Voir aussi : Fourneau

Français modifier

Étymologie modifier

De l’ancien français forn (« four »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
fourneau fourneaux
\fuʁ.no\

fourneau \fuʁ.no\ masculin

  1. Appareil fixe ou portatif, généralement en tôle ou en fonte, servant à la cuisson des aliments, à faire bouillir de l’eau, etc.
    • Il employait maintenant les raclures de routes, les curures de fossés, les cendres et les escarbilles de fourneaux, surtout les déchets de laine, dont il avait acheté le balayage dans une draperie de Châteaudun. — (Émile Zola, La Terre, cinquième partie, chapitre I)
    • — Vous vous moquez du monde, dit M. Mazure, et vous me donnez envie de jurer comme un marchand de fourneaux. — (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 1000)
    • Aux quatre angles est un fourneau qui procure à la fois le chauffage et la ventilation. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Cela intéressait vivement notre maître d’hôtel pourtant, car le voici ceint de son blanc tablier, la mine souriante, la bouche en cœur, le visage jambonné par la chaleur des fourneaux et venant connaître notre opinion sur sa cuisine. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
  2. (Vieilli) Petite construction de maçonnerie ou de brique, soit portative, soit à demeure, et à plusieurs cavités, dans lesquelles on mettait du charbon, de la braise, pour cuire et chauffer les mets.
    • Au milieu, un poêle en faïence qui fumait outrageusement et dans le fourneau duquel une vieille femme accroupie cuisinait quelque mets mal odorant. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 48)
    • Le foyer, la grille, le cendrier d’un fourneau.
    • Allumer ses fourneaux. Faire bouillir une marmite sur un fourneau.
    • Se mettre aux fourneaux.
  3. (Par extension) (Cuisine) Cuisinière.
    • Fourneau de cuisine.
  4. (Art) Récipient qui sert à soumettre diverses substances à l’action du feu.
    • Fourneau de coupelle. Fourneau d’orfèvre. Fourneau d’affineur. Fourneau de forge. Fourneau à vent.
  5. (Désuet) Grand four où l’on fond le verre ou les métaux.
    • Nous avons fait usage du fourneau ordinaire de fondeurs, avec cette différence que ce fourneau étoit recouvert d'un dôme en terre cuite pour concentrer la chaleur. — (Résultat des Expériences & Observations de MM. De Ch… & Cl… sur l'Acier fondu, dans le Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts, juillet 1788, volume 33, page 47)
    • C’étaient Langeraume et Corplet, les deux ouvriers d’une plâtrière voisine tout récemment mise à jour, et dont les fourneaux de cuisson étaient allumés depuis très peu de temps. — (Jules Mary, La Pocharde, 1898, chapitre 1, Paris : chez H. Geoffroy, 1904-1905, page 5)
    • Les collines dénudées ont la couleur des scories refroidies dans les fourneaux. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Tout comme le minerai, le charbon qui était utilisé comme combustible avait besoin d’être calibré avant le chargement dans le fourneau. Un espace était spécialement réservé à cette opération. , — (Jean-Baptiste Coulibaly, Critères d’identification et organisation spatiale des vestiges métallurgiques en pays toussian, dans Appréhension et qualification des espaces au sein du site archéologique, sous la direction d'Antoine Bourrouilh, Paris Pierre-Emmanuel & Nairusz Haidar Vela, actes de la 8e Journée doctorale d’archéologie, Paris, 22 mai 2013, Publications de la Sorbonne, 2016, page 213)
  6. (Désuet) Cavité pratiquée dans une masse et chargée d’un explosif, pour faire sauter un rocher, une muraille, une partie de terrain ou un ouvrage de fortification.
    • Mettre le feu à un fourneau. — Faire jouer un fourneau.
  7. La partie évasée d’une pipe dans laquelle on fait brûler le tabac.
    • Et il tira d’un sac de laine qu’il portait contre sa poitrine une sorte de dé noir et gluant, un fourneau de pipe sans apparence de tuyau. — (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, pages 894-895)
    • Leur mépris du temps s'accuse jusque dans leurs distractions. Leurs pipes sont pourvues d'un fourneau minuscule. Après avoir tiré une bouffée, il faut recharger la pipe et la rallumer. — (Émile Bard, Les Chinois chez eux, Paris : A. Colin et Cie, 1899)
    • Sa main épousait le fourneau de la pipe en forme d’œuf, qu’elle porta à ses narines. — (Colette, Le toutounier, 1939)
    • Dans le lit j’allumerai une dernière pipe et dans le fourneau de porcelaine je verrai paraître un oiseau, un visage, une maison, selon la fantaisie du fabricant. — (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 155)
    • La journée je mets mon nez sur le fourneau des pipes en terre cuite, c’est froid et lisse, couleur de brique, un peu noirci par la flamme. — (Constance Debré, Nom, Flammarion, Paris, 2022)
  8. (Populaire) (Désuet) Vagabond, mendiant (par métonymie : habitué au fourneau de charité) ; d'où misérable, bon à rien, naïf, imbécile.
    • Impossible, répondit simplement le métallurgiste; j'ai de très gros intérêts en jeu, et je serais plus fourneau que tous mes hauts fourneaux réunis, si je quittais mon usine en ce moment. — (Alphone Allais, À se tordre, 1891)
    • Fourneau, signifie crétin, imbécile. Quand on imprime dans les journaux que nos ministres et nos députés sont des fourneaux, ils ne sont pas, je pense, habitués des asiles de nuit. — (Charles Virmaître, Dictionnaire d’argot fin-de-siècle, 1894)
    • Elle laissa percer plus d’une fois le déplaisir que lui causait ma présence entre elles ; et jusqu’à me traiter de « fourneau », ce qui n’avait aucun sens, comme je lui en fis la remarque. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • fourneau sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier