Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) De l’ancien français blarel (1312), dérivé nominal en -el de l’adjectif bler (ayant une tache blanche au front). On rapproche ce terme du gaulois reconstitué d’après le gaélique écossais blar (« pâle ») et le gallois blawr « (cheval) gris pâle », et qui s’est sans doute croisé avec l’ancien bas francique *blari (cf. néerlandais blaar « étoile blanche au front », apparenté à l’anglais blaze, de même sens).
Le mot blaireau a évincé l’ancien français taisse ou taisson[1], issu du gaulois *tasgos.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
blaireau blaireaux
\blɛ.ʁo\
 
Un blaireau américain (1).
 
Un blaireau européen (1).
 
Des blaireaux. (2)

blaireau \blɛ.ʁo\ masculin (pour une femelle, on peut dire blairelle, blairotte)

  1. (Zoologie) Une des espèces de mammifères omnivores, bas sur pattes, au pelage noir, gris et blanchâtre, qui se creusent de profonds terriers.
    • Dès qu’il m’aperçut, Paul se leva et courut à ma rencontre pour m’annoncer que les chasseurs avaient « détérioré » un blaireau, c’est-à-dire qu’ils avaient passé la matinée à extraire cet animal de son terrier. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 115)
    • Discret, extrêmement méfiant, le blaireau est un animal nocturne doté d’une vue moyenne, mais d’un très bon odorat et d’une ouïe très performante. — (Le blaireau, un animal trop méconnu qu’il faut protéger, La Montagne le 16 août 2016)
    • Plus généralement, la décision d’euthanasier des castors est "dans la droite ligne des velléités de rouvrir la loi sur la conservation de la nature", s’inquiète Natagora. René Collin, le ministre wallon de l’Agriculture, envisage en effet d'ajouter le castor, de même que le blaireau, le héron cendré, le grand cormoran, la pie et la corneille, à la liste des espèces chassables.— (Nouveau rebondissement pour la famille de castors menacée à Walibi? "Les déplacer n'a aucun sens" RTL.be le 28 mars 2017)
  2. (Par métonymie)
    1. (Beaux-arts) Brosse en poils de cet animal dont se servent les peintres et les doreurs.
    2. (Courant) Pinceau garni de ces poils dont on se sert, en se rasant, pour étaler et faire mousser le savon.
      • Toilette du bataillon. Le barbier passe pour particulièrement francophile. Tout le monde va se raser chez lui. Chacun emporte son savon, son blaireau, son rasoir, et lui n’a guère qu’à regarder, mais enfin on se rase chez un coiffeur. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
  3. (Argot) (Vieilli) Nez.
  4. (Argot) Individu grossier et antipathique ; imbécile, idiot.
    • Il dégoise, l’ostrogoth de la téloche formaté au formol, tel un psittacidé déréglé et moche… Il clabaude aux esgourdes des blaireaux enfarinés et des tordus pasteurisés […]. — (Jean Maryves, Vieilles cantilènes & jeunes romances, Mon Petit Éditeur, 2013, page 28)
    • Tu te souviens, en 1990, comme tu avais l’air d’un parfait blaireau si tu utilisais un portable en public ? On est tous des blaireaux maintenant. — (Douglas Coupland, jPod, traduction de Christophe Grosdidier, Au diable vauvert, 2010, page 285)
    • Dehors on se pèle le jonc. Le 25 décembre, à Paris, il fait toujours froid. Réchauffement climatique, mon œil, les météorologues sont tous des blaireaux. Heureusement que j'ai enfilé un pull sous la tunique rouge, ça m'évite d'être transformé en Findus. — (D. R. Burrow, « Bambi », en recueil dans Dans la farine : nouvelles, éditions Atramenta, 2015, page 44)

Synonymes modifier

animal

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier