Français modifier

Étymologie modifier

(Adjectif) Participe présent adjectivé de dévorer.
(Nom) Dérivé de devoir, avec le suffixe -ant[1] ; étant donné l'étymon gaver de son antonyme gavot, il est peut-être sémantiquement lié à dévorer et la variante dévoirant formée sur une fausse étymologie.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin dévorant
\de.vɔ.ʁɑ̃\

dévorants
\de.vɔ.ʁɑ̃\
Féminin dévorante
\de.vɔ.ʁɑ̃t\
dévorantes
\de.vɔ.ʁɑ̃t\

dévorant \de.vɔ.ʁɑ̃\

  1. Qui dévore.
    • Elle était prochaine, cette catastrophe, car les toits flambaient et les murs n'étaient pas assez solides pour résister longtemps encore à l’action dévorante de ce feu infernal. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 211)
    • Et moi, je lui tendais les mains pour l'embrasser.
      Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange
      D'os et de chairs meurtris et traînés dans la fange,
      Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux
      Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.
      — (Jean Racine, Athalie, 1691, acte II, scène 5)
  2. Qui consomme beaucoup ; qui excite à manger beaucoup et avidement.
    • Faim, soif dévorante.
    • Appétit dévorant.
  3. (Sens figuré) Qui consume, qui détruit avec plus ou moins de rapidité.
    • La flamme dévorante.
    • La marche dévorante du temps.
    • Où est le mérite d’avoir eu cette enfance prolongée jusqu’à devenir ce monstre que tu appelles un ange ? Et toi, Marie, ceux qui auraient dû te garder étaient des loups dévorants — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 192)
  4. (Sens figuré) Qui se fait sentir avec plus ou moins de violence, en parlant des choses, tant au sens physique qu’au sens moral.
    • Un mal dévorant.
    • Mon pauvre enfant, vous m’appelez bien tard… Le mal a fait des progrès dévorants — (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
    • Sentir dans les entrailles un feu dévorant.
    • Des soucis dévorants.
    • Pour trouver un peu d’abri contre les rayons dévorants du soleil, il faut suivre l’étroite ligne d’ombre bleue et rare que projettent les murailles. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • Ses confrères en parlaient comme d’un maître. Il était d’une activité dévorante ! — (Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 128)
    • Moi, il me faut une vie dévorante. J’ai besoin d’agir, de me dépenser, de réaliser ; il me faut un but à atteindre, des difficultés à vaincre, une œuvre à accomplir. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 305)
    • Pour combler ce dévorant désir, il suffisait d’un éblouissement, d’une secousse, d’un écart. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
    • La cuisine s’est alors avérée une passion dévorante qui ne m’a plus quittée. — (Camille Labro, Entre Catalogne et Bretagne, la paella de ma mère, Le Monde. Mis en ligne le 4 janvier 2019)
  5. (Héraldique) (Rare) Se dit d’un poisson représenté la gueule ouverte.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
dévorant dévorants
\de.vɔ.ʁɑ̃\

dévorant \de.vɔ.ʁɑ̃\ masculin (pour une femme, on dit : dévorante)

  1. Compagnon du devoir. Note : souvent en jeu de mot avec dévorer.
    • Tonayrion est un dévorant, je suis un dévorant [il s'agit d'une association de jeunes gens] ; il est vrai qu'à ce métier nous n'avons guère dévoré l'un et l'autre que notre fortune. — (Ch. de Bernard, La Peau du lion, 1841)
    • Nine, c'est un peu comme la mère de ce compagnonnage, où les loups sourient aux dévorants. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 191)
    • Pour n’être pas crapuleux, c’est-à-dire mus par de motifs sordides ayant trait à l’argent ou aux femmes, lesdits dévorants et gaveaux n’en étaient pas moins de redoutables durs à cuire. — (Claude Dubois, Je me souviens de Paris, Parigramme, Paris, 2007)
  2. Républicain.
    • Tous les républicains soupçonnaient leurs adversaires non pas d’être impuissants, puisqu’ils se reproduisaient, mais de fonctionner à un régime diminué, avare. De leur côté, les réactionnaires les considéraient comme des dévorants, des frénétiques de la bagatelle, des imprévoyants de l’au-delà, et ils éprouvaient un sentiment de jalousie, comparable à celui d’une femme honnête pour une fille qui prodigue son ventre. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 203.)

Variantes modifier

Antonymes modifier

  • Opposé à gavot, dans la littérature du XIXe siècle.
    Si vous m'appelez gavot, répondit Pierre, je suis en droit de vous dire que je vous connais pour un dévorant. — (George Sand, Le Compagnon du Tour de France, 1842)
    GERMAIN. Mais ne voyez-vous pas que c'est un Gavot ?
    JEAN. Mais ne voyez-vous pas que c'est un Dévorant ?
    GERMAIN. Il a un ruban bleu à son équerre.
    JEAN. Il a un ruban rouge à sa canne.
    — (Dialogue sur le compagnonnage)

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe dévorer
Participe Présent dévorant
Passé

dévorant \de.vɔ.ʁɑ̃\

  1. Participe présent de dévorer.
    • Je m’assis cependant: je mentis l’allégresse
      Pour ne pas nous trahir, dévorant ma tristesse,
      J’ai souri, quand pleurer m’aurait été si doux !
      — (Édouard Thierry, Les enfants et les anges, Déception ; A. Belin imprimeur-libraire, Delaunay libraire, Mesnier libraire, 1833, page 170)

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier