Français modifier

Étymologie modifier

(980) Du moyen français partir, de l’ancien français partir, du latin partire (« partager »), du latin classique partiri, « partager », de pars, « part ».
(Sens de « quitter un lieu ») (XIIe siècle) De se partir, partir, « se séparer » (de quelqu’un, d’un lieu)[1].

Verbe modifier

partir \paʁ.tiʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Tirer son origine, avoir son commencement, avoir pour point de départ.
    • Et pourquoi au seul endroit où ça aurait été intéressant que ça gonfle et que ça déchire les vêtements, ça ne marche pas ? Ça part de trop petit ? — (Maëster, Sœur Marie-Thérèse des Batignolles, La Guère Sainte, Drugstore, 2008, ISBN 978-2226175601)
    • Tous les nerfs partent du cerveau.
    • Toutes les artères partent du cœur.
    • C’est de cette montagne que part la source du fleuve.
    • Il est parti de rien : Il est d’une basse origine.
  2. Émaner.
    • Ainsi, Constantin V, successeur de Léon III, en partant des mêmes principes christologiques que les iconophiles, arrive à des conclusions opposées aux leurs. — (Carole Talon-Hugon, Une histoire personnelle et philosophique des arts : Moyen Âge et Renaissance, Presses Universitaires de France, 2014)
    • Ce conseil ne part pas de lui.
    • Cet avis est parti de bon lieu.
    • Cela part d’un bon naturel.
    • Cela part d’un mauvais principe.
    • Partant de là, je conclus que…
  3. Quitter un lieu pour un autre.
    • Partir ! Il y avait dans ce seul mot partir un avenir plein de promesses. Non, non, c'était impossible cet abandon. Elle le quitterait, elle le lâcherait, elle, qui l'avait fait heureux [...]! — (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, chapitre XVI)
    • En partant de la place Drouaise, on arrivait à un petit pont, là où se réunissaient les deux bras de l’Eure […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Quelques jeunes clubmen, dont l’imagination aventureuse s’était enflammée de patriotisme, s’entassèrent dans cinq ou six automobiles et partirent clandestinement pour Beacon Hill. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 234 de l’édition de 1921)
    • Jim et Jimmy, qui devaient débuter le surlendemain à Genève, avaient craint qu’on ne les empêchât de partir. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Chaque matin à heure fixe, avant de refermer derrière lui la porte d’entrée, mon père disait à la cantonade : « Je suis parti ». Pas « je pars », mais « Je suis parti »… comme s’il craignait d’être retenu, comme s’il voulait être déjà loin d’ici, là-bas, dans une autre vie… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 165)
    • Quand je pars, je m’accroche à la joie anticipée du retour. Je me redis ce mot de Talleyrand à Louis XVIII. Napoléon venait de débarquer en France et remontait irrésistiblement vers Paris. Talleyrand dit au roi : « Sire, si vous voulez revenir, il faut partir ! » — (Michel Tournier, Journal extime, 2002, Gallimard, collection Folio, pages 204-205)
    • L’Afrique du Sud, avec la fin de l’apartheid a vu ainsi affluer des migrants venus du Mozambique, de Zambie ou d’Angola quand les Afrikaners partaient vers l’Australie ou l’Amérique. — (Christian Pradeau et Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/volume 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
    • La nuit, il réparait son vieux fourgon qui pissait l’huile de partout, puis il partait avant le lever du jour pour Rungis. — (Margot D. Marguerite, La vieille dame qui ne voulait pas mourir avant de l'avoir refait, La Manufacture de livres - 12/21, 2017)
  4. Se mettre à courir et, en parlant des animaux, des oiseaux, prendre sa course, s’envoler.
    • Au moindre signe, il part comme l’éclair.
    • Dès que le signal a été donné, il est parti comme un trait.
    • Le chien a fait partir la perdrix.
  5. Sortir avec impétuosité.
    • Le bouchon est parti tout seul. (Sens figuré)
    • Ce mot est parti plus vite que je n’aurais voulu.
  6. Commencer ; démarrer ; Se mettre à fonctionner.
    • La rue de la République, à Nouméa, partait d’une jetée de bois sur la mer et gagnait, après le palais blanc du gouverneur, une autre rue, que des maisons […] flanquaient à droite. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • Le moteur ne part pas.
    • Bush l’avait annoncé depuis longtemps : il partirait en guerre quand bien même devrait-il être tout seul. — (Pour un autre monde ; Un autre chemin, motion pour le congrès socialiste de Dijon du 16 au 18 mai 2003)
    • Ceci explique qu'une pente déjà skiée sans encombre puisse partir en avalanche au passage du skieur suivant. — (G. Chambon, S. Morin & D. Goetz, « Le déclenchement des avalanches : une histoire de forces » , dans Les risques naturels en montagne, coordonné par Florence Naaim-Bouvet & Didier Richard, Éditions Quæ, 2015, page 85)
    • Les violons ne sont pas partis en mesure.
    • Les chœurs sont partis en retard.
    • Partir d’un éclat de rire, d’un grand éclat de rire : Rire tout à coup avec éclat.
    • Partir à rire, à crier, à pleurer : Commencer à rire, à crier, à pleurer.
      • Julien partit à rire :
        – Ça devait être drôle !
        — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 202)
      • Cela la fait partir d'un rire sans joie... — (Sandrine Collette, Ces orages-là, J-C Lattès, 2021)
      • Il partit d’un rire tonitruant et Morange préféra ignorer ce que le Norvégien sous-entendait, ou même s’il sous-entendait quelque chose. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
  7. Détonner ; se détendre brusquement, etc.
    • Une assourdissante détonation partit du zénith, et l’aéronat décrivit une terrible embardée. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
    • On me dit qu'un cycliste est tombé de sa machine, et que, dans sa chute, son fusil est parti tout seul: alors on a fait feu dans sa direction. — (Joseph Bédier, Les crimes allemands : d'après des témoignages allemands, Paris : Armand Colin, 1915, page 11)
  8. (Par euphémisme) Quitter ce monde, mourir.
    • […] je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait. Durant sa maladie, on m’avait défendu de pénétrer dans sa chambre, et il était parti sans que je l’eusse embrassé. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • — Monsieur Dubois, votre femme est partie. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 56, Robert Laffont, 1968)
    • « J'suis ben heureux de marier ma fille, dit-il d'une voix étouffée. D'autant plus qu'avec ma maladie, c'est peut-être mon dernier mariage. » Mme Desrosiers fut trop surprise pour réagir. Jamais son mari n'exprimait d'émotions en public. Même lors de ses hospitalisations, il n'avait fait allusion à la mort. Elle conclut qu'il se sentait partir. — (Denise Bombardier, Edna, Irma et Gloria, Albin Michel, 2007, page 92)
  9. (Vieilli) Diviser en plusieurs parts. On ne l’emploie plus, en ce sens, que dans cette phrase :
    • Avoir maille à partir avec quelqu’un : Avoir avec lui quelque démêlé. → voir maille
  10. (Canada) (Transitif) Démarrer, lancer.
    • Puis elle se rend à la communauté pour sonner la cloche et partir le chauffage […] — (Hélène Grégoire, Rosalie Cadron-Jetté : Une histoire d’audace et de compassion, 2007)
    • En offrant des fonds pour le démarrage, le Québec vous aide à partir une entreprise. — (Centre des petites entreprises pour consommateurs, « Fonds du gouvernement pour partir une entreprise au Québec », subventionspretsentreprise.com, 1995-2011)
    • « C’est cette lumière qui part le char », résume le professeur De Koninck. — (Anne-Sophie Poiré, Changement d’heure difficile, mais positif, Le Journal de Montréal, 1er novembre 2020)
    • Va partir la voiture, j’arrive. : Va démarrer la voiture.
  11. (Charente) Devenir aigre.
    • Elle est partie ta soupe.
  12. (Sens figuré) Être vendu.

Notes modifier

Le verbe partir se conjugue avec l’auxiliaire être pour former les temps composés de la voix active.
Autrefois, « partir » (forme intransitive) s’est aussi conjugué avec l’auxiliaire avoir. La nuance était que l’auxiliaire avoir exprimait l’action de partir, et l’auxiliaire être la conséquence de cette action. — (source à préciser)
Traditionnellement, le verbe « partir » se forme avec les prépositions « pour » (exemple : « Je pars pour Caen. ») ou « vers » (« Ils sont partis vers l’Orient. »). Cependant, les formes « partir à » et « partir en » suivies d’une destination (ex. : « Je pars à Caen. » ou « Ils sont partis en Orient. ») sont aujourd’hui les plus répandues, même si elles sont jugées fautives par les puristes[1].

Synonymes modifier

Quasi-synonymes modifier

→ voir aller se faire voir

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Hyponymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin partire (« partager »).

Verbe modifier

partir *\Prononciation ?\ 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Distribuer.
  2. Diviser en plusieurs parties.
  3. (Pronominal) Partir, quitter un lieu.

Nom commun modifier

partir *\Prononciation ?\ masculin

  1. (Infinitif substantivé) Départ.

Catalan modifier

Étymologie modifier

Du latin partire.

Verbe modifier

partir \Prononciation ?\

  1. Découper, diviser, partager (couper en deux parties ou plus).
    • Humanitat
      divinitat
      mai se partiren,
      no es desuniren
      ni delleixaren.
      — (Jaume Roig, Espill, troisième partie, livre troisième)
  2. Partir, s’en aller.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Prononciation modifier

Espagnol modifier

Étymologie modifier

Du latin partire.
(2 ; pronominal) : Simplification de partirse de risa.

Verbe modifier

partir \paɾ.ˈtiɾ\ 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Découper, répartir, partager (couper en deux morceaux, ou plus).
    • Partir leña
      Couper du bois.
  2. (Sens figuré) (Pronominal) partirse : être mort de rire, plié de rire, plié en deux.
    • Me parto.
      Je suis mort de rire, je suis plié (de rire). (littéralement : « je me coupe en deux »)
  3. Partir, s’en aller.

Note : Le sens premier de partir n’est pas celui du français « partir, s’en aller », et peut être à l’origine de confusions s’il est mal utilisé. Il est généralement préférable d’utiliser des synonymes comme irse ou marcharse. Lorsqu’il a le sens de « s’en aller », il est fréquemment utilisé à la forme pronominale : partirse.

Synonymes modifier

Partager, découper
S’en aller

Dérivés modifier

Prononciation modifier

Interlingua modifier

Étymologie modifier

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Verbe modifier

partir \par.ˈtir\ (voir la conjugaison)

  1. Partager.
  2. Partir.
    • partir pro Paris
      Partir à Paris

Occitan modifier

Étymologie modifier

Du latin partire.

Verbe modifier

partir \paɾ.ˈti\ 2e groupe (voir la conjugaison) (graphie normalisée)

  1. (transitif) Diviser, partager, lotir.
  2. (intransitif) Partir, s'éloigner.

Synonymes modifier

(1)
(2)

Références modifier

Portugais modifier

Étymologie modifier

Du latin partire.

Verbe modifier

partir \pɐɾ.tˈiɾ\ (Lisbonne) \paɾ.tʃˈi\ (São Paulo) 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Démarrer, partir.
    • Um ônibus que tinha partido do Distrito Federal tombou na BR-430, próximo ao município de Caetité (BA), que fica a cerca de 635 quilômetros de Salvador (...) — ((Redação), « BA: ônibus tomba na BR-430 e deixa ao menos 29 passageiros feridos », dans IstoÉ, 10 janvier 2024 [texte intégral])
      Un bus parti du District fédéral s’est renversé sur la BR-430, près de la municipalité de Caetité (BA), située à environ 635 kilomètres de Salvador (...)
  2. Couper, tailler, trancher.
  3. Briser, rompre, violer.
  4. Partir, s'en aller.
  5. Fendre.

partir-se \pɐɾ.tˈiɾ.sɨ\ (Lisbonne) \paɾ.tʃˈiɾ.si\ (São Paulo) pronominal 3e groupe, pronominal (voir la conjugaison)

  1. Se casser, fracasser, se briser, se rompre.
    • o avião passa por uma turbulência monstruosa. (..) O comandante faz discursos tranquilizadores, mas ninguém na cabina tem dúvidas, e Miesel ainda menos do que os outros passageiros, de que se vão espatifar no mar, partir-se todos contra o muro de água. — (Hervé Le Tellier, traduit par Tânia Ganho, A Anomalia, Editorial Presença, 2021)
      l’avion entre dans de monstrueuses turbulences. (...) Le capitaine tient des propos lénifiants, mais nul dans la cabine ne doute, et Miesel moins encore que les autres, qu’ils vont s’abîmer en mer, se fracasser contre le mur d’eau.

Synonymes modifier

Prononciation modifier

Références modifier