gémir
Étymologie
modifier- (Vers 1170) Du latin gemere (« gémir »).
Verbe
modifiergémir \ʒe.miʁ\ intransitif, parfois transitif 2e groupe (voir la conjugaison)
- Exprimer sa souffrance d’une voix plaintive et non articulée.
Je l’entendis gémir toute la nuit.
Il se drapa en vitesse dans son hermine et ouvrit la porte à la volée, ignorant la plainte gémie par son épouse —ah, les femmes !
— (Dave Duncan, Sous une autre lune, 2012)
- (Sens figuré) Se plaindre sous l’excitation de la tyrannie, de l’injustice, du malheur, etc.
Gémir sous le joug. — Gémir dans l’oppression, dans l’esclavage, dans les fers. — Gémir sous le poids des afflictions.
La nation avait longtemps gémi sous le poids des impôts. — Il gémissait de voir triompher l’injustice.
- Pousser un cri languissant et plaintif, en parlant de certains oiseaux.
La colombe, la tourterelle gémissent.
- (Sens figuré) (Poétique) Faire entendre quelque bruit, quelque murmure, en parlant de choses inanimées.
J’ai écouté le vent des jours, le vent des nuits, son cantique ou ses plaintes me transportaient. Je l’ai entendu gémir sur la ruine, délirer de joie dans la forêt, aux heures ravies du printemps et murmurer avec tendresse dans les noyers renaissants.
— (Marguerite Burnat-Provins, Le Livre pour toi dans la bibliothèque Wikisource , LVII. « Je ne sais pas de chant plus suave », E. Sansot et Cie, 1907, page 117)La bise gémit dans les forêts.
- (En particulier) Se dit des choses qui s’affaissent bruyamment sous le poids, sous la pression d’une autre, ou que l’on suppose ne pouvoir la soutenir qu’avec effort.
- […] dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
Il fait gémir les coussins, les coussins gémissent sous le poids de son corps. — La terre gémit sous ses pas.
- (Sens figuré) Par plaisanterie, Faire gémir la presse : Faire beaucoup imprimer. Se dit surtout des écrivains qui sont plus remarquables par leur fécondité que par leur talent.
Apparentés étymologiques
modifierTraductions
modifier- Allemand : ächzen (de), jammern (de), seufzen (de), stöhnen (de), wehklagen (de), wimmern (de)
- Anglais : groan (en), moan (en)
- Vieil anglais : granian (ang)
- Catalan : gemegar (ca)
- Espagnol : gemir (es)
- Espéranto : ĝemi (eo)
- Féroïen : suffa (fo), stuna (fo), vena seg (fo)
- Finnois : huokailla (fi), voihkia (fi), ruikuttaa (fi)
- Frison : kroane (fy)
- Grec : βογκάω (el) vogáo, αναστενάζω (el) anastenázo
- Hébreu : לגנוח (he) lignoakh
- Ido : jemar (io)
- Italien : gemere (it)
- Néerlandais : kermen (nl), zuchten (nl), kreunen (nl)
- Occitan : gemegar (oc), chimicar (oc)
- Portugais : carpir (pt), gemer (pt)
- Roumain : geme (ro)
- Same du Nord : fuoikut (*), fuoikit (*), fuoikkahit (*), biehkut (*)
- Sherbro : yoh (*)
- Sranan : geme (*)
- Suédois : stöna (sv)
- Tsolyáni : okán (*)
- Wallon : djemi (wa)
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
gémir | gémirs |
\ʒe.miʁ\ |
gémir \ʒe.miʁ\ masculin
- Fait de se plaindre.
Je pensais bien de temps en temps à ce gémir de marmouset qu’il m’avait semblé entendre de nuit.
— (Jean Giono, Un de Baumugnes, Grasset, 1929)— C’est donc l’harmonica qui fait ce son ?
— (Jean Giono, Un de Baumugnes, Grasset, 1929)
— Bien sûr.
— Ce son qui ronfle ? Ce son qui pleure ? Aussi celui qui semble le gémir des innocents et l’autre qu’on dirait le chœur de l’église ?
Prononciation
modifier- France : écouter « gémir [Prononciation ?] »
- France (Occitanie) : écouter « gémir [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « gémir [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « gémir [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « gémir [Prononciation ?] »
Anagrammes
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Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (gémir), mais l’article a pu être modifié depuis.