Français modifier

Étymologie modifier

(Vers 1100) Du latin sēparāre (« séparer »), devenu, en latin populaire, seperare.

Verbe modifier

sevrer \sə.vʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Puériculture) Cesser l’allaitement d’un bébé.
    • Sa mère, qui avait eu l’intention de le sevrer à un an, continua de le nourrir, sur le conseil de Madge, et le lait maternel, mêlé, quelquefois de lait de renne, lui rendit promptement ses forces. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Une année, deux années s’écoulèrent. Le fils d’Elhamy fut sevré, grandit ; il babillait gentiment sous la garde de sa nourrice. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
    • Pour faire cesser ce chagrin, son père adoptif lui donnait un biscuit trempé dans du péquet, le genièvre local. Comme l'enfant fut sevré avec un hareng saur, il vécut toute son existence tenaillé par une soif inextinguible, dont l'étanchement explique un appendice nasal proéminent et rubicond. — (Bernard Marlière, Tchantchès (Liège, vers 1860, dans Anthologie de l'humour belge: Du Prince de Ligne à Philippe Geluck, Éditions Jourdan, 2014)
  2. (Élevage) Cesser de nourrir au lait un jeune animal.
    • Sevrer un veau, un agneau.
  3. (Arboriculture) Séparer de l’arbre, de la plante-mère, en parlant d’une marcotte.
    • À l’automne ou au printemps suivant, après avoir vérifié l’importance de l’enracinement, sevrez la marcotte et plantez. — (Daniel Brochard et Jean-Yves Prat, Le traité Rustica des arbres fruitiers, éditions Rustica, 2020, ISBN 978-2-8153-1533-3)
  4. (Sens figuré) Priver, frustrer quelqu’un de quelque chose.
    • C'est donc alors qu'il se faut sevrer de tous les motifs du salut et du bonheur éternel ; mais qui bannira ces motifs ? qui aura l'autorité d'exempter les âmes d'un motif répandu partout dans l'Écriture ? — (Bossuet)
    • Des alternatives doivent être formulées. Un débat sur l’avenir des hydrocarbures au Canada alors que la planète tente de se sevrer de la Russie est plus que pertinent. — (Emmanuelle Latraverse, Poilièvre, le Don Quichotte conservateur, Le Journal de Québec, 9 mars 2022)
    • On l’a sevré des avantages que cette place lui procurait.
    • Le fâcheux état de sa fortune l’a obligé à se sevrer de bien des choses.
  5. (Médecine) Faire cesser la dépendance aux substances narcotiques, à la tabagie, à l’alcool, désintoxiquer.
    • La psychothérapie a un rôle déterminant pendant la convalescence qui doit être prolongée plusieurs mois. Sevrer n'est rien, consolider est tout. — (Porot, 1960)

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier


Homophones modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du latin separare.

Verbe modifier

sevrer \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)

  1. Séparer.
    • Sevrer me voil de ceste vie — (Vie de sainte Marie l’Égyptienne, ms. 19525 de la BnF, f. 24v. b.)
  2. Fendre.
    • Tute la teste li ad par mi sevree. — (Chanson de Roland, édition de Bedier)
  3. Partager, mettre à part.
  4. Retrancher, ôter.
  5. Quitter, se séparer de.
  6. Sevrer.
    • Si comme li enfes qui est sevrez de la mamele. — (source à préciser)
    • Moult bien nourri Sarre son fils Ysaac, et quant il fut si grant qu'elle le sevra. — (source à préciser)

Variantes modifier

Dérivés modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier