gros cul
Étymologie
modifierLocution nominale composé de l’adjectif gros et du nom commun cul.
- Au sens de camion
Vers 1965, formé par jeu de mots, avec cul pour « C. U. » ( « charge utile » ) [1].
- Au sens de cuirassé
(XXe siècle) Probablement du fait que les cuirassés étaient les plus lourds des navires de guerre. La poupe d’un navire se nomme cul en argot de la marine.
- Au sens de tabac
(Fin XIXe siècle), peut-être par élision, pour « tabac de gros cul », par opposition avec « tabac de caporal », gros cul signifiant soit un soldat sans expérience [2], soit par métonymie, un matelot servant sur un cuirassé [3].
(XXe siècle) 1ère guerre mondiale, gros par comparaison avec l’ancien et plus petit bidon réglementaire d'un litre, cul peut-être par rapport à la forme du bidon [2].
Après 1843, date de la création de ce contenant surnommé gros cul du fait de l’épaisseur importante (4 cm) du fond (du cul) de cette bouteille.
Locution nominale
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
gros cul | gros culs |
\gʁo ky\ |
gros cul \ɡʁo ky\ masculin
- (Argot) Camion de gros tonnage.
- Mon père, chauffeur routier, conduisait à cette époque un gros cul (un camion citerne), avec, à l’arrière, une belle-mère (une remorque.)— (Paola Rise, Cette maman-là, 2005)
- Il roula en songeant aux sanglots du routier, assis contre la roue de son gros cul. — (Jacqueline Remy, La Loire n'oublie jamais, 2001)
- (Argot militaire) Cuirassé, au sens de navire de guerre.
- Ses matelots disaient plaisamment qu’ils étaient embarqués sur un « gros cul ».— (Marius Autran, La tragédie du cuirassé Liberté, 2011)
- Dame ! il fallait bien profiter un peu avant que ce gros cul-là, comme il disait du cuirassé, ne parte en campagne à l’autre bout du monde !— (Jean Fressigné, Clémence ou les vagues de la vie, 2002)
- (Argot militaire) (Désuet) Tabac gris, tabac de troupe, par extension tabac grossier, de mauvaise qualité.
- Depuis deux ans, le révérend aux trois griffes de lion nous apprenait le latin et le grec, entre deux pipes de « gros cul ».— (Hervé Bazin, Vipère au poing, 2011)
- Sans doute, pour ne pas dégoûter les poilus, on leur distribue sur le front, en guise de tabac du gros cul […]— (Le Mutilé de l’Algérie. Journal des mutilés, réformés et blessés de guerre de l’Afrique du Nord, 30 décembre 1917.)
- (Argot militaire) (Désuet) Bidon réglementaire de deux litres.
- (Lyonnais) Petite bouteille en verre de 46 centilitres (1/2 pinte) utilisée pour servir le vin dans la région lyonnaise.
Variantes orthographiques
modifierSynonymes
modifier- Véhicule automobile
- bahut
- camion
- camtar
- dix-roues (Québec)
- dix-huit roues (Québec)
- poids lourd
- semi
- semi-remorque
- truck (Québec)
- Tabac
- Bateaux
- Bouteille
Traductions
modifierPrononciation
modifier- France (Muntzenheim) : écouter « gros cul [ɡʁo.ky] »
- France (Lyon) : écouter « gros cul [ɡʁo ky] »
- France (Lyon) : écouter « gros cul [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « gros cul [Prononciation ?] »
Références
modifier- [1] Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey, Le Robert, 2011.
- [2] Gaston Esnault, Le Poilu tel qu'il se parle. Dictionnaire des termes populaires récents et neuf employés aux armées en 1914–1918, étudiés dans leur étymologie, leur développement et leur usage; pages 290 et 291, 1919, réédition de 1973.
- [3] Jean-Pierre Colignon, Petit abécédaire de la grande guerre: Ces mots qui racontent l'histoire, 2015