Voir aussi : Compagnon

Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) De l’ancien français compaignon, issu du bas latin *companionem, accusatif de *companio, composé de com- et panis (« pain »), signifiant « celui avec qui l’on partage le pain ». Il remplace sodalis dont le sens étymologique a été oublié.
Il est peut-être, d’après le Dictionnaire étymologique et historique du français de Larousse, le calque du gotique 𐌲𐌰𐌷𐌻𐌰𐌹𐌱𐌰 gahláiba, dérivé de 𐌲𐌰- ga- (« avec ») et 𐌷𐌻𐌰𐌹𐍆𐍃 hláifs (« pain »). Le nominatif *companio a donné, en ancien français, le cas sujet compain, dont le moderne copain est une variante populaire.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin compagnon
\kɔ̃.pa.ɲɔ̃\
compagnons
\kɔ̃.pa.ɲɔ̃\
Féminin compagnonne
\kɔ̃.pa.ɲɔn\
compagnonnes
\kɔ̃.pa.ɲɔn\

compagnon \kɔ̃.pa.ɲɔ̃\

  1. Qui est propre aux compagnons.
    • Historiquement, Vallès a bien projeté dans L’Enfant une société compagnonne de petite ville avant 1848 et même avant 1840 ; bientôt, à partir de 1848, on voit des réunions de Compagnons de tous les devoirs, certains Compagnonnages vont animer des grèves […] — (Roger Bellet, Dans le creuset littéraire du xixe siècle, Du Lérot, 1995, page 324)

Traductions modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
compagnon compagnons
\kɔ̃.pa.ɲɔ̃\

compagnon \kɔ̃.pa.ɲɔ̃\ masculin (pour une femme, on peut dire : compagne, compagnonne)

  1. Celui qui est habituellement avec un autre ou qui fait avec lui la même chose.
    • […] l’homme seul risque de tomber dans le désespoir, Dieu lui a ordonné de s’adjoindre des compagnons. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Le trisaïeul de son trisaïeul était l’égal, le compagnon, le pair du roi ; à ce titre il est lui-même d’une classe privilégiée, celle des gentilshommes […] — (Hippolyte Taine, Philosophie de l’art, Germer Baillière, Paris, 1865, page 134)
    • Ceux de mes compagnons de voyage qui se disposent à traverser la Caspienne, se hâtent de courir vers le port. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Elle se disait féministe, suivait des cours de droit, parlait méprisamment de ces plaisirs faciles que recherchaient, dans des amours vénales, ses compagnons d’études. — (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Le 24, le vent tourna au Sud nous permettant d’établir la voilure, et, le lendemain la plupart de mes compagnons franchissaient pour la première fois le cercle polaire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • C’est bon ! c’est bon ! se décida soudain à balbutier le second pochard en entraînant son compagnon. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  2. (Par extension) Animal qui accompagne.
    • Le cheval qui est le compagnon fidèle de l’homme est aussi capable de le suivre dans toutes ses pérégrinations. […] Comme son maître, il est cosmopolite […] — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
  3. (Histoire) Membre d’un corps de métier organisé en jurande.
    • Entre eux, les tondeurs sedanais font des assemblées. Après avoir bien réfléchi et discuté avec les maîtres depuis avril, le 1er août 1750 ils décident d’engager la « cloque », c’est à dire la grève générale des sept cents compagnons, et de « muleter » les jaunes de cinquante livres d’amende selon la tradition du compagnonnage auquel ils semblent appartenir. — (Henri Manceau, Des luttes ardennaises, 1969)
  4. Ouvrier ou artisan qui fait partie d’une société de gens aux mêmes intérêts (compagnonnage).
    • Les Compagnons du Tour de France.
  5. (Par extension) Ouvrier qualifié d’une entreprise, dans le bâtiment notamment.
    • Parmi les tailleurs de pierre qui sculptaient les images des cathédrales, il y avait des hommes d’un talent supérieur, qui semblent être demeurés toujours confondus dans la masse des compagnons ; ils ne produisaient pas moins des chefs-d’œuvre. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. VII, La Morale des producteurs, 1908, p. 360)
    • Le compagnon est l’ouvrier qualifié travaillant dans une entreprise artisanale et possédant une qualification professionnelle attestée soit par le certificat de compagnon, soit par un apprentissage préalable ou un exercice prolongé du métier. — (Article 4 bis, Code de l’artisanat, France, version 2008)
  6. (Anarchisme) Membre d’un groupe ou d’une organisation anarchiste.
    • Les anarchistes se donnent le titre de « compagnons », terme que nous avons employé souvent pour les désigner. — (Jean Maitron, Le Mouvement anarchiste en France - Des origines à 1914, Maspero, 1975, page 130)
  7. (Par extension) Concubin, celui qui vit avec un partenaire en état de concubinage.
    • Elle a vu Briant qui ira voir son « compagnon », comme elle dit, lequel, d’après elle, serait un Peintre pareil à Léonard de Vinci (pas moins !) — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 151, page 101, 20 février 1933)
    • On recommanda bien à cette femme, une fois de plus, de quitter son compagnon, qui en dehors de son alcoolisme et de sa brutalité, n’était de toutes façons qu’un bon à rien, incapable de garder un travail fixe bien longtemps. — (Sonia de Braco, Ces foutues bonnes femmes, lulu.com, 2008, page 46)
  8. (Franc-maçonnerie) Second grade entre l’apprenti et le maître.
  9. (Sens figuré) Chose qui se trouve habituellement en un même lieu qu’une autre.
  10. (Sens figuré) Sentiment, émotion qui nous accompagnent durablement.
    • La dépression, l’angoisse, l’anxiété, la peur, la colère, le désespoir deviendront vos compagnons et risquent de vous anéantir. — (Maria Mourani, Machine Jihad, Montréal, Éditions de l’Homme, 2021, page 237)

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Au sens de « compagnon de vie » ou d’« amoureux »

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

→ voir pain

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • compagnon sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier