perte
Étymologie
modifierNom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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perte | pertes |
\pɛʁt\ |
perte \pɛʁt\ féminin
- Privation de quelque chose de précieux, d’agréable, de commode, qu’on avait.
La perte totale de ses biens lui imposa de changer complètement de vie.
Une maladie grave peut entraîner la perte de la parole et de la vue chez le malade…
Mentir à un ami peut causer la perte de ces bonnes grâces.
les jeunes conducteurs ont d’abord un accident, pas une « simple » perte de point qui devrait constituer une alerte… avant l’accident.
— (Association prévention routière, Jeunes conducteurs, ce qui joue un rôle déterminant dans leur accidentalité, Association prévention routière, juillet 2024)
- (Jeux) Don des mises après échec.
Il a fait de grandes pertes au jeu.
- Être en perte de telle somme, L’avoir perdue.
- Quand je suis sorti, il était en perte de mille francs ; et absolument,
- Se retirer sur sa perte, Quitter le jeu quand on perd ; et, figurément, Se retirer du commerce du monde ou des affaires, après un mauvais succès.
- (En particulier) Disparition de personnes dont on est privé par la mort.
Le monde géographique vient de faire une nouvelle perte dans la personne de notre compatriote, Edmond Musy, né à Viriat (Ain), en 1851, mort au mois de février, dans le département de l’Isère.
— (Bulletin de la Société de géographie de l’Ain, 1882, volume 1-2, page 87)L’opération a donc pris quatre jours. Elle a entraîné la perte de nombreuses vies humaines et d’une quantité de bêtes et de bagages.
— (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 143)- Je prends part à la perte que vous avez faite, se dit à une personne qui vient de perdre un parent ou un ami, pour lui témoigner que l’on compatit à sa peine, qu’on partage son affliction.
- Les hommes tués ou blessés dans une bataille. Note : Alors il se met presque toujours au pluriel.
- Les pertes de l’ennemi furent plus fortes que les nôtres.
- Être repoussé avec perte, avec pertes, se dit au sens propre d’une troupe qu’on fait reculer en tuant tout ou partie de son effectif ; et, figurément et familièrement, d’une personne qui a un désavantage marqué dans une dispute, dans une contestation.
- Ce qui s’échappe ; ce qui se perd.
De surcroît, les pertes en ligne sont fortement réduites par l’utilisation du courant triphasé, qui tire parti des complémentarités entre les cycles des différentes phases.
— (Michel Gariépy, Michel Marié, Ces réseaux qui nous gouvernent ?, L’Harmattan, 1997, page 89)Une perte de gaz.
- Dans ce canal il y a des pertes d’eau.
Si bien qu’un jour où le tonnerre avait recommencé à péter sec, dès que les gouttes se mirent à claquer par-ci par-là comme des écus, Frédéric II courut en amont vers la martelière à vis pour détourner l’eau dans le canal de perte.
— (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
- (Spécialement) (Géomorphologie, Hydrologie) Lieu où un cours d’eau disparaît en sous-sol.
A l’ouest du village de Mosnay, près du hameau des Jadrets, s’ouvre un gouffre explorable. Il s’agit de la perte d’un ruisseau coulant depuis le sud et qui, au nord de la D 30a, s’encaisse profondément dans un ravin […].
— (Jacqueline Lorenz, Le Dogger du Berry: contribution à la connaissance des plates-formes carbonatées européennes du Jurassique, Éditions du BRGM, 1992, page 171)
- (Gynécologie) Hémorragie ; menstrues ou règles abondantes.
Une femme fut victime d'une perte interne au septième jour de ses couches, dit M. le professeur Baudelocque, parce qu'un chirurgien, pour s'opposer à l'issue du sang, avait imprudemment tamponné le vagin.
— (Dominique Pagès-Bézian, Dissertation sur les Pertes utérines qui arrivent durant la grossesse, pendant et après l'accouchement, etc., 1809, page 36)- Perte de sang, maladie qui survient quelquefois aux femmes et qui consiste en un écoulement de sang irrégulier et abondant.
- Elle est sujette à des pertes de sang, à de grandes pertes de sang et, absolument, à des pertes, à de grandes pertes.
- Dommage, diminution de bien, de profit.
Ce négociant a trouvé plus de perte que de profit dans cette spéculation.
C’est à peine si dans cette affaire la perte est compensée par le gain, si les pertes sont couvertes par les profits.
- Quand il mourrait, il n’y aurait pas grand-perte.
- (Comptabilité) Dépense d'argent, volontaire ou non.
- Profits et pertes, Compte général où l’on inscrit les pertes et les gains de l’exercice et où l’on porte les entrées et les sorties extraordinaires.
Passer une créance au compte de profits et pertes, la passer par profits et pertes, La considérer comme définitivement perdue.
- Il faut passer cela par profits et pertes, Il ne faut plus en tenir compte.
Vous aurez du mal à faire passer ça par pertes et profits.
— (Madeleine Chapsal, Meurtre en thalasso, Stock, page 65)
- (Comptabilité) Déficit.
La crise économique fit réaliser des pertes à de nombreuses entreprises.
- Ruine, en ce qui regarde le gouvernement, la fortune, la réputation, les mœurs, etc.
Ce serait la perte des affaires, de l’état.
Il ne doit qu’à son imprudence la perte de son crédit, de sa fortune, de sa réputation.
Ce qu’il a entrepris causera sa perte, sera sa perte.
Courir à sa perte.
- Jurer, résoudre la perte de quelqu’un, Résoudre, jurer sa mort, sa ruine.
- (Théologie) La perte de l’âme, La damnation éternelle.
- Mauvais succès, d’un événement désavantageux dans une affaire, dans une entreprise, etc.
La perte d’un procès.
La perte d’un pari.
- Mauvais usage ou l’emploi inutile que l’on fait d’une chose.
Voilà une grande perte de temps.
C’est une perte irréparable que celle d’une jeunesse mal employée.
- La perte d’une occasion si belle ne saurait causer trop de regrets.
- État de totale perdition ou de destruction.
- Une fois engagé dans ces mers orageuses et ignorées, sa perte était certaine. Une tempête jeta dix-sept navires sur la côte d’Irlande […] — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 13)
Défoncé par le choc, le Vaterland se vit à deux doigts de sa perte ; il dégringola impétueusement, emportant avec lui, accroché dans son hélice brisée, l’aéroplane ennemi dont les pilotes tentaient l’abordage.
— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 253 de l’édition de 1921)
Dérivés
modifier- à perte
- à perte de vue
- à perte d’haleine
- à pure perte
- aller à sa perte, courir à sa perte
- en perte de vitesse
- en pure perte
- par perte et profits
- perte au feu
- perte d’exploitation
- perte de confinement
- perte de connaissance
- perte de signal
- perte des eaux
- perte potentielle
- pertes et profits
- profits et pertes
- sans perte de généralité
- vente à perte
Traductions
modifierPrivation de quelque chose de précieux, d’agréable, de commode, qu’on avait (Sens général)
- Afrikaans : verlies (af)
- Allemand : Verlust (de) masculin
- Anglais : loss (en)
- Breton : koll (br) masculin
- Catalan : pèrdua (ca)
- Danois : tab (da)
- Espagnol : pérdida (es)
- Espéranto : pereo (eo), perdo (eo), malprofito (eo)
- Frison : ferlies (fy), ferlies (fy)
- Grec : απώλεια (el) apolia
- Ido : perdo (io), perdajo (io)
- Italien : perdita (it), perdita (it)
- Kotava : drasura (*)
- Latin : zamia (la)
- Néerlandais : ondergang (nl), verderf (nl), vermissing (nl), schadepost (nl), verlies (nl), deficit (nl), schade (nl), nadeel (nl), strop (nl), verlies (nl)
- Norvégien
- Norvégien (bokmål) : tap (no) neutre
- Norvégien (nynorsk) : tap (no) neutre
- Papiamento : pérdida (*)
- Polonais : strata (pl) féminin, utrata (pl) féminin
- Portugais : perda (pt), perda (pt)
- Russe : потеря (ru) féminin
- Same du Nord : massin (*)
- Solrésol : s'ilasila (*)
- Sranan : lasi (*)
- Suédois : förlust (sv), förlust (sv)
- Swahili : hasara (sw)
- Tchèque : ztráta (cs)
Disparition de cours d’eau (6)
- Allemand : Ponor (de), Schwalgloch (de), Schluckloch (de)
- Anglais : ponor (en)
- Espagnol : pónor (es)
- Italien : inghiottitoio (it)
- Kotava : rewatca (*)
- Norvégien (bokmål) : vanninnsynkning (no)
- Russe : понор (ru)
- Slovène : požiralnik (sl)
- Tchèque : ponor (cs)
Prononciation
modifier- La prononciation \pɛʁt\ rime avec les mots qui finissent en \ɛʁt\.
- France : écouter « perte [pɛʁt] »
- (Région à préciser) : écouter « perte [pɛʁt] »
- France (Saint-Étienne) : écouter « perte [Prononciation ?] »
- France (Hérault) : écouter « perte [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « perte [Prononciation ?] »
- Canada (Sainte-Marie) : écouter « perte [Prononciation ?] »
- Grenoble (France) : écouter « perte [Prononciation ?] »
- Mulhouse (France) : écouter « perte [Prononciation ?] »
- Normandie (France) : écouter « perte [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « perte [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- perte sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (perte), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « perte », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Du latin.
Nom commun
modifierperte *\Prononciation ?\ féminin
Antonymes
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : perte