Voir aussi : ouaté

Français modifier

Étymologie modifier

(1493) Première attestation au sens de « coton, laine ou soie effilée et cardée qui sert à doubler une sangle ». Étymologie obscure :
  1. Un emprunt à l'italien ovatta qui serait dérivé de uovo (« œuf »), par analogie de couleur avec le blanc d'œuf est à rejeter[1] car le mot italien est postérieur (1667[2]) au mot français dont il est un emprunt.
  2. Variante de ouette[1] (« petite oie, oison ») avec le sens primitif de « duvet d'oie », puis « ouate de coton, laine, etc. », mais on ne trouve pas ce sens dans les anciens textes[2].
  3. Par agglutination, de l’ancien français l’aoite (« ajout, accroissement », par extension « doublure ») devenue la oite prononcé \la wat\ ou \la wɛt\, prononciation standard au XVIIIe siècle[3], et milieu du XIXe siècle[4], désuète[1] vers sa fin[5].
  4. L’arabe wáḍḍa (« mettre », par extension « ajouter »)[2] fait difficulté, les mots correspondants, en espagnol, bata (« robe de chambre [robe rembourrée] ») et guata (« ouate ») sont empruntés au français.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
ouate ouates
\wat\
 
De la ouate (et une tique cachée dedans). (1)

ouate \wat\ (Voir la note sur la particularité de la prononciation plus bas) féminin

  1. Bourre de matière textile (surtout de coton, de nos jours aussi en cellulose) préparée pour garnir les doublures de vêtement, la literie, pour rembourrer les sièges.
    • La fabrication d’ouates, de matières textiles et d’articles de ouaterie.
    • les cotonnades proprement dites se nomment momen, et le coton non tissé wata (ouate) ; la bourre de soie s'appelle aussi wata (ma-wata) — (La civilisation japonaise : conférences faites à l'École spéciale des langues orientales / par Léon de Rosny,... 1883)
    • Sur les larges gazons la lune versait une molle clarté, comme une poussière de ouate. — (Guy de Maupassant, La femme de Paul, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 241)
    • Et Beaumagnan lui colla contre la bouche un paquet de ouate qu’il fixa par un foulard passé derrière la nuque. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
    • Pour enlever les taches qui peuvent être faites sur les doigts avec le désensibilisateur, il suffit de les frotter avec un tampon d’ouate imbibé d’acétone. — (Agenda Lumière 1930, Paris : Société Lumière & librairie Gauthier-Villars, page 385)
    • Qu’est-ce que ça doit coûter ce qu’on voit sur les dessertes des grands restaurants : ces langoustes, ces pêches dans de l’ouate, ces espèces de gros citrons. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, pages 217-218)
  2. (En particulier) Coton préparé pour les pansements et la toilette.
    • Ces traitements analogues à ceux que l'on emploie pour la fabrication de l’ouate hydrophile, consistent en lavages ou lessivages bouillants […] et en chlorages à 20° C. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
  3. (Sens figuré) Confort matériel ou affectif.
    • Afin d’épargner à cet homme sensible la rudesse du coup par lequel on le met à la porte, l’acte de congédiement est soigneusement enveloppé de ouate. — (Stefan Zweig, Joseph Fouché, Grasset, 1969, page 145)
    • Mais la leçon la plus salutaire de ce drame effroyable est pour nos jeunes. Beaucoup ont été élevés dans la ouate. — (Joseph Facal, Ukraine: une leçon salutaire pour les jeunes, Le Journal de Québec, 5 mars 2022)
    • Vivre dans la ouate.
  4. (Sens figuré) (Marine) Brume épaisse.
    • il est toujours très difficile et souvent impossible de déterminer à l'oreille, dans l'ouate de la brume, la direction d'un son entendu, d'ailleurs tardivement. — (Mécanique-électricité, Volume 45, éditions science et industrie., 1961)
  5. (Sens figuré) Matière rappelant la ouate par sa légèreté, sa blancheur et son épaisseur, et spécialement neige épaisse et légère.
    • Les conifères sont quasiment ensevelis sous des paquets de ouate et la lumière exacerbe la blancheur ambiante. — (Gérald Baril, Si près, si loin, les oies blanches, Montréal, XYZ, 2020, page 322)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe ouater
Indicatif Présent je ouate
il/elle/on ouate
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je ouate
qu’il/elle/on ouate
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
ouate

ouate \wat\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de ouater.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de ouater.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de ouater.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de ouater.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de ouater.

Prononciation modifier

  • \wat\ Note : En général, on ne fait pas de liaison ni d’élision avec ouate. On dira donc « la ouate », [la wat], et non « l’ouate », [l‿wat]. Mais l’usage ayant évolué, certaines personnes font la liaison.
    • France : écouter « l’ouate [l‿wat] »

Homophones modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références modifier

  1. a b et c « ouate », dans Émile LittréDictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
  2. a b et c « ouate », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  3. « ouate », dans Dictionnaire de l’Académie française, cinquième édition, 1798 → consulter cet ouvrage
  4. « ouate », dans Dictionnaire de l’Académie française, sixième édition, 1832-1835 → consulter cet ouvrage
  5. Cette prononciation parisienne en -ete est standard → voir emplette et emploi ou encore benêt et benoite.