pourvoir
Étymologie
modifier- (Date à préciser) Du latin providere.
Verbe
modifierpourvoir \puʁ.vwaʁ\ transitif indirect, transitif ou pronominal 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se pourvoir)
- Prendre des dispositions pour quelque chose, y aviser, y donner ordre, suppléer à ce qui manque.
On eut besoin d’un million de soldats ; la réquisition y pourvut.
— (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)Eh ! bien, ne reculant devant aucune tâche si fastidieuse fût-elle, ils pourvoiront, d’eux-mêmes, à la diffusion de ces ouvrages, en s’en faisant les traducteurs.
— (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)Pourvoir à sa subsistance et à celle de sa famille.
- […] il ne reste plus un habitant, plus une tête de bétail, plus un boisseau de grain. L’intendance ne réussit plus à pourvoir aux besoins de tous les ventres affamés dont elle a la charge. — (Frédéric Weisgerber, Trois Mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 96)
On a pourvu par ce moyen à l’insuffisance de la loi.
Pourvoir à la sûreté publique.
On n’a pas encore pourvu à cet emploi.
On a dû pourvoir au remplacement de ce fonctionnaire.
- (Transitif) Munir ; garnir ; fournir.
- Les wagons de première classe sont pourvus de cabinets de toilette, ménagés à l’arrière […] — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre V, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
Les assaillants, amplement pourvus d’explosifs, causèrent, tant à Berlin qu’en Franconie, des dommages énormes.
— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 411 de l’édition de 1921)L’École Normale est une institution que les nations envient à la République : elle est une des têtes de la France qui est pourvue de chefs comme une hydre.
— (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre I, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
- (Transitif) Investir, en parlant de bénéfices, d’offices, d’emplois. — Note : Il a alors pour complément la personne à qui le bénéfice, l’office, l’emploi est conféré.
Le chef de l’état, le ministre l’a pourvu de cette charge, de cet emploi.
- (Transitif) (Sens figuré) Orner, doter.
Ils remontaient au temps d’une certaine pègre pour qui la suprême élégance consistait à se pourvoir d’un couvre-chef de couleur tendre et de souliers vernis.
— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)Le ciel, la nature l’a pourvu de bonnes qualités.
Les grâces, les attraits dont elle est pourvue.
- (Transitif) Établir dans la vie par un mariage, par un emploi, etc.
- Ce père a bien pourvu tous ses enfants.
- (Pronominal) (Droit) Intenter une action devant un juge, recourir à un tribunal, à une autorité ; faire appel.
Dans tous les cas où le tribunal de première instance connaitra les actes relatifs à l’état civil, les parties intéressées pourront se pourvoir contre le jugement.
— (Code civil des Français, Livre Premier - Des Personnes, Titre II - Des actes de l’état civil)Si vous ne tenez pas vos engagements, je me pourvoirai en justice. — Il s’est pourvu par-devant tel juge.
Se pourvoir au Conseil d’état. — Se pourvoir en cassation.
Traductions
modifierAviser à quelque chose, y donner ordre, suppléer à ce qui manque. (Sens général) (1)
Orner, douer. (5)
- Allemand : ausstatten (de) (~ mit, aussi: ausgestattet sein mit)
- Anglais : provide (en)
Traductions à trier
modifier- Catalan : fornir (ca), proveir (ca)
- Espagnol : abastecer (es), proveer (es)
- Féroïen : gera út (fo), búgva út (fo)
- Néerlandais : bevoorraden (nl), provianderen (nl), spekken (nl), stijven (nl), voorzien van (nl), voorzien in (nl)
- Portugais : abastecer (pt), prover (pt), suprir (pt)
Prononciation
modifier- \puʁ.vwaʁ\
- France : écouter « pourvoir [puʁ.vwaʁ] »
- France (Vosges) : écouter « pourvoir [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « pourvoir [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « pourvoir [Prononciation ?] »