Français modifier

Étymologie modifier

Selon une légende populaire[1], ce mot proviendrait des mots bretons bara (« pain ») et gwin (« vin »). Ce terme méprisant est apparu au Moyen Âge.
Il est attesté en 1396 : Du Cange, dans le Glossarium mediae et infimae latinitatis, 1678, réédition Firmin Didot, 1840, t.I, p. 595 (lire en ligne) mentionne : « Hinc origo accersenda mihi videtur vocis Barragouin, cujus interpretatio aperta est ex Lit. remiss. ann. 1391. in Reg. 141. Chartoph. reg. ch. 191 (voir Archives nationales cote JJ 141) : Lesquelx appelèrent l'exposant sanglant Barragouyn ;.... icelui leur dist : Beaux seigneurs, je ne suis point Barragouyn: mais aussi bon chrestian, d'aussi bonnes gens, et aussi bon François que vous estes. »

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
baragouin baragouins
\ba.ʁa.ɡwɛ̃\

baragouin \ba.ʁa.ɡwɛ̃\ masculin

  1. (Familier) Langage incorrect et inintelligible.
    • La chose mérite d'être soulignée, car cette mauvaise langue de Mme de Genlis reprendra à son compte un ragot particulièrement sot, faisant de l'anglais de Voltaire un baragouin insupportable. Voilà qui est absolument faux. — (Vincent Badaire, Ce diable d'homme ou Voltaire inconnu, TF1/Telecip & Hachette/CEDS, 1978, chapitre 5)
  2. (Péjoratif) Langue que l’on ne comprend pas.
    • L’orfèvre. – La citadelle ! voilà ce que le peuple ne souffrira jamais, voir tout d’un coup s’élever sur la ville cette nouvelle tour de Babel, au milieu du plus maudit baragouin ; les Allemands ne pousseront jamais à Florence, et pour les y greffer, il faudra un vigoureux lien. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte I, scène 5, 1834)
    • Une soirée a suffit pour les faire dégringoler du trépied, ou plutôt du perchoir, d'où ils rendaient leurs oracles — dans quel baragouin, dieux du ciel ! — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 39)
    • A quoy respondit Pantagruel. Mon amy je n’entends point ce barragouyn, et pourtant si voulez qu’on vous entende parlez aultre langaige. — (Pantagruel, Livre I, chapitre IX, édition Nourry, 1532)
    • ... livre basty d’un espagnol baragouiné en terminaisons latines — (Montaigne, Essais, Livre II, chapitre XII, 1580)
    • La mère se débattait, jurait qu’elle n’avait point vu de franc-tireur, l’autre disait qu’il était sûr. Enfin le vacarme se met à baisser, on n’entendait plus rien. Et puis, le sergent parle à ses hommes, dans leur baragouin. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 49)
    • Est-il encore possible de faire chanter l’imparfait du subjonctif dans le « baragouin » parlé maintenant ? — (Renée Rennes citée par Alain Bouissière, Le Bar du subjonctif, Hatier, 1999, page 106)

Synonymes modifier

Langage incorrect :
Langage que l’on ne comprend pas :

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Paronymes modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références modifier

  1. La légendaire étymologie du verbe « baragouiner » sur http://www.leslyriades.fr/, Centre de langue française des Lyriades. « ... si l’on convient que le mot provient du latin « barbarus » emprunté lui-même au grec « β α ́ ρ ϐ α ρ ο ς » (dont le bégaiement interne habille le mot de ridicule), il signifie donc à l’origine « étranger », c’est à dire « n’étant pas grec » et, par extension, « non-civilisé » ! »