Français modifier

Étymologie modifier

(1790) La forme est attestée une toute première fois dans un nom d’enseigne « Le café de la chocolatine » à Bordeaux[1], sans qu’on sache ce que désigne le mot. La première attestation d’usage avec un sens clair se trouve dans un article de Constance Aubert en 1853 dans le journal L’Illustration[2]. Elle relaie le nom donné à ses bonbons par le confiseur parisien P.-E. Perron. Il est décrit dans le Larousse de 1899 dans ce sens[3], c’est la première attestation dans un dictionnaire général[3]. Néanmoins, cette dénomination de la confiserie disparaît peu à peu. D’après Bernard Moreux, la viennoiserie connue aujourd’hui sous ce nom a été introduite à Toulouse entre les deux guerres[3], ce qui a probablement donné lieu à une recréation du mot[3]. Ce dernier sens n’apparaît dans les dictionnaires régionaux qu’en 1980[3], même s’il est attesté à Tulle dès 1965[3].
Le mot est dérivé de chocolat, avec le suffixe -ine[3], d’après le paradigme du mot amandine où le suffixe -ine permet de former des noms de confiseries ou de pâtisseries comportant l’aliment en radical[3].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
chocolatine chocolatines
\ʃɔ.kɔ.la.tin\
ou \ʃo.ko.la.tin\
 
Une chocolatine.

chocolatine \ʃɔ.kɔ.la.tin\ ou \ʃo.ko.la.tin\ féminin

  1. (Canada) (Sud-Ouest de la France)[4] (Boulangerie) Viennoiserie à base de pâte feuilletée contenant une ou plusieurs barres de chocolat.
    • La petite Sanjou, elle faisait des exposés sur la faim dans le monde et ne te prêtait jamais cinquante centimes pour la chocolatine de dix heures. — (Charles Dantzig, Je m’appelle François, 2007, Grasset, page 134)
    • Ahhh ! Cette divine odeur… Cette odeur de chocolatines qui viennent d’être faites avec tout l’amour d’un bon boulanger… — (Monique Giroux, Le locataire du septième : la nouvelle à répondre, Boréal, 2003, page 30)
  2. (Désuet) (Confiserie) Sorte de bonbon au chocolat.
    • Il est impossible de songer à l'étrenne sans parler bonbon. Je choisis la nouveauté du moment, les chocolatines, qui viennent de voir le jour dans une maison aimée du public, chez Perron, le chocolatier de la rue Vivienne, […]. Ce délicieux mélange de chocolat et de fruits est riant et agréable à voir; son goût fin et délicat ne peut se confondre avec le chocolat connu jusqu'à présent; c'est en apparence une dragée, mais il n'en a ni la dureté ni les inconvénients. — (Constance Aubert, « Modes parisiennes : Étrennes », dans L'Illustration du 10 décembre 1853, n° 563 / vol. 22, p. 392)
    • 3° Cette opération, que je nomme le grossissage des chocolatines, se fait par le travail ordinaire des dragistes et dans leur bassine, ou par le moyen des machines à dragées. — (« Brevet d'invention de quinze an en date du 2 juin 1853, au sieur Perron, à Paris, pour des dragées au chocolat », n° 8429, dans Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la Loi du 5 juillet 1844, tome 27, Paris : Imprimerie impériale, 1858, page 347)
    • On remarque, toutefois, que l'habitude du service des confitures tend à disparaître dans la société aristocratique de Smyrne qui la remplace par l’offre de fondants, fruits confits, chocolatines et bonbons variés : mais elle règne encore dans toutes les autres classes de la population levantine. — (La Sucrerie Indigène et Coloniale, vol. 76, 1910, page 323)
  3. (Spécialement) (Désuet) (Pharmacie) Sorte de pilule ou de dragée au chocolat.
    • Cette médication a suffi pour enrayer toutes les atteintes de fièvre ou en rendre inoffensif un rare retour.
      - La chocolatine a été prise par les enfants en bas-âge sans la moindre difficulté et a produit d'excellents résultats préservatifs et curatifs.
      — (Étienne Sergent & Edmond Sergent, Campagne antipaludique de 1913, Gouvernement général de l'Algérie, 1914, p. 42)
    • L'emploi des chocolatines au tannate de quinine (modèle de Celli) a marqué une amélioration notable dans les techniques du service antipaludique algérien pour le traitement préventif ou curatif des jeunes enfants. — (Bulletin de l'Institut Pasteur, vol. 14, n° 2, Paris : chez Masson, 1916)
    • Pour la prévention malarienne des tout petits on emploie en Algérie des chocolatines à l’aristochine contenant 5 cgrs du principe actif, et des fructines en contenant 10 cgrs. — (Compte rendu de la première conférence de La Haye, International Association for Preventive Pediatrics, Geneva, 1932, page 72)

Notes modifier

Bernard Vavassori note que les méridionaux n’ont généralement pas conscience que ce terme est un régionalisme[5].

Synonymes modifier

Pour la pâtisserie

Dérivés modifier

Traductions modifier

Taux de reconnaissance modifier

Lors de l’enquête du Dictionnaire des régionalismes de France (1994-1996)[3] les taux de reconnaissances constatés sont :
  1. Gers, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées : 100 %
  2. Lot-et-Garonne : 40 %

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Sources modifier

  1. Journal politique, ou Gazette des gazettes, numéro 6, 20 février 1790
  2. Constance Aubert, « Modes Parisiennes » dans L’Illustration, le 10 décembre 1853
  3. a b c d e f g h et i Sous la direction de Pierre Rézeau, Dictionnaire des régionalismes de France, Éditions Duculot, 2001, pages 261-262
  4. AdrienVH, « Chocolatine ou Pain au chocolat ? », 16 octobre 2012
  5. Bernard Vavassori, À Bisto de Nas, Loubatières, 2008, ISBN 9782862665436

Bibliographie modifier