Voir aussi : Prise, prisé

Français modifier

Étymologie modifier

Attesté en ancien français sous la forme prise ou prinse, du latin prensus (« pris ») de prehendere (« prendre, saisir »).
→ voir priser (forme de verbe 1).
→ voir prendre (forme de verbe 2).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
prise prises
\pʁiz\
 
La prise de La Bastille en 1789. (2)
 
Une prise de ju jitsu. (3)
 
Une prise d’un black-bass à la pêche. (4)
 
L’enfant a le pied gauche sur une grosse prise grise. (5)
 
Une fiche (à gauche) et deux prises de courant. (14)
 
Une prise jack 6,35. (14)

prise \pʁiz\ féminin

  1. Faculté de prendre, de saisir.
    • Ces objectifs sont déterminés par un plan à long terme, pour l'atteinte duquel on ménagera au maximum ses forces tout en cherchant les prises les plus variées qu'offre la situation du moment. — (François Sellier, Stratégie de la lutte sociale, Les Éditions ouvrières, 1961, page 308)
    • Avoir prise.
    • Les lutteurs se frottaient d’huile, afin de donner moins de prise sur eux.
    • (Sens figuré) La pitié n’a aucune prise sur ce peuple cruel.
    • (Sens figuré) Avoir prise, trouver prise sur quelqu’un, avoir sujet, trouver occasion de le critiquer.
    • La vue du vieillard si correct et si droit, d’un beau calme d’égoïsme, sur lequel la maladie ne semblait avoir jamais eu de prise, le jeta brusquement hors de lui. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VI)
    • Si aujourd’hui ma fortune est nettement séparée de la tienne, si vous avez si peu de prise sur moi, je le dois à ma mère qui exigea le régime dotal le plus rigoureux, comme si j’eusse été une fille résolue à épouser un débauché. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 40)
    • Donner prise sur soi, donner prise à la critique, s’exposer à être repris, critiqué.
    • Cette chose est hors de prise, on ne peut la dérober ou on ne saurait y atteindre.
    • (Jeu d’échecs) Cette pièce est en prise, est hors de prise, une autre pièce peut la prendre ou ne peut pas la prendre.
  2. Action de prendre quelqu’un ou quelque chose.
    • Nos recherches océanographiques se prolongèrent autour du récif jusqu'au 4 juillet, et nous effectuâmes douze stations comprenant prises d'eau et de températures, sondages, dragages, chalutages. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Cette transformation générale de la société ne se fera pas par la prise du pouvoir d'État par une majorité de gauche ; elle suppose une myriade de luttes locales et globales. — (Jean-Paul Russier, Plutôt Proudhon que Marx, 2005)
    • Les prises d’échantillons de litière et de terre ont été effectuées avec l'aide d'un programme de casualisation préalablement établi : […]. — (Pierre Arpin, Gérard Kilbertus, Jean-François Ponge & Guy Vannier, Importance de la microflore et de la microfaune en milieu forestier, Actualités d’écologie forestière: sol, flore, faune, éd. Gauthier-Villars, 1980, page 90)
    • Lors de sa prise de fonctions à l’issue de l'élection de Konrad Adenauer par le Bundestag, le gouvernement ouest-allemand ne disposait ni des droits, ni des instruments nécessaires à l’exercice d’une politique étrangère. — (Ariane d'Angelo, Promouvoir la RFA à l’étranger (1958-1969): L’exemple de la France, Presses Universitaires du Septentrion, 2018, page 74)
  3. (Marine) Action de s’emparer d’un navire ; le navire capturé.
    • Les corsaires qui commandaient le navires furent donc très satisfaits ; ils le furent peut-être un peu moins... quand ils apprirent que les capitaines qui ne dressaient pas un inventaire fidèle de leurs prises commettaient, eux, un vol irrémissible, s'ils ne restituaient pas aux armateurs tout ce qu'ils détournaient. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, page 49-50)
    • Toutefois, en cas de prise, naufrage ou déclaration d'innavigabilité, le marin payé au mois ou au voyage ne reçoit ses salaires que jusqu'au jour de la cessation de ses services. — (Article 42, Code du travail maritime, France, 2009)
    • Conseil des prises, conseil établi pour juger de la validité des prises.
    • (Par analogie) Code international des prises.
  4. (Par extension) (Arts martiaux) Succession de mouvements ayant pour but de neutraliser un adversaire ou de s’en libérer.
    • Il a pu se libérer de son agresseur grâce à une prise de judo.
  5. (Sport) Manière de tenir un engin de sport.
  6. Chose ou proie qui a été saisie.
    • Les filoches à mailles fines suspendues par une cordelette baignent dans l’eau, et les prises y frétillent. — (Jacques Ouvard, Le Caillou dans la vitrine, Librairie des Champs-Élysées, 1980, chapitre X)
  7. (Sens figuré) Personne ou chose qui s’est jointe, a été attirée, est demeurée.
    • Dans Marie-Victorin, Pierre Nantel, ex-député fédéral ayant joui d’une belle visibilité comme analyste politique à LCN et Qub radio, constitue la meilleure prise dont il pouvait rêver dans le cadre de cette partielle. — (Rémi Nadeau, Le PQ a encore une chance, Le Journal de Québec, 4 décembre 2021)
  8. Saillie ou autre relief permettant de prendre appui pour l’escalade.
    • Le mur lisse n’offrait aucune prise. Impossible d’y grimper.
    • Mets ton pied sur cette grosse pierre à ta gauche, c’est une bonne prise.
    • Une prise mal vissée dans un mur d’escalade c’est dangereux : si l’on met la main dessus par mégarde et qu’elle se détache, sa chute peut blesser quelqu’un.
  9. (Médecine) Dose qu’on prend en une fois, en parlant de médicament ou de drogue.
    • Deux prises de rhubarbe.
  10. (En particulier) Pincée de tabac.
    • […] : c’était Napoléon ; il tenait la main levée comme pour prendre une prise de tabac, […]. Il prit sa prise et tourna le coin, pendant que les cris redoublaient et que le canon tonnait. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Pendant que je faisais, en pure perte, des observations phrénologiques, le bon Allemand s’était lesté le nez d’une prise de tabac, et commençait son histoire. — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
    • Ma seule passion était la prise. J’avais augmenté la dose primitive. Il me fallait déjà, lors de mon installation à la Creuserie, pour cinq sous de tabac par semaine et j’en vins progressivement à monter jusqu’à dix sous : j’en suis encore là. — (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 163)
    • Comme elle tire sa tabatière, Tantôt lui demande une prise; c'est du tabac à la menthe. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • Je le suivais avec peine, car les abbés ont un pas allongé et sec, et, à la différence des vieux prêtres, qui enfournent leur prise comme du charbon, ils ont l’air de marcher à l’électricité. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 65)
    • Pendant qu’ils étaient en train de parler ainsi, une femme arriva pour demander de la prise. C’était une ménagère. […]
      – Madame Marie, dit la femme, donnez-m’en un peu de la fine, s’il vous plaît. Pas trop sèche, si vous pouvez.
      — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 219)
  11. (Maçonnerie) Solidification en parlant du plâtre, du ciment, de la chaux, etc.
    • On fait le maximum pour vous sortir de là, mais c'est pas facile, c'est quand même du béton à prise rapide. — (Raoul Cauvin, Brigade des eaux, éditions Dupuis, 2001, page 18)
    • Quand l’enduit fin de finition a commencé à faire sa prise, on peut le talocher en faisant des 8 vers le haut et en ré-étalant la matière qui se dépose sur la taloche-éponge. — (Valérie Le Roy, Philippe Bertone & Sylvie Wheeler, Les enduits intérieurs: chaux, plâtre, terre, Éditions Eyrolles, 2012, page 35)
  12. (Par analogie) Coagulation, caillage, en parlant du lait.
    • Cette quantité de calcium et la dose de présure, ont été fixées arbitrairement en tenant compte simplement du temps de prise choisi …. — (B. Tarodonde la Fuente & R. Frentz, Étude thrombélastographique de la coagulation du lait par la présure: action de la température et de la concentration en calcium, 1966)
  13. (Au pluriel) Action de combattre. Il se dit aussi de deux ou de plusieurs personnes qui disputent ou qui jouent les unes contre les autres. On ne l’emploie guère en ce sens que dans les locutions suivantes :
    • en venir aux prises.
    • être aux prises, combattre, se battre.
    • Les deux armées, les deux combattants sont aux prises.
    • Nos joueurs en sont aux prises.
    • Je les ai mis aux prises.
    • (Sens figuré) Être aux prises avec la mort, être en grand danger de mourir, être à l’agonie.
    • (Sens figuré) Être aux prises avec la mauvaise fortune, être dans le malheur, dans l’adversité.
  14. (Électricité) (Par ellipse) prise de courant ou port de données électronique.
    • Où y a-t-il une prise pour que je puisse recharger mon portable ?
    • Cette prise USB ne marche plus.
  15. (Par métonymie) Fiche (électrique, ou de câble de données).
    • Il faut mettre la prise mâle dans la prise femelle qui est ici.
  16. (Vendée) Terrain pris sur la mer.
    • Cette après-midi du samedi 1er août 1914, l’habituelle activité estivale anime les aires qui bordent la route des prises, à la sortie du bourg. — (Bernard Pineau, Quand la mer voudra… Saint-Michel-en-l’Herm une communauté née de l’Océan, éditions du Centre vendéen de recherches historiques, 2012, page 157)
  17. (Baseball) L'une des trois chances d'un frappeur, de l'anglais strike.
  18. (Cinéma) Séquence de tournage.
    • Elle a un sens incroyable des micronuances qui lui permettent de nuancer de prise en prise. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 septembre 2022, page 15)

Dérivés modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Forme de verbe 1 modifier

Voir la conjugaison du verbe priser
Indicatif Présent je prise
il/elle/on prise
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je prise
qu’il/elle/on prise
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
prise

prise \pʁiz\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de priser.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de priser.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de priser.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de priser.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de priser.

Forme de verbe 2 modifier

Voir la conjugaison du verbe prendre
Participe Présent
Passé
(féminin singulier)
prise

prise \pʁiz\

  1. Participe passé féminin singulier du verbe prendre.
    • On avait beau le corriger quand les voisins le ramenaient en carriole, l’habitude de ces fugues était prise. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, éditions Albin Michel, 1938)

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

Références modifier

Anglais modifier

Étymologie modifier

Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

Verbe modifier

Temps Forme
Infinitif to prise
\Prononciation ?\
Présent simple,
3e pers. sing.
prises
Prétérit prised
Participe passé prised
Participe présent prising
voir conjugaison anglaise

prise \praɪz\ transitif

  1. Forcer.
    • He prised off the lid. -- Il força le couvercle.

Prononciation modifier

Homophones modifier

Anagrammes modifier

Italien modifier

Forme de verbe modifier

prise \ˈpri.se\

  1. Participe passé au féminin pluriel de prendere.

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes