seoir
Étymologie
modifierVerbe
modifierseoir \swaʁ\ (orthographe traditionnelle) intransitif ou pronominal 3e groupe, défectif (voir la conjugaison) (pronominal : se seoir)
- (Soutenu) Aller bien, pour un vêtement ; être convenable.
[…], il sied mieux à une prisonnière de rester debout, jusqu’à ce qu’elle sache le sort qui l’attend.
— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)Ma situation me forçait, à la vérité, à affecter diverses bizarreries, mais elles siéent si bien aux riches !
— (Adelbert von Chamisso, L’étrange histoire de Peter Schlemihl ou l’homme qui a vendu son ombre, 1813 ; traduit de l’allemand par Hippolyte de Chamisso, 1822, page 53)Sa perruque blonde bien frisée, bien mise, seyait à sa blanche figure froidie comme celle de ces femmes de bourgmestre peintes par Holbein.
— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)Comme on était à la veille des Aphrodisies, ces femmes avaient toute licence de choisir le vêtement qui leur seyait le mieux, et quelques-unes des plus jeunes s’étaient même risquées à n’en point porter du tout.
— (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)[…], on les désignait généralement, le premier sous le nom de gros Zidore, le second sous celui de gros Léon, appellations qui leur seyaient d’autant mieux qu’ils avaient conquis, comme il convenait à leur âge et à leur position sociale, la pointe de bedon qui confère toute son importance au campagnard cossu.
— (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)[…], son coustume garçonnier lui seyait et elle charme l’auditoire par sa vivacité et son aisance.
— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958)Le chevalier ouvrit la marche, d’un pas tranquille, gracieux, les épaules très droites, tandis qu’Alfred suivait dix pas en arrière, comme il seyait à son statut d’inférieur.
— (Katharine Burdekin, Swastika Night, 1937 ; traduit de l’anglais britannique par Anne-Sylvie Homassel, 2016, page 79)
- Être assis, bien établi.
- Être installé ou établi.
Trois jours par semaine, nous nous exerçons. A l'église sied un petit harmonium que je touche aux messes dominicales. Hier, pour la première fois, le tambour s'ajoute.
— (Origène Grenier, L'homme qui vient du vent, textes réunis par Jean Ducharme, Québec : Bellarmin, 2006, page 200)Derrière la maison sied un terrain de cinquante ares qui borde un chemin sur une longueur de soixante mètres. Il est tout à fait possible de le diviser en parts égales et de proposer ainsi à la vente trois terrains à bâtir.
— (Alain Lebrun, « Le Luron triste », dans le Journal d'un notaire de campagne, Marivole Éditions, 2017)Ces habitations n'avaient certainement pas été découpées par le même emporte-pièce. Chaque maison seyait sur une cour de forme différente, et chaque cour comptait des variétés de plantes différentes.
— (Anya Bast, Magie noire : Charme cruel, traduit de l'anglais par Noémie Grenier, Varennes (Québec) : Éditions AdA, 2013)Alors, elle guettait tous les jours, de l’aube au soir, dans des buissons épais sis au sommet d’une sorte de falaise, les chemins par lesquels son mari devrait reparaître.
— (Renée Dunan, Les Amantes du diable, 1922, page 122)
- S’asseoir, s’installer dans une assemblée à la place qui convient à son rang.
- (Sens figuré) Siéger.
Le parlement européen doit seoir alternativement à Strasbourg et à Bruxelles.
- (Pronominal) (Vieilli) ou (Littéraire) Être assis, être placé.
Qu’on me désenharnache, ou qu’on me fasse seoir : La charge est lourde.
— (Thomas Corneille, Le Geolier de soi-mesme, 1738)
Variantes orthographiques
modifierNotes
modifier- À la forme pronominale, il n’est plus employé qu’en poésie et dans le langage familier, à la deuxième personne de l’impératif : sieds-toi, seyez-vous.
- On rencontre un usage littéraire de l'infinitif, orthographié séoir, dans le roman L’Enfant-Roi (éd. de Fallois, 1993, chapitre II, p. 70), de Robert Merle : (...) une sorte de tunique faite de satin bleu brodé de fleurs de lys d’or, laquelle, si j’ose vous le dire, eût pu vous séoir à la perfection (...).
- Cette graphie avec accent était encore connue au XVIIIe siècle, comme en témoignent par exemple ses emplois dans une réédition commentée des Coutumes de Lorris-Montargis, en 1771, reproduisant la seconde charte accordée par le roi Charles VII à la ville de Montargis, pour l'établissement de quatre foires annuelles.
Dérivés
modifierApparentés étymologiques
modifierTraductions
modifierAller bien, pour un vêtement ; être convenable (1)
- Allemand : passen (de), sich geziemen (de)
- Anglais : become (en), suit (en)
- Croate : pristajati (hr)
- Espéranto : konveni (eo), sidi (eo)
- Finnois : sopia (fi)
- Grec : ταιριάζει (el)
- Kotava : dojeniá (*), gucé (*)
- Néerlandais : passen (nl), goed zitten (nl)
- Portugais : assentar (pt)
- Russe : сидеть (ru)
Prononciation
modifier- \swaʁ\
- France (Lyon) : écouter « seoir [Prononciation ?] »
- Vosges (France) : écouter « seoir [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « seoir [Prononciation ?] »
Homophones
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- [1]sedere dans Walther von Wartburg, Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes, Bonn, 1928
- [2]« seoir », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (seoir)
Étymologie
modifier- Du latin sedere.
Verbe
modifierseoir *\Prononciation ?\
- Être (à un endroit).
- (Pronominal, se seoir) Être assis.
En la sale u il se seoient
— (L’âtre périlleux, anonyme, manuscrit de Chantilly. Ms. 2168 français de la BnF, idem.)
Variantes
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : seoir
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifierVerbe
modifierseoir