français modifier

Étymologie modifier

(XIIe siècle) En ancien français eschevel, eschief, eschavoir. Probablement[1] issu du latin scabellum (« escabeau »), par analogie de forme qui se retrouve en provençal avec escanh (« escabeau »), escanha (« dévidoir »), en ancien français escaigne[2] (« écheveau ») pour leur part issu du latin scamnum (« escabeau »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
écheveau écheveaux
\e.ʃə.vo\

écheveau \e.ʃə.vo\ masculin

 
Écheveaux.
  1. Assemblage de fils de chanvre, de soie, de laine, de coton repliés en plusieurs tours, afin qu’ils ne se mêlent pas.
    • Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton séchaient à l’air. — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
    • Or les écheveaux à numéroter à Tourcoing sont généralement d’un dévidage difficile, contrairement à ce qui se passe à Roubaix. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Ayant desservi la table elle s’installa devant sa machine à coudre. Lentement, elle se mit à enrouler un fil de soie sur la bobine. Et, lentement, ses pensées se dévidèrent aussi ; mais, courtes et de fil rude, elles se mêlaient, se nouaient, s’accrochaient ; elles ne coulaient point comme un bel écheveau lisse. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
    • Elle tricoterait, elle lui imposerait de tendre les bras pour enrouler son écheveau. — (Jean Rouaud, Les Champs d’honneur, Les Éditions de Minuit, 1990)
    • Afin de nourrir sa fascination pour les couleurs chatoyantes des pelotes de laine et des écheveaux de coton qui s’alignent sur les rayonnages de la mercerie de son village, sa mère lui enseigne le crochet. — (Elsa Galland, « Basgi amour, crochet et fantaisie », ToutMa (site www.toutma.fr), 28 octobre 2018)
  2. (Tissage) (Métrologie) Unité de mesure de longueur désuète, autrefois utilisée en filature.
    • Le numérotage du fil de coton s’établit d’après le nombre d’écheveaux nécessaires pour former le poids d’une livre métrique ou demi-kilogramme. — (Horace Doursther, Dictionnaire universel des poids et mesures, anciens et modernes, M. Hayez, Bruxelles, 1840, page 135)
  3. (Sens figuré) Ensemble d’éléments confus.
    • […] la tour du Nord, ou l'on montait par un escalier de pierre en colimaçon et très étroit, pour atteindre de petites chambres dallées où il fallait déchirer de la main des écheveaux de soie grise et molle que tendent les araignées. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 36)
    • Certains des serpents se dressent pour l’attaquer, mais il les ravage de son talon pilonneur, impitoyable et précis. Bientôt, l’écheveau de reptiles n’a plus que des soubresauts agoniques. — (Frédéric Dard, San Antonio : Meurs pas, on a du monde, Éditions du Fleuve Noir, 1980)
    • Je m’enferrais de nouveau dans notre écheveau de mensonges. — (Glen Cook, Le Château noir, 1984)
    • C’est un écheveau embrouillé : Se dit d’une affaire compliquée, ou de son récit, ou de toute explication confuse.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Références modifier

  1. « écheveau », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. Frédéric GodefroyDictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage (escaigne)