foutre le camp
Français modifier
Étymologie modifier
Locution verbale modifier
foutre le camp \futʁ lə kɑ̃\ (se conjugue → voir la conjugaison de foutre)
- (Populaire) (Familier) (Vulgaire) Partir, s’en aller précipitamment.
- — Mais, nom de Dieu ! mon garçon, foutez-donc le camp !
— Merci, l’ancien ! On va tâcher. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908) - Monsieur, dans votre famille, on fout le camp ; dans la mienne, on prend congé. — (Marcel Pagnol, Topaze, II, 4, 1928)
- Ils sont tellement en dehors de tout, malgré leur haine des Allemands et le désir ardent qu’ils ont de les voir foutre le camp. Alexis en parle avec une violence ! — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 309)
- Le surnom d’infâme
Me va comme un gant
D’avecques ma femme
J’ai foutu le camp. — (Georges Brassens, Auprès de mon arbre, in Je me suis fait tout petit, 1956) - Il a foutu le camp du jour au lendemain.
- — Mais, nom de Dieu ! mon garçon, foutez-donc le camp !
- (Populaire) (Sens figuré) S'altérer, se dégrader, disparaitre.
La chanson terrible des amours foutues le camp.
— (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 185)- J’essaie de respirer un grand coup pour que cette angoisse inhabituelle foute le camp !!! — (André Courvoisier, Le Réseau Heckler : De Lyon à Londres, France-Empire, Paris, 1984, page 143)
- De retour à Paris, Lucile s’est cassé le pied, comme ça, en descendant du trottoir. Elle y a vu la preuve que son corps foutait le camp, se décomposait. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- Brisées, volées ou tout simplement impossibles à localiser, ces œuvres perdues sont une partie du trésor commun de la République qui fout le camp. — (Delphine Tanguy, Scandale d'État : 50 000 œuvres d'art prêtées aux musées et aux administrations ont disparu sur Corse Matin, Corse-Presse. Mis en ligne le 4 juin 2019)
Notes modifier
Cette locution peut s’employer avec un pronom personnel complément dit « datif éthique » :
- Fous-moi le camp !
— Fous-moi le camp, répéta-t-il.
— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 67, Robert Laffont, 1968)- — Où est-ce que vous vous croyez ? tonna le brigadier, foutez-moi le camp d’ici ; on ne visite pas… — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 93)
Synonymes modifier
- aller se faire foutre
- dégager en vitesse
- dégager à toute vitesse
- sacrer son camp (Québec)
- crisser son camp (Québec)
Dérivés modifier
Traductions modifier
S’altérer, se dégrader, disparaître
- Allemand : verschwinden (de)
- Anglais : go to shit (en)
Prononciation modifier
- France (Lyon) : écouter « foutre le camp [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « foutre le camp [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « foutre le camp [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « foutre le camp [Prononciation ?] »