Étymologie

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D’une onomatopée crac[1] présente aussi bien dans le domaine roman que dans le domaine germanique.
L’expression tout craché (« très ressemblant ») s'explique peut-être par un rapprochement entre crachat et goutte d'eau → voir se ressembler comme deux gouttes d’eau.

cracher \kʁa.ʃe\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Intransitif) Projeter par la bouche de la salive, de la pituite ou toute autre mucosité des voies respiratoires.
    • Ce malade crache beaucoup.
    • La tête noire d'un serpent en sortit et s'éleva d'un pied au moins hors du panier. Je fis un saut en arrière, et le comte cracha par-dessus son épaule selon l'habitude superstitieuse des Slaves, qui croient détourner ainsi les maléfices, à l'exemple des anciens Romains. — (Prosper Mérimée, Lokis, 1869)
    • L’officier boche, quand il m’a giflée, je lui ai craché au visage. Voilà que je me mets à trembler, quand je ne tremblais pas, alors… Il s’essuya et me dit : « Combien je regrette ne pas pouvoir vous exécuter sur-le-champ ! » Mais il semblait apaisé et ne me frappa plus. Il aimait peut-être qu’on lui crache au visage, cela correspondait peut-être à sa sexualité. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 272)
    • Il crache dans ses mains, les frotte un peu l’une contre l’autre et, décrochant sa serpe de sa ceinture, il attaque une première branche. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 14, Robert Laffont, 1968)
    • (Sens figuré) Il a craché en l’air, et cela lui est retombé sur le nez, il a dit ou fait une chose qui a tourné à son désavantage.
  2. (Intransitif) (Animisme) Perdre une partie de son contenu de façon aléatoire et indépendante de sa destination première.
  3. (Intransitif) (Sens figuré) (Suivi de la préposition sur ou dans une construction équivalente) Rejeter, avoir peu de considération pour, mépriser, dédaigner.
    • « Ton garçon ne crache pas sur la bouteille, dis donc. » — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, Robert Laffont, 1968)
    • Cette dame qui cachetonne au Conseil Économique et Social passe son temps à cracher sur l’État qui la nourrit. — (lefigaro.fr (commentaire des lecteurs))
    • Bien sûr celle de l’an quarante ne m’a pas tout à fait déçu,
      elle fut longue et massacrante, et je ne crache pas dessus
      — (Georges Brassens, La Guerre de 14-18)
  4. (Transitif) Rejeter par la bouche.
  5. (Transitif) (Sens figuré) Dire de façon violente et méprisante.
    • « La guerre ne se gagne pas avec des pensées pessimistes! » cracha-t-il d'un ton coléreux. — (Pierre Bordage, Wang – I. Les portes d'Occident, « J'ai Lu », 1997, page 286)
    • Il cracha une injure, s’élança et réempoigna la jeune femme qui, cette fois, se débattit en vain. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, première partie, chapitre V)
  6. (Transitif) (Animisme) Rejeter violemment comme par une bouche, en parlant d’un objet inanimé.
    • Ce volcan crache de la lave.
    • Le 8 janvier 1990, l’ascenseur me cracha au dernier étage de l’immeuble Yumimoto. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 7)
    • [...] les haut-parleurs crachent leur rap rythmé. — (Caroline Montpetit, Bonjour! Kwe!, Boréal, Montréal, 2022, page 33)
  7. (Transitif) (Familier) Payer sous la contrainte.
    • Un bourgeois aguiché par des maîtres-chanteurs et tombé dans un guet-apens, après avoir d'abord craché 20000 francs, s'est refusé à cracher encore et quand il prévint la Police et qu'une instruction fut ouverte, on s'aperçut de tels faits à la charge du commerçant lui-même qu'on résolut de le poursuivre également en cour d'Assises. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 16, page 196, 1er novembre 1900)

Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Homophones

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Références

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