Français modifier

Étymologie modifier

(1213) Du latin censor.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
censeur censeurs
\sɑ̃.sœʁ\

censeur \sɑ̃.sœʁ\ masculin (pour une femme, on peut dire : censeure, censeuse)

  1. (Antiquité) Magistrat romain chargé d’établir le cens, c’est-à-dire le recensement des citoyens, le contrôle de l’état de leur fortune, et la légitimité de leur appartenance à telle ou telle classe (sénatoriale ou équestre).
    • Caton le censeur était réputé pour sa rigueur.
  2. Envieux qui reprend ou qui contrôle les actions d’autrui, sans pour autant être le moins du monde qualifié pour ça. Casse-pied qui trouve à redire à tout.
    • J'offre ici aux moralistes une occasion facile de triompher de moi. Mes censeurs s'apprêtent à montrer dans mon malheur les suites d'un égarement, le résultat d'un excès : il m'est d'autant plus difficile de les contredire que je vois mal en quoi consiste l'égarement, et où se situe l'excès. Je m'efforce de ramener mon crime, si c'en est un, à des proportions justes : […]. — (Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, éditions Plon, 1951)
    • Un censeur doux et équitable est rare.
    • Un censeur rigoureux, obtus, partial, illettré, incompétent, complaisant, complice.
    • Le censeur des opinions ou du travail de quelqu’un.
    • Censeur rigoureux d’autrui, indulgent à soi-même.
    • Si l’on y songe bien, il n’est pas étonnant que l’ignorant se drape en censeur.
    • Ah ! quittez d’un censeur la triste diligence. — (Jean Racine, Britannicus, 1669)
  3. Personne qu’un gouvernement prépose à l’examen des livres, des journaux, des pièces de théâtre, etc., avant d’en permettre la publication ou la représentation.
    • Sous l’ancien régime, avec l’approbation d’un censeur, — qu’il était permis de choisir, — on était sûr de pouvoir sans danger produire ses idées, et la liberté dont on jouissait était extraordinaire quelquefois. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
    • Le censeur refusa son approbation.
    • On lui donna un censeur très sévère.
    • Censeur des pièces de théâtre.
  4. Personne chargée de surveiller les études et de maintenir le bon ordre et la discipline dans un lycée en tant qu’adjoint du proviseur.
    • M. le censeur prétendait qu’ils s’exaltaient mutuellement. Cependant, si Frédéric travailla dans les hautes classes, ce fut par les exhortations de son ami ; [] — (Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, part. 1, chap. 2, Librairie Charpentier, 1891, p. 18)
    • Le censeur de l’internat nous était mieux connu. Il n’avait pas de guêtres, et il était petit. De plus, pendant la récréation de midi et demi, c’est lui qui faisait appeler dans son cabinet les zéros de conduite, pour leur administrer une homélie, et tirer les conséquences pénitentiaires de ce fâcheux incident. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 317)
  5. (Désuet) Personne chargée de contrôler la partie financière de certains établissements ou de certaines sociétés.
    • Les censeurs de la Banque de France.
    • Cette société vient d’élire de nouveaux censeurs.
  6. Critique qui juge des œuvres littéraires.
    • Consulter un censeur éclairé avant de publier un recueil de poésie.

Synonymes modifier

Enseignement (4) :

Finance (5) :

Traductions modifier

Prononciation modifier

Homophones modifier

Paronymes modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

Moyen français modifier

Étymologie modifier

(1213) Du latin censor.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
censeur censeurs
\sɑ̃.sœ(r)\

censeur \sɑ̃.sœ(r)\ masculin (pour une femme, on dit : censeresse)

  1. (Antiquité) Magistrat romain chargé d’établir le cens, c’est-à-dire le recensement des citoyens, le contrôle de l’état de leur fortune, et la légitimité de leur appartenance à telle ou telle classe (sénatoriale ou équestre).
  2. Fermier qui tient une terre à cens.

Références modifier