lai
FrançaisModifier
ÉtymologieModifier
- (Adjectif) (XIIe siècle) Du latin laicus (« laïc, commun, du peuple »), forme populaire de laïc, remplacé en français par celui-ci.
- (Nom) (XIIe siècle)[1] Étymologie discutée :
- Du latin laicus (« laïc, commun, du peuple »)[2] avec une évolution sémantique similaire à roman et romance : « littérature, poésie en langue vulgaire, populaire » ; contre cette hypothèse, la forme en -s de l’ancien occitan lais[2] ;
- Du gaulois, apparenté[1] au gallois llais (« son, mélodie »), au gaélique laoidh (« hymne »), à l’ancien occitan lais (« plainte, lai ») ; comparer avec le bas-latin leudus (« chant guerrier ») et l'allemand Lied (« chanson ») ; contre cette hypothèse « très improbable[3] », le fait qu’un équivalent breton manque[2] ;
- De l’ancien bas vieux-francique *laik, laih[4] (« jeu, mélodie, chant »), apparenté au gotique leih (« jeu, mélodie, chant ») et au vieux haut allemand leich[3] (« poésie chantée »).
- Du vieux breton *laid[5].
Adjectif Modifier
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | lai \lɛ\
|
lais \lɛ\ |
Féminin | laie \lɛ\ |
laies \lɛ\ |
- Laïc, convers.
- Un second frère lai conduisait une mule de rechange, chargée, selon toute probabilité, du bagage de son supérieur. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Sœur laie, sœur converse.
- — Nous le jurons ! dirent encore à genoux les deux jeunes sœurs laies en fondant en larmes, parce qu’elles n’étaient pas animées par une résolution aussi forte que celle de la supérieure. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Séculier.
- Cour laie, tribunal séculier.
Nom commun Modifier
Singulier | Pluriel |
---|---|
lai | lais |
\lɛ\ |
lai \lɛ\ masculin
- (Littérature) Petit poème narratif, en vers octosyllabique, inspiré de sujets sérieux ou passionnés, empruntés le plus souvent à d’anciennes légendes.
- Je fis jadis chansons et lais.
Avec joie alors je chantais.
Aujourd’hui mourant de regrets,
C’est mon chant de mort que je fais. — (Creusé de Lesser, La Table ronde, chapitre XIII) - Nous irons, mes frères et moi, dans les villes, nous nous tiendrons avec un luth sur la place publique, le jour du marché. Les bonnes gens s’approcheront de nous, et nous leur dirons : « Nous sommes les jongleurs du bon Dieu, et nous allons vous chanter un lai. Si vous en êtes contents, vous nous donnerez une récompense. » — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 210)
- Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d’esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes. — (Guillaume Apollinaire, « La Chanson du mal aimé », dans Alcools, 1913) - Ce corniaud de chanteur y verrait, pourquoi pas ? l’occasion d’un lai. — (George R. R. Martin, Le Trône de fer, tome I, La Glace et le feu, 1996, traduction de Jean Sola)
- C’est ainsi que dans le lai du dernier ménestrel, Walter Scott décrit les transformations que le célèbre magicien sir Michel Scott pouvait opérer, au moyen de son merveilleux grimoire comme des opérations de glamour. — (Le Comte de Résie, Histoire et traité des sciences occultes, Tome 2, Louis Vivès, Paris, 1857, page 469)
- Je fis jadis chansons et lais.
TraductionsModifier
PrononciationModifier
HomophonesModifier
ParonymesModifier
AnagrammesModifier
Voir aussiModifier
- lai sur l’encyclopédie Wikipédia
RéférencesModifier
- ↑ a et b « lai », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ a b et c « lai », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ a et b (en) Douglas Harper, Online Etymology Dictionary, 2001–2020 → consulter cet ouvrage
- ↑ Section étymologique de lai, en anglais
- ↑ [1] dans Walther von Wartburg, Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes, Bonn, 1928
- ↑ M.-A. Lesaint, Traité complet de la prononciation française dans la seconde moitié du XIXe siècle, Wilhelm Mauke, Hambourg, 1871, seconde édition entièrement neuve, p. 17 :
À la fin des adjectifs et des substantifs : bai (rouge brun), balai, Cambrai, délai, Douai (ville), étai, frai, lai (laïque), mai (mois), Tokai, vrai, etc. — On prononce bè, balè, kanbrè, délè, douè, étè, frè, lè, … tokè, vrè. — Voyez plus haut les exceptions : gai, geai, papegai, quai.
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (lai), mais l’article a pu être modifié depuis.
Ancien françaisModifier
ÉtymologieModifier
Adjectif Modifier
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | lai \lɛ\
|
lais \lɛ\ |
Féminin | laie \lɛ\ |
laies \lɛ\ |
lai masculin
- Laïc, civil, séculier.
Dérivés dans d’autres languesModifier
Nom commun 1 Modifier
lai \lɛ\ masculin
- Laïc.
- Qu’ele point nobles, laiz et clers.
Et les clercs plus soudainnement.
Pour quoy? Il vivent mains saintement. — (Bestiaire Marial tiré du Rosarius)
- Qu’ele point nobles, laiz et clers.
Nom commun 2Modifier
lai \Prononciation ?\ masculin
- (Poésie) Lai.
- D’un dous lai d’amor De Blancheflor, Compains, [je] vous chanteroie. — (Romance, page 66, XIIe siècle)
- Issi [ainsi] avient, cum dit vus ai
Li Bretun en firent un lai
De Equitan, cum il fina,
E la dame qui tant l’ama. — (Marie de France, Equitan, XIIIe siècle)
Dérivés dans d’autres languesModifier
- Français : lai
RéférencesModifier
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Moyen françaisModifier
ÉtymologieModifier
- Du latin laicus (« laïc, commun, du peuple »).
Adjectif Modifier
lai masculin
- Laïc, du peuple.
- Les gens laiz.
RéférencesModifier
- « lai », dans Jean Nicot, Thresor de la langue françoyse, 1606 → consulter cet ouvrage
Ancien occitanModifier
ÉtymologieModifier
- Du latin illac.
Adverbe Modifier
lai
- Là.
- Cercamons si fos uns joglars de Gascoingna, e trobet vers e pastoretas a la usanza antiga.
E cerquet tot lo mon lai on el poc anar, e per so fez se dire Cercamons — (Vida de Cercamon, dans Jean Boutière, A.-H. Schutz, Biographies des troubadours - Textes provençaux des XIIIè et XIVè siècles, Paris, 1964, page 9)
- Cercamons si fos uns joglars de Gascoingna, e trobet vers e pastoretas a la usanza antiga.
VariantesModifier
Apparentés étymologiquesModifier
Adjectif Modifier
lai masculin
- Variante de laid.
RéférencesModifier
- François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage
OirataModifier
ÉtymologieModifier
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Verbe Modifier
lai \lai\
NotesModifier
- Ce mot utilise la notation d’un linguiste car la langue ne dispose pas d’un alphabet officiel.
RéférencesModifier
- A. Schapper, J. Huber, A. van Engelenhoven, The Historical Relation of the Papuan Languages of Timor and Kisar sur Language and Linguistics in Melnesia, Special Issue : On the History, Contact and Classification of Papuan languages, 2012
RomancheModifier
ÉtymologieModifier
- Du latin lacus.
Nom commun Modifier
lai \Prononciation ?\ masculin
- (Géographie) Lac. Note : dialectes vallader et sutsilvan.
Variantes dialectalesModifier
- lej (puter)