Français modifier

Étymologie modifier

De « sceptique » avec le suffixe -isme.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
scepticisme scepticismes
\sɛp.ti.sism\

scepticisme \sɛp.ti.sism\ masculin

  1. (Philosophie) Doctrine, sentiment des philosophes dont le dogme principal est de douter, de n’affirmer rien, de tenir leur jugement en suspens sur chaque chose.
    • Le scepticisme ne convient pas à tout le monde. Il suppose un examen profond et désintéressé : celui qui doute parce qu’il ne connaît pas les raisons de crédibilité n’est qu’un ignorant. Le vrai sceptique a compté et pesé les raisons. — (Denis Diderot, Pensées philosophiques, Texte établi par J. Assézat, Garnier, 1875-77)
    • Le scepticisme de Montaigne était tout à fait son affaire. Non seulement il [Jean-Martin Charcot] n’avait aucune croyance, mais encore il manifestait fréquemment des sentiments hostiles au catholicisme, qu’il ne séparait pas de la réaction. — (Léon Daudet, Souvenirs littéraires – Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 103)
    • Ce pamphlet contre l’homme que Diderot n’osa pas publier, le Neveu de Rameau ; ce livre, débraillé tout exprès pour montrer des plaies, est seul comparable à ce pamphlet dit sans aucune arrière-pensée, où le mot ne respecta même point ce que le penseur discute encore, où l’on ne construisit qu’avec des ruines, où l’on nia tout, où l’on n’admira que ce que le scepticisme adopte : l’omnipotence, l’omniscience, l’omniconvenance de l’argent. — (Honoré de Balzac, La Maison Nucingen, 1838)
    • Aux derniers temps de la République romaine et aux premier siècle de l'Empire, le scepticisme religieux s'étend des classes cultivées aux couches profondes du peuple : Cicéron et Juvénal nous l'atteste. — (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1966)
    • Malheureusement, il n'existait aucun attachement philosophique au laïcisme et à ses valeurs de scepticisme, d'expérimentation et de tolérance, si essentielles au pluralisme politique. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
    • Trois nouveaux courants, fort opposés, s'imposent : l’épicurisme, le stoïcisme et le scepticisme ; leur point commun est l'attention accordée aux questions éthiques, au point que le savoir lui-même se laisse subordonner à cette visée. — (Lambros Couloubaritsis, Aux origines de la philosophie européenne: De la pensée archaïque au néoplatonisme, De Boeck Supérieur, 2003, page 571)
  2. (Plus courant) Disposition d’esprit des personnes portant à douter de quelque chose (ou de tout).
    • Pas plus que mon père je ne m'accommode de ce scepticisme médiocre que je juge nuisible à l'intérêt général. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, page 11)
    • À cette époque, Bakounine ne s’enthousiasmait plus pour les choses révolutionnaires russes. Au contraire, dans ses paroles perçait une sorte de scepticisme à l’égard des Russes. — (Debagori-Mokrievitch, Souvenirs sur Bakounine, traduits par Marie Stromberg, La Revue blanche, 1895)
    • L’annonce, le même jour, par Sony de l’acquisition de la division reflex numérique ainsi que du portefeuille de technologies d’avant-garde accumulé par Minolta se heurte à un certain scepticisme de la presse comme de la clientèle. — (Jean-Marie Sepulchre, Obtenez le meilleur du Sony Alpha 900, 2009)

Synonymes modifier

en philosophie :

Antonymes modifier

Apparentés étymologiques modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier