Voir aussi : glebe, glébé

Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Du latin gleba (« motte de terre »), qui se rapproche de globus (« globe »), et a même sens et même origine.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
glèbe glèbes
\ɡlɛb\

glèbe \ɡlɛb\ féminin

  1. Terre du domaine auquel un serf était attaché, à l’époque féodale, en sorte qu’on le vendait avec le fonds.
    • En Pologne, chaque paysan, attaché en naissant à la glèbe du maître, cultive pour son propre compte une fraction de cette glèbe, dont il ne doit à son maître qu’une faible redevance, laquelle est un hommage lige plutôt qu’un impôt de quelque valeur. — (François-Vincent Raspail, De la Pologne — Pour une réforme agraire, 1839)
    • Par rapport à l’Occident, cet attachement juridique à la glèbe se manifestait tardivement ; il s’ébauche dans les dernières années du XVIe siècle pour prendre fin en 1861 avec l’affranchissement des serfs sous Alexandre II. — (Albert Mousset, Histoire de Russie, 1945)
    • Par là les héritières des branches aînées mettaient les cadets mâles hors d’état de recueillir une glèbe. — (Louis de Rouvroy de Saint-Simon, 297, 74)
    • Le Bourguignon [Burgunde], qui faisait paître des troupeaux, avait besoin de beaucoup de terre et de peu de serfs ; et le grand travail de la culture de la terre exigeait que le Romain eût moins de glèbe et un plus grand nombre de serfs. — (Montesquieu, ibidem XXX, 9)
    • Mon fermier […] Dénigrait la glèbe et la taille. — (Pierre-Jean de Béranger, Prétint.)
  2. (Littéraire) Champ, terre que l’on cultive, que l’on travaille.
    • Beaucoup s’en vont. Ceux qui restent se désaffectionnent de leur champ ; ils traînent leurs ennuis sur la glèbe, tourmentés par des aspirations vagues, des idées confuses d’ambitions nouvelles et de jouissances qu’ils ne connaîtront jamais. — (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
    • La nature, qui parle, et que ta fierté brave, Aura-t-elle à la glèbe attaché les humains, Comme les vils troupeaux mugissants sous nos mains ? — (Voltaire, Scythes, IV, 2)
    • Que de gens adorent l’argile qu’ils ont pétrie ! combien d’autres sont amoureux de la glèbe qu’ils ont remuée ! — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Disc. anim. Œuv. tome V, page 357, dans Pougens)
    • L’homme qui cultivait la terre s’attachait à la glèbe par les soins qu’il lui donnait et s’en éloignait avec désespoir. — (Guillaume-Thomas Raynal, Historique phil. V, 9)
    • L’homme rustique sent son âme s’ouvrir aux influences de la religion, et sa glèbe aux rosées du ciel. — (François-René de Chateaubriand, Génie, IV, I, 7)
    • Le vilain acquiert le sol, et n’en demande pas davantage, content de posséder la glèbe à laquelle il fut attaché, il la fait valoir à sa mode, c’est-à-dire par le travail ; or, plus la glèbe est divisée, plus elle s’améliore et prospère. — (Paul-Louis Courier, Lett. V)
  3. (Sens figuré) Environnement de travail auquel on est lié.
    • Attaché sur un banc à la glèbe de son pupitre, frappé par la férule, frappé par la maladie, affecté dans tous ses sens, pressé par une ceinture de maux, tout le contraignit d’abandonner son enveloppe aux mille tyrannies du collége. — (Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832)
  4. (Mycologie) Intérieur fertile contenu dans le péridium des champignons de la famille des Sclérodermacées des Tubéracées et des Boletacées.
  5. (Vieilli) Motte de terre.
    • Écraser les glèbes.
  6. (Vieilli) Terre où l’on trouve du minerai.

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

  •   glèbe figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : esclavage.

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier