Voir aussi : Aube, Aubé, aubé, a’ube

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1) (1080) Du latin alba « de couleur blanche », l’aube étant le moment où le ciel blanchit. → voir albus
(Nom commun 2) (fin XIe siècle) Du latin alba, « tunique blanche ».
(Nom commun 3) (1283) « Planchette reliant les arçons de la selle ». Ancien français alve (1080), puis auve, issu du latin alăpa « soufflet, claque, gifle », primitivement « paume de la main ». La forme aube paraît être due à une confusion avec les précédents. À rapprocher du vieux catalan àlep, roumain aripă, calabrais álipa et ligurien d'Oneglia oarva « volet, battant »[1].

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
aube aubes
\ob\

aube \ob\ féminin

  1. Clarté qui blanchit l'orient au moment précédant le lever du soleil, ce moment lui-même.
    • Au réveil, dans les premières blancheurs de l’aube apparaît un fleuve qui tourne sous ses fumées matinales […] — (Hippolyte Taine, Voyage en Italie, vol. 2, 1866)
    • Dès l’aube, tout Tarascon était sur pied, encombrant le chemin d’Avignon. — (Alphonse Daudet, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon)
    • Souvent, la nuit, par les beaux clairs de lune, il se levait et restait à l’affût jusqu’à l’aube. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Ils attendent l’aube stoïquement, devant un café-crème ou, favorisés par la chance, font parfois la rencontre d’un compatriote qui leur paie à souper. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Enfin, l’aube, une aube splendide, mauve comme en plein été, nous fouetta. La détente fut délicieuse. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Pas un détenu qui ne se retourne le soir sur sa paillasse à l’idée que l’aube peut être sinistre, qui ne s’endort sans souhaiter qu’il ne se passe rien. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Il est expédient de bifurquer à faux pour dérouter les pillards qui braconnent les tenderies dès l’aube, avant le propriétaire. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Sens figuré) Commencement, début.
    • En même temps que mes petites jambes, mon esprit s'était éveillé ; une clarté un peu plus vive venait de jaillir dans ma tête, où l'aube des idées était encore si pâle. — (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
    • L’éducation moyenne atteignait un niveau extraordinaire, et, à l’aube du XXe siècle, on trouvait relativement peu de gens, dans l’Europe occidentale, qui ne sussent lire et écrire. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 407 de l’édition de 1921)
    • D’ailleurs, à quelques signes, on pourrait croire que l’aube de la sincérité commence à poindre. — (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Entretiens sur l’architecture)
  3. (Littérature) Poésie lyrique du Moyen Âge (« alba ») ayant pour thème la séparation au point du jour de deux êtres qui s’aiment.

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Hyperonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
aube aubes
\ob\

aube \ob\ féminin

 
Un homme habillé d'une aube.
  1. (Habillement) Vêtement religieux de toile blanche serré aux reins par un cordon.
    • Une file de religieux en aube, le père prieur en tête, sortit de la sacristie et se dirigea vers la porte de l’église. — (Joris-Karl Huysmans, L’Oblat)
    • Dans le tohu-bohu de la sacristie m’échoyai l’honneur d’aider le prêtre à se vêtir des ornements. Je présentais l’amict, l’aube, l’étole. Je veillais à la pose de la chasuble. — (Yanny Hureaux, Bille de chêne : Une enfance forestière, Jean-Claude Lattès, 1996)
    • Nous suivîmes cette éducation religieuse jusqu’à la « communion solennelle », en aube blanche, une énorme croix de bois sur la poitrine. — (Didier Eribon, Retour à Reims, Fayard, 2009)

Traductions modifier

Nom commun 3 modifier

Singulier Pluriel
aube aubes
\ob\
 
Bateau à aubes. (sens 1)
 
Lot d'ailettes et aubes du moteur Olympus 593 du Concorde. (sens 2)

aube \ob\ féminin

  1. Planche fixée à la circonférence d’une roue de moulin à eau ou d’un bateau à vapeur et sur laquelle s’exerce l’action du liquide.
    • Les aubes d’un moulin.
    • Roue à aubes.
    • Un bateau à aubes.
    • La courbe des aubes se raccorde tangentiellement avec la circonférence de la roue. — (Jean-Victor Poncelet, Mémoire sur les roues hydrauliques à aubes courbes, mues par-dessous, 1827)
  2. Par analogie, pale, ailette d'un compresseur ou d'une turbine.
    • Les aubes d'une turbine de turboréacteur d'avion sont soumises à de fortes sollicitations.

Traductions modifier

Nom commun 4 modifier

Singulier Pluriel
aube aubes
\ob\

aube \ob\ masculin

  1. (Botanique) Peuplier blanc (Populus alba), ou ypréau, arbre à feuilles caduques de la famille des Salicacées.

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe auber
Indicatif Présent j’aube
il/elle/on aube
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que j’aube
qu’il/elle/on aube
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
aube

aube \ob\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de auber.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de auber.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de auber.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de auber.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de auber.

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Bodo Müller, « Das Lateinische und das Latein der etymologischen Wörterbücher der romanischen Sprachen », dans Latein und Romanisch : Romanistisches Kolloquium I, sous la dir. de Wolfgang Dahlmen et al., Tübingen, Gunter Narr Verlag, 1987, page 326.