Français modifier

Étymologie modifier

(1160) De l’ancien français language, du latin vulgaire *linguaticum (correspondant à langue + -age), du latin lingua (« langue »).[1][2].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
langage langages
\lɑ̃.ɡaʒ\

langage \lɑ̃.ɡaʒ\ masculin

  1. Emploi que l’être humain fait des sons et des articulations de la voix pour exprimer ses pensées et ses sentiments.[3]
    • Tous les états de la sensibilité sont moteurs. Le langage lui-même en contient la preuve. Il les appelle des émotions. — (Pierre Lasserre, Philosophie de Goût musical, Les Cahiers verts n° 11, Grasset, 1922, p.50)
    • Chaque époque a sa tendance tyrannique qui cherche à réduire le langage, à le canaliser, à l’enrôler, à le surveiller. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, page 366)
  2. (En particulier) Manière de s’exprimer, soit par rapport aux mots qu’on emploie, soit par rapport au sens.
    • Si m’escuse de mon langage
      Rude, malostru et sauvage,
      Car nés ne sui pas de Paris.
      — (Jean de Meung, en préface de sa traduction de la Consolatio philosophiae de Boèce)
    • Le bon Piqueur doit sçauoir bien parler en cris, & langages plaisans aux chiens, crier, hucher, & houpper ses compagnons, forhuer en mots longs, & sonner de la trompe. — (René François, Essay des merveilles de nature et des plus nobles artifices, 1632, page 18)
    • Vuillet était la bête noire d’Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. En province, où l’on cultive encore la périphrase, la polémique met le catéchisme poissard en beau langage : Aristide appelait son adversaire « frère Judas », ou encore « serviteur de saint Antoine », et Vuillet répondait galamment en traitant le républicain de « monstre gorgé de sang dont la guillotine était l’ignoble pourvoyeuse. » — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99)
    • Cette idolâtrie des mots joue un grand rôle dans l’histoire de toutes les idéologies ; la conservation d’un langage marxiste par des gens devenus complètement étrangers à la pensée de Marx, constitue un grand malheur pour le socialisme. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.I, Lutte de classe et violence, 1908)
    • Et rien en effet dans son langage, pas plus que dans ses silences ni dans son attitude, ne décela à sa bourgeoise qu’il avait les sens aux aguets et faisait bonne garde. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Elle ne parle pas ce langage, bien sûr ! Oserait-elle troquer le doux roucoulement méridional contre cette brocaille sèche, ce brocard de pierrailles qu’on jurerait de l’allemand ? Ah ! pécheresse ! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Un langage managérial est en train de se substituer au langage de l’intériorité. C’est en cela qu’il y a retournement du langage, au sens policier du terme, puisqu’il vise à nous désinformer sur nous mêmes, en nous désapprenant à ressentir pour mieux nous désapprendre à discerner. — (Annie Le Brun, Le langage reste une arme que chacun peut se réapproprier, dans "Philosophie magazine", février 2009)
    • Cet ouvrage se veut un guide pratique, écrit dans un langage clair sans faire l'économie de la complexité lorsque cela est nécessaire, à destination des professionnels de l'industrie, des juristes et de toute personne intéressée par les aspects juridiques et techniques de la dronautique. — (Alexandre Cassart, Droit des drones: Belgique, France, Luxembourg, Bruxelles : éd. Bruylant (groupe Larcier), 2017, partie 1, chap. 1, section 1)
  3. (Linguistique) Faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques, qui constituent la langue, permettant la communication et l’expression de la pensée.
  4. (Par extension) Cris, chant, etc., dont les animaux se servent pour se faire entendre.
    • Les oiseaux ont une sorte de langage. - Le langage des bêtes.
  5. (Sens figuré) Tout ce qui sert à exprimer des idées et des sensations.
    • La vraie question : comment accorder la durée des beautés musicales avec la mutabilité du langage musical ? — (Pierre Lasserre, Philosophie du goût musical, chap.2, p.33, Grasset, 1922.)
    • Langage du geste, des yeux. - Le langage symbolique des fleurs. - La pantomime est un langage muet.
  6. (Informatique) (Par ellipse) Langage de programmation.
    • Le Brainfuck est mon langage de prédilection.
    • En plus du code en langage assembleur x86, il existe également la source en langage BASIC, ainsi que les fichiers COM compilés pour EDLIN (éditeur de texte ligne par ligne intégré à MS-DOS) et DEBUG. — (Silicon.fr, MS-DOS : Microsoft publie son code source sur GitHub, 2 octobre 2018 → lire en ligne)
    • La gestion des expressions régulières en Perl fait partie intégrante du langage, elle ne nécessite pas de fonctions bibliothèques ou de modules externes. — (Martial Bornet, Expressions régulières, Éditions ENI, 2015, page 380)
  7. (Par analogie) (Art) Ensemble d’unités graphiques et d’idées particulier à un mouvement artistique, ou utilisés par un artiste pour créer une œuvre.
    • Le langage de Corneille de Lyon est très marqué par les portraits et les habits sombres.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier